Nommé pour dix Oscars, The Brutalist de Brady Corbet fait couler beaucoup d'encre, en partie pour son ambition. D'une durée de 3 heures et 35 minutes, cette œuvre raconte, sur plus de trente ans, la vie de László Toth, un architecte juif survivant d'un camp de concentration qui tente un nouveau départ en Amérique.

Après une heure et 40 minutes de film, le plan se fige, une photo de famille apparaît à l'écran et les lumières de votre salle de cinéma se rallument pour annoncer... un entracte. Cette coupure n'est pas un choix de votre exploitant mais bien celui du cinéaste qui souhaitait offrir une respiration à son long métrage.
Ce temps d'arrêt dure 15 minutes et s'incorpore dans l'histoire avec un compte à rebours. "Quinze minutes c'est le temps nécessaire pour que les spectateurs puissent sortir, aller aux toilettes et retourner à leur siège pour la deuxième partie, explique Brady Corbet au The Times. J'espère que le public saura apprécier cette expérience collective."
Un choix retro (et révolu ?)
Si Bollywood continue d'en utiliser, les entractes sont devenus rares dans le cinéma hollywoodien contemporain. Ils appartiennent principalement à une ère révolue et permettaient une scission dans les films épiques et très longs.
The Brutalist évoque, à bien des égards, le cinéma d'une autre époque et ce n'est pas un hasard si le réalisateur a choisi un entracte, au-delà du simple confort des spectateurs. Le film utilise un autre procédé aujourd'hui disparu des écrans de cinéma : le VistaVision, un format de prise de vues sur pellicule en 35 mm très fréquent dans les longs métrages des années cinquante et soixante.
"Ce procédé, presque obsolète, n'a pas été utilisé dans un film américain depuis 1961, explique l'acteur Adrien Brody lors de son interview avec AlloCiné. L'étendue et l'ampleur de la réalisation et de la narration confèrent une qualité cinématographique d'une autre époque et je suis fier de faire partie d'un tel projet."
The Brutalist de Brady Corbet, à découvrir au cinéma