C'est le plus beau rôle de Leïla Bekhti et c'est à voir au cinéma dès aujourd'hui !
Laëtitia Forhan
Laëtitia Forhan
-Chef de rubrique cinéma
Fan de cinéma fantastique, de thrillers, et d’animation, elle rejoint la rédaction d’AlloCiné en 2007. Elle navigue depuis entre écriture d'articles, rencontres passionnantes et couvertures de festivals.

"Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan" est à voir actuellement au cinéma. Ce film porté par Leïla Bekhti et Jonathan Cohen est adapté de l'enfance du romancier Roland Perez et il va vous bouleverser.

Un an après La Nouvelle Femme de Léa Todorov, dans lequel elle incarne une mère désemparée face au handicap de sa fille, Leïla Bekhti est à l'affiche du film de Ken Scott (Starbuck), Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan. Cette fois, la comédienne tient le rôled'une mère prête à tout pour que son fils ait une vie normale, malgré un handicap. Jonathan Cohen, Joséphine Japy, Jeanne Balibar, Lionel Dray, le jeune Naïm Naji, Milo Machado-Graner et Anne Le Ny sont également au casting.

Adapté du roman autobiographique de Roland Perez, le long métrage débute en 1963. Esther (Bekhti) met au monde Roland, petit dernier d’une famille nombreuse. Roland naît avec un pied bot qui l’empêche de se tenir debout. Contre l’avis de tous, elle promet à son fils qu’il marchera comme les autres et qu’il aura une vie fabuleuse. Dès lors, Esther n’aura de cesse de tout mettre en œuvre pour tenir cette promesse. À travers des décennies d’épreuves et de miracles de la vie, ce film raconte une histoire vraie, drôle et bouleversante : celle d’un destin incroyable et du plus grand amour qui soit, celui d’une mère pour son enfant.

Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan
Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan
Sortie : 19 mars 2025 | 1h 42min
De Ken Scott
Avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Joséphine Japy
Presse
3,2
Spectateurs
4,2
Séances (871)

Un défi pour Leïla Bekhti et Jonathan Cohen

Si le jeune Naïm Naji incarne le héros durant son enfance, c'est Jonathan Cohen qui prête ses traits à Roland adulte. Leïla Bekhti, quant à elle, incarne Esther de ses 30 à ses 85 ans. Après avoir été obsédée par "Maaaarc" dans La Flamme et Le Flambeau, la comédienne devient ici la mère de son ami Jonathan Cohen.

Une dynamique qui n’a pas été évidente pour le duo, comme l’explique la comédienne dans le dossier de presse : "Je me souviendrai toujours du premier jour de tournage. Il y avait beaucoup d’appréhension. Dans la vie, nous sommes très amis, et là, nous devions jouer une relation mère/fils. C’est une dynamique particulière, un rapport qu’il fallait inventer, créer de toutes pièces.

Marie Camille Orlando

L’avantage de travailler avec quelqu’un de proche, c’est qu’on se connaît profondément. On s’était vus plusieurs semaines avant le tournage pour trouver la bonne distance de jeu, les bons réflexes, et bâtir notre duo Esther/Roland. Alors, ce premier jour, on se retrouve. J’étais vieillie par le maquillage. Et, étrangement, quand nos regards se sont croisés, la relation est apparue presque naturellement. Son regard m’a énormément rassurée."

Jonathan Cohen ajoute : "Au début, le pari nous semblait original et fou. Nous prenions un risque. Mais on a tous besoin de temps en temps d’être secoué. Finalement, cela s’est fait naturellement, même si le maquillage aidait, bien sûr. Je crois qu’on ne se pose pas la question de la crédibilité.

Leïla est mon amie très proche. Notre relation ressemble à celle d’un frère et une soeur. Quand nous jouons ensemble, nous sommes très attentifs l'un et à l'autre, nous nous regardons."

Marie Camille Orlando

Un rôle clé dans la carrière de Leïla Bekhti

Au-delà du défi de l’âge, Leïla Bekhti décroche ici l'un des plus beaux rôles de sa carrière. Un rôle fort et émouvant qui sied à merveilles à la comédienne, et nous dévoile toute la richesse de la palette de son jeu d'actrice.

L’interprète du Sens de la famille (avec Grand Corps malade) qui a récemment confié au micro de Sept à Huit ses difficultés à avoir des enfants, nous prouve une nouvelle fois toute l’intensité et la sincérité de son jeu avec ce film. Mais ce qui rend le personnage si bouleversant c'est son caractère universel. Esther fait face à l'incertitude et aux moments de doute tout en se découvrant une force intérieure insoupçonnée.

Leïla Bekhti souligne d’ailleurs le caractère universel du long métrage et remarque qu'avec son livre, Roland Perez rend hommage à toutes les mères : "Esther a rendu possible l’impossible de par sa nature. Une nature singulière et complexe, drôle et déterminée, intense et entière. Mais surtout, courageuse. La richesse de ce personnage m’a profondément inspirée, autant en tant qu’actrice qu’en tant que mère.

Marie Camille Orlando

Ce qui est incroyable, c’est que Roland a écrit ce livre pour rendre hommage à sa propre mère. Et, sans le savoir, il m’a offert l’occasion de tenter de rendre hommage à toutes les mères, y compris la mienne. Parce qu’au fond, les mamans, c’est quand même des super-héros sans cape. Une mère convaincue est inébranlable. Elle peut affronter le monde entier, seule, et continuer à croire quand plus personne n’y croit. C’est là toute leur force, leur pouvoir."

Et comme l'indique le titre du film, l'autre femme de la vie de Roland n'est autre que la chanteuse Sylvie Vartan, qui tient son propre rôle dans ce film autobiographique.

Pourquoi Sylvie Vartan ?

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan se déroule sur 50 ans, et montre l'impact qu'a eu la chanteuse française sur la vie du jeune Roland et, par extension sur sa famille.

Roland Perez, auteur du roman dont le film est adapté, explique dans le dossier de presse : "Pendant les dix-huit mois qu’ont duré mon traitement, j’étais cloué au lit face à la télévision, le regard rivé aux yeux de Sylvie, à ses gestes, à ses tenues. J’ai appris à lire et à écrire avec ses chansons.

Sylvie a été mon médicament

Sylvie a été mon médicament et reste mon totem. Je n’ai aucune objectivité quand il s’agit d’elle. Je me réjouis de tous ses bonheurs, je me glorifie de ses succès. Je lui porte une tendresse infinie. J’aurais pu me battre en duel pour elle. Toute ma famille connaît ses chansons par cœur. Ma chanson préférée, c’est « Non, je ne suis pas la même ». D’ailleurs, je ne suis pas le même grâce à elle."

Marie Camille Orlando

Mais loin de se contenter d'être un fan dans l'ombre de la star, Roland a grandi et est devenu l'avocat de Sylvie Vartan. Si ce dernier s'est bien gardé de lui avouer son amour, sa mère s'en est chargé pour lui indirectement.

Une mère trop envahissante ?

Et c'est là le vrai sujet du film : la place de la mère de Roland dans sa vie. Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan dresse en effet le portrait drôle et touchant d'une mère combative qui va porter son fils à bout de bras et tout faire pour que, malgré son handicap, il ait une vie normale. Considérée comme une héroïne à laquelle rien ne résiste par le jeune garçon, l'image d'Esther va évoluer dans l'esprit de son fils avec les années jusqu'à devenir une mère trop envahissante, qui se mêle de tout, a un avis sur tout...

C'est en cela que ce long métrage est universel. Il nous offre un miroir sur notre propre relation avec nos mères, sur la manière dont les rapports évoluent au fils des années, ainsi que sur l'impact de l'éducation sur l'adulte et le parent que l'on devient.

Marie Camille Orlando

Roland Perez ajoute d'ailleurs : "Jusqu’à la disparition de ma mère, je n’avais jamais parlé de mon handicap. Après son départ, j’ai eu envie de raconter cette histoire pour lui rendre hommage, ainsi qu’à toutes les mères invisibles qui se battent pour leur enfant. Je voulais leur donner du courage et de l’espoir le tout avec l’humour incroyable de ma mère."

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan est à découvrir au cinéma (un conseil : n'oubliez pas vos mouchoirs).

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