Le triangle amoureux dans lequel les regrets du passé viennent se confronter aux opportunités du présent serait-il le schéma narratif préféré de Celine Song ? En 2023, elle s'inspirait de son vécu pour signer Past Lives, son premier long métrage : un drame déchirant autour de la romance contrariée entre un homme et une femme originaires de Corée du Sud, que le destin a longtemps séparés lorsqu'elle a quitté le pays pour aller vivre aux États-Unis, où il se sont retrouvés de nombreuses années plus tard, pour se demander ce que leurs vies respectives auraient pu être.
Deux ans et autant de nominations aux Oscars (Meilleur Film et Meilleur Scénario Original) plus tard, elle revient avec Materialists et son casting sexy (Dakota Johnson, Pedro Pascal, Chris Evans), que l'on peut voir dans les premières images de cette comédie romantique.
Dans le film attendu le 13 juin aux États-Unis (mais toujours sans date ni distributeur en France), la question de l'amour sera encore plus centrale. Car Dakota Johnson joue une entremetteuse qui voit les facettes personnelle et professionnelle de sa vie se parasiter, lorsqu'elle tombe sous le charme d'un homme (Pedro Pascal) rencontré à un mariage qu'elle a contribué à organiser… et où son ex-compagnon (Chris Evans) officie en tant que serveur.
Materialists, ou l'opposition du cœur et de la raison. Entre les critères que l'on pense non-négociables dans la recherche de l'être aimé (illustrés par ces extraits de scènes d'entretien entre l'héroïne et ses clients) et la réalité. Entre le besoin de tout contrôler et la manière dont l'imprévu vient bousculer nos certitudes. Entre la richesse d'un nouveau prétendant dans son appartement à douze millions de dollars, et ce sentiment d'inachevé avec un amant qui vit encore en colocation et dont la réussite semble s'être détourné.

Après Past Lives, Celine Song va encore s'appuyer sur son expérience (elle a travaillé dans une agence matrimoniale de New York pendant six mois) pour prouver qu'elle peut se présenter comme l'une des figures de proue de la comédie romantique moderne. Avec une nouvelle histoire de doute et de remise en question émotionnelle qui accentue les lignes d'une œuvre dont les thèmes récurrents se dessinent de plus en plus précisément, et que l'on espère aussi tendre et réussie que la première.
Pour le public américain, la réponse est prévue le 13 juin. Et il faut maintenant croiser les doigts pour que les spectateurs français y aient aussi droit au même moment. Ou alors le plus tôt possible ensuite.