
C'est une déclaration un poil lunaire, dont Hideo Kojima seul a le secret.
Dans la pléiades de talents peuplant l'univers de son nouveau jeu Death Stranding 2 : on The Beach, attendu le 26 juin prochain, il y a pêle-mêle George Miller, son "dieu n°1 du cinéma" comme Kojima l'appelle; Léa Seydoux, qui reprend du service; Elle Fanning, nouvelle venue; Guillermo del Toro; Nicolas Winding Refn; Norman Reedus, bien sûr, tête d'affiche du premier jeu sorti en 2019. Fatih Akin; Lindsay Wagner, elle aussi déjà présente dans le précédent jeu; Luca Marinelli.. Sans compter d'autres caméos encore non révélés.
Côté bande originale, Kojima s'est offert les services du frenchy Yoann Lemoine, alias Woodkid, qu'on ne présente plus, et qui avait d'ailleurs commencé sa carrière en réalisant des CGI dans les jeux vidéo avant de se tourner vers la musique.
"Il pensait que son travail n'était pas assez polarisant"
Dans un long entretien accordé au magazine Rolling Stone, il revient justement sur sa collaboration avec Kojima; lâchant ce commentaire à propos du Game Designer qui souhaite porter une vision artistique sans aucun compromis : "vous n'avez pas idée à quel point il s'en fiche". Et de révéler que Kojima a modifié son jeu parce que les premiers retours de tests étaient... trop bons. Vous avez bien lu.
"Il y a un moment clé où nous avons eu une discussion, probablement à mi-parcours, lorsque nous faisions le jeu, où il est venu me voir et m'a dit : "Nous avons un problème". Puis il m'a dit : "Je vais être très honnête, nous avons testé le jeu avec des joueurs et les résultats sont trop bons. Ils l'aiment trop. Cela signifie que quelque chose ne va pas ; nous devons changer quelque chose. Il a donc modifié le scénario et la façon dont certains événements cruciaux se déroulent dans le jeu parce qu'il pensait que son travail n'était pas assez polarisant et ne suscitait pas assez d'émotions.
Il a ajouté : "Si tout le monde l'aime, c'est que c'est mainstream. Cela signifie que c'est conventionnel. Cela signifie que c'est déjà prédigéré pour que les gens l'aiment. Et ce n'est pas ce que je veux. Je veux que les gens finissent par aimer des choses qu'ils n'ont pas aimées la première fois qu'ils les ont rencontrées, parce que c'est là qu'on finit par vraiment aimer quelque chose". C'était vraiment une leçon pour moi : ne pas faire des choses pour plaire aux gens, mais pour les faire changer d'avis et les émouvoir".
C'est effectivement une vision parfaitement défendable. Cela dit, ce n'est parce que l'on fait quelque chose qui semble faire l'unanimité que ca amoindrit fatalement sa force ou compromet sa vision artistique.