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    Interview : Guy Amram Vs "Gomez & Tavarès"

    A l'occasion de la sortie en salles de "Gomez & Tavarès" ce mercredi 7 mai, AlloCiné a rencontré le comédien Guy Amram, le méchant du film.

    Il fait partie de ces visages devenus familiers dont le nom ne nous revient jamais en mémoire. Pourtant, les spectateurs français ont forcément croisé sur grand écran la carrure imposante de Guy Amram, que ce soit dans La Vérité si je mens ! ou A vendre. A l'occasion de la sortie de Gomez & Tavarès ce mercredi 7 mai, le comédien revient pour AlloCiné sur son rôle de bad guy face au tandem de choc Stomy Bugsy / Titoff, mais également sur la difficulté pour un acteur de percer dans le milieu du cinéma.

    AlloCiné : Vous connaissiez Gilles Paquet-Brenner avant "Gomez & Tavarès" puisque vous étiez déjà au générique de son premier film, "Les Jolies Choses" en 2001. Comment s'est fait cette première rencontre ?

    Guy Amram : Renaud Bendavid, un ami réalisateur malheureusement décédé et co-scénariste de Gomez & Tavarès (le film lui est d'ailleurs dédié, ndlr), m'a présenté à Gilles Paquet-Brenner pour qu'on travaille éventuellement ensemble. Nous ne sommes pas devenus amis tout de suite : nous avons tourné Les Jolies Choses dans lequel j'avais un petit rôle, et ça s'est bien passé entre nous. Il a alors voulu voir deux autres de mes films, et de là, Renaud et Gilles m'ont écrit le rôle de Rocco dans Gomez & Tavarès.

    Vous vous êtes blessé durant le tournage. Que s'est-il passé ?

    Nous avons commencé par filmer les scènes de mer, en août. Le troisième jour de tournage, nous devions tourner le combat final avec Stomy Bugsy sur le bateau, une scène pour laquelle nous avions beaucoup répété. Malheureusement, nous avons été pris par le temps et nous n'avons pas eu le temps de tout régler avec le cadreur. Or on peut pas tricher la vitesse des bateaux sur mer. Soudain, une vague a déséquilibré tout le monde : juste au moment où je "prenais une grosse gauche" de la part de Stomy et que je devais me retourner en réaction du coup porté, le cameraman, déséquilibré, a avancé au lieu de reculer... Et ma tête a percuté la caméra. J'ai eu une dent cassée, la lèvre ouverte, six points de suture... Mais j'ai eu une chance folle : après cet accident, j'ai pensé que le rôle allait m'échapper, mais Gilles Paquet-Brenner a été vraiment formidable et a suspendu le tournage durant six jours... pour moi !

    Vous avez droit dans le film à une scène musclée lors d'un combat clandestin... Vous vous êtes entraîné physiquement pour le rôle ?

    Un mois avant le tournage, j'ai suivi un stage très intensif avec un maître en arts martiaux : je me suis beaucoup entraîné car je n'avais jamais pratiqué de sports de combat. Toutefois, nous n'avons tourné la séquence du combat clandestin que le dernier jour car je devais affronter l'actuel champion de France de boxe anglaise, un petit bébé de deux mètres pour cent vingt kilos, et pas du tout comédien ! Gilles Paquet-Brenner avait peur qu'il ne m'abîme réellement !

    Quel est votre point de vue sur la difficulté de percer dans le milieu du cinéma ?

    La difficulté de percer existe pour les acteurs qui ne font pas partie d'une famille d'acteurs : 99 % des gens qui veulent faire ce métier doivent être prêts à "ramer". Après -je vais enfoncer des portes ouvertes-, il faut réellement se donner à fond, travailler sa voix, son texte, son physique en attendant d'avoir un rôle... et bien entendu de la chance. Pour ce film, j'ai évidemment eu la chance que ce rôle soit écrit pour moi.

    On vous voit assez à l'aise dans les rôles de méchant... N'avez vous pas peur à terme de vous laisser enfermer par ce type de personnage ?

    J'en aurais peut-être assez quand j'en aurais trop fait. Pour le moment, je suis bien trop content de pouvoir travailler et de pouvoir profiter de rôles qui me plaisent car ça n'a pas toujours été le cas et je ne suis pas sûr que ce soit toujours le cas. Des rôles de méchants ne me gênent pas... si je les trouve intéressants.

    En rapport avec votre ancienne expérience dans les boîtes de nuit, n'avez vous pas envie de suivre une carrière à la Vin Diesel, ancien videur en discothèque et aujourd'hui nouvelle superstar musclée d'Hollywood ? Ou préféreriez-vous suivre un autre plan de carrière ?

    Je n'ai pas de plan de carrière parce qu'actuellement je n'en ai pas la possibilité. Maintenant, si vous me proposez la même carrière que Vin Diesel, oui, évidemment, je signe tout de suite, sans problèmes ! (rires) Le cinéma, aujourd'hui, est un art mais également un marché : il ne faut pas hésiter à s'engouffrer dans les chemins qui nous sont proposés.

    Aujourd'hui, qu'attendez vous d'un film comme Gomez & Tavarès ? Est-ce pour vous un tremplin, un tournant ?

    C'est la première fois que j'ai un rôle aussi important, donc j'en attend évidemment beaucoup, et surtout qu'il plaise au public : si le public ne va pas le voir je pense que ce sera pour moi un "retour à la case départ". C'est un virage dans ma vie. Mais comme je ne peux plus rien faire pour le film et que je ne contrôle plus rien, ça ne va pas du tout ! (rires) La veille de la sortie je serai liquéfié !

    Propos recueillis par Johann Liard

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