Mon compte
    Nathan Fillion se livre pour "Castle"...

    Interviewé dans les studios Raleigh à Hollywood, sur le plateau même de la série "Castle", Nathan Fillion semble se sentir comme chez lui dans le décor qui sert de bureau à son personnage et ne se lasse pas d'exprimer sa joie sur le retour de Richard Castle pour une seconde saison...

    Allociné : Heureux de retrouver "Castle" pour une seconde saison ?

    Nathan Fillion : Oui. Je ne me rappelle pas avoir joué à l'écran dans quelque seconde saison que ce soit. J'ai joué dans la quatrième saison de Desperate Housewives, mais ça ne compte pas vraiment, puisque c'était tout de même ma première saison dans la série.

    N'avez-vous pas joué dans plusieurs saisons de "On ne vit qu'une fois" ?

    Ah oui. Je m'en souviens, maintenant...

    Il y a eu un long hiatus entre la fin de la saison 1 de "Castle" et l'annonce de son retour pour une seconde saison. Qu'avez-vous fait entre les deux ?

    J'ai beaucoup voyagé. Je me suis d'abord rendu à New York pour promouvoir la série. Je suis allé à Hawaï, puis j'ai voyagé en Europe et au Royaume-Uni avec mon frère.

    On s'est beaucoup amusé. On en a beaucoup profité même si j'ai un peu travaillé à Londres. Je me suis engagé dans un projet qui s'appelle "The Complete Hero Project", porté par un artiste du nom de Martin Firrell, qui veut redéfinir ce qu'est un "héros" dans le vingt-et-unième siècle et juge que notre culture a assez évolué pour redéfinir le mot. Il m'a fait l'honneur de me demander de projeter mon visage sur la façade d'un immeuble, accompagné de quelques mots d'une grande poésie, pour une oeuvre d'art.

    Et vous apprenez que "Castle" sera renouvelée...

    Je ne me rappelle plus la date. Pour tout vous dire, je dînais à Vancouver avec Joss Whedon, et nous avons appris la nouvelle le même jour [que Castle, pour Fillion, et Dollhouse, pour Whedon, seraient renouvelées]. Nous fûmes agréablement surpris.

    Etant donné que votre dernière collaboration s'effectua autour du hit web de Joss Whedon "Doctor Horrible's Sing-Along Blog", récompensé aux Emmy Awards, allez-vous endosser une nouvelle fois le costume de l'ennemi juré du Dr.Horrible, le Capitaine Hammer?

    Pas pour l'instant, Castle me prend beaucoup de temps, mais je sais que le projet d'un second Dr. Horrible est en cours.

    Maintenant que la série "Castle" reprend pour une seconde saison, attendez-vous quelque chose de particulier cette année ? On dirait que vous êtes ouvert à tout ce que les scénaristes pourront vous proposer...

    Vous savez quoi ? Nous nous sommes vraiment bien amusés et la série a été très bien accueillie, c'est agréable d'aller travailler. J'ai un job de rêve, que j'apprécie, ainsi que les gens avec qui je travaille : j'aime mon job et l'équipe. Ces gens sont géniaux. Donc je pense qu'on aura 95% du staff de retour pour cette nouvelle saison. On reprend simplement là où on s'est arrêté. J'ai même entendu dire qu'on allait faire revenir mon éditrice de femme, si vous vous souvenez d'elle dans le pilote, elle était jouée par Monet Mazur. Nous sommes ravis, et impatients, qu'elle soit de retour.

    À la fin de la première saison, Richard Castle est en froid avec Beckett, l'inspectrice de police qu'il utilise comme modèle pour sa nouvelle héroïne de roman. Comment vont-ils se réconcilier ?

    Certaines circonstances vont forcer Beckett et Castle à se rapprocher. Elle sera en quelque sorte dans l'obligation de ne pas trop s'éloigner de l'écrivain, ce que Castle verra comme une opportunité afin de tenter d'arranger les choses.

    Qu'est-ce que cela fait de jouer Richard Castle, un personnage si attaché au fait que Beckett doive l'apprécier ?

    Je ne pense pas que ses objectifs principaux concernent les autres. Je crois qu'ils sont teintés d'égoïsme. Il apprécie Beckett, il la veut près de lui. Il l'admire et aucun personnage n'a ce genre d'emprise sur Castle. Beckett remplace la figure autoritaire qu'il n'a pas vraiment connue dans sa vie.

    De ce fait, il va tenter de combler ce vide. C'est ce qu'il veut : être heureux pour lui-même, en traînant avec Beckett. Au début il ne [comprend pas pourquoi elle lui en veut], et encore une fois, c'est son défaut : ne pas comprendre, être un petit peu trop égocentrique. Tout cela ne rend le personnage que plus amusant à jouer. J'ai appris dans Un toit pour trois à accepter les défauts de mes personnages. Ce sont leurs défauts qui rendent les gens intéressants et appréciables.

    Le plateau de tournage dans lequel nous nous trouvons [le bureau de Castle] est très minutieusement décoré...

    Bon sang ! Je pourrais vivre ici... Seule imperfection : ce tapis, sur lequel vous marchez, peluche énormément. Cela laisse un léger film sur tous les objets et les rend glissants. Mais c'est la seule chose que je ne garderais pas.

    Que garderiez-vous?

    Juste derrière vous, la télévision à écran tactile. Cet appareil photo que je trouve fabuleux. Ce bureau splendide. Je passe beaucoup de temps ici. Vous trouverez sans doute mes scripts un peu partout. Je pense d'ailleurs que je vais essayer de retrouver quelques objets utilisés pour le tournage d'autres séries auxquelles j'ai participé, et les mettre sur les étagères.

    Y compris le bouton rouge de "Firefly" ?

    Je ne l'ai plus, il appartient à Joss Whedon maintenant, mais j'ai gardé quelques trucs. J'adorerais pouvoir m'impliquer davantage dans l'incroyable travail qui a été fait [sur le décor]. Nous avons un homme admirable qui répond au nom d' Alfred Sole, qui s'occupe de cela de manière incroyable. Il y a beaucoup de petites bêtes [empaillées et exposées dans des cadres en verre], il y en a sur les murs, le bureau, et je crois que Castle embête un peu les gens. Il aime l'étrange, le bizarre, l'intriguant, car il est lui-même étrange, bizarre et intriguant.

    Les scénaristes et les acteurs de la série semblent avoir la même idée de la direction à suivre pour les personnages.

    Effectivement, pour avoir vu certaines séries devenir progressivement médiocres, nous connaissons tous les défauts à éviter... On visera juste.

    Molly C. Quinn joue votre fille dans la série. Lui avez-vous donné des conseils?

    J'ai partagé des histoires embarassantes avec elle, histoires que je collectionne d'ailleurs, mais elle n'est pas étrangère au circuit. S'il y a un élément nouveau pour elle, c'est l'emploi du temps, qui est extrêmement chargé. C'est la "Kryptonite" des acteurs qui joue dans des séries dramatiques de 42 minutes. C'est éprouvant. J'ai beaucoup de scènes, mais je ne joue pas tout le temps. Et il faut être là en permanence, même si on n'a pas besoin de vous non-stop. Les journées de travail avoisinent souvent les quatorze heures.

    Est-ce plus dur de tourner treize épisodes, quatorze heures par jour, ou de suivre le rythme de tournage d'un film comme "Horribilis", entre précipitation et patience en raison de nombreux éléments complexes à gérer sur le plateau (comme des tentacules géantes...) ?

    Depuis Horribilis, je ne lis plus les scripts de la même façon, donc je sais que, s'il est écrit dans la moitié du scénario "Exterieur Nuit. Forêt.", cela signifie un mois et demi, dehors, dans les bois en pleine nuit. Il fera froid et humide, et il faudra vivre comme un noctambule pendant un mois et demi. Ce qui est très difficile – dormir le jour pour se réveiller la nuit et ne jamais voir le soleil ? Pas facile. Sur un film, l'experience de tournage est condensée, vous en avez pour trois mois et c'est fini, alors que Castle dure plus longtemps, et ce qu'on fait nous rapproche petit à petit les uns des autres, comme une famile. Nous nous connaissons tous, nous connaissons nos familles et ce que chacun fait. C'est un sentiment agréable d'arriver au boulot en connaissant tout le monde.

    Vous semblez avoir quelques moments de répit, si l'on en croit votre profil Twitter...

    C'est Felicia Day qui m'a initié à Twitter pendant la promo de Doctor Horrible's Sing-Along Blog. Nous étions en train de dîner et elle m'a forcé à ajouter l'application sur mon téléphone pour commencer à "Twitter" sur place, ce qui faillit planter mon serveur à la maison à cause des notifications par mail. Donc ne le programmez pas sur votre téléphone avant de l'avoir fait chez vous pour cocher la case "ne pas recevoir de notifications".

    Que pensez-vous de l'engouement autour du phénomène?

    J'aime la simplicité. C'est parfait pour quelqu'un qui veut se faire un peu de pub en disant "Voici un site web, jetez un coup d'oeil, votez pour ce film de fans..." etc... c'est marrant à faire. Je ne "suis" que les personnes que je connais personnellement, pour savoir ce qu'ils font.

    Votre actualité concerne aussi une contribution au nouvel opus de la franchise de jeux vidéos Halo : Halo ODST.

    Non seulement le personnage a ma voix, mais vous pouvez aussi lui donner mon visage. Je n'ai pas participé à une séance de "Motion Capture" mais pendant le tournage du pilote de Castle, on m'a envoyé un photographe qui a pris plusieurs photos de mon visage, et ils ont fait le reste.

    Qu'en est-il du pilote que vous avez écrit pour ABC?

    À partir du moment où vous l'écrivez et qu'il n'en font rien, il faut l'oublier.

    Avant de jouer Richard Castle, vous avez passé une saison dans "Desperate Housewives" à interpréter le mari du personnage joué par Dana Delany. L'actrice, elle, a poursuivi l'aventure. Pas de regrets?

    En ce qui concerne Desperate Housewives, la trame passe avant tout. Vous êtes esclave du déroulement de l'intrigue. La série possède un casting très important, je me suis beaucoup amusé, avec un charge de travail assez différente, mais j'ai eu la chance de travailler avec des acteurs fantastiques, qui racontent une belle histoire, et pour des gens merveilleux qui profitent d'un succès bien mérité.

    Le fait d'avoir obtenu le rôle de Richard Castle est-il lié à votre rôle dans "Desperate Housewives" ?

    Les choses se sont faites comme elles se sont faites. Rien n'est garanti à Hollywood. C'est ce que j'ai appris. J'essaye de ne pas trop m'attacher à tout ce que je fais, ainsi, quand quelque chose est annulé, je le prends en compte et je passe "au suivant". Parce qu'il y a toujours du travail, plus de rôles à venir.

    Même en ce qui concerne "Firefly" ?

    Quand la série a été annulée, je me suis enfermé dans une pièce avec de la glace au chocolat et j'ai pris 10 kilos.

    Mais l'opportunité de retrouver Malcolm Reynolds, votre personnage dans "Firefly", est survenue avec le film "Serenity : l'ultime rébellion".

    Oui, mais j'essaye de ne pas m'attacher, parce que c'est l'essence de cette industrie. L'art est associé à l'argent et il y a tellement de facteurs que nous ne contrôlons pas, que j'essaye de ne pas y penser.

    Comment sont les fans de "Castle"?

    Je suis toujours surpris par la diversité du public de la série. Dans l'ascenseur d'un magasin de bricolage, un homme couvert de sciure se tourne, me reconnaît et dit "ah, ma femme et moi, on adore votre série !". Et à chaque mouvement, un nuage de sciure tombait sur le sol. Cela pourrait être un homme en costume, tiré à quatre épingles, disant "votre série est géniale, ce Castle, je suis à fond dedans". Cela fait plaisir qu'ils l'apprécient.

    Avez-vous appris quelques "trucs" sur le tard ?

    J'ai appris à dégainer rapidement sur le tournage de Serenity : l'ultime rébellion et j'apprends à taper à la machine avec au moins trois doigts par main pour Castle.

    Scénariste à vos heures, avez-vous soufflé quelques idées aux créateurs de la série ?

    Oui, j'ai proposé quelques histoires. Nous verrons si elles portent leur fruit. Elles sont un peu trop comiques pour le moment, je crois que je vais devoir travailler sur leur côté dramatique.

    Et pour le prochain hiatus...?

    Je préfère y arriver avant d'organiser quoi que ce soit... Donc pour l'instant, quatorze heures par jour, cinq jours par semaine : Castle, point final. Je n'ai pas le temps de faire autre chose. Un jour, je planifierai à l'avance en disant "voilà ce que je vais faire de mon temps libre", mais le mot d'ordre sera de partir pour me reposer.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier / Traduction William Beaudenon

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top