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    Cannes 2011 : on a vu "Habemus Papam" !

    Le Nanni Moretti nouveau est en compétition et a été projeté aux festivaliers ce vendredi 13 mai.

    Habemus Papam - Sortie le 7 septembre

    Sélection officielle, en compétition (voir la sélection complète)

    Réalisé par Nanni Moretti, avec Michel Piccoli, Nanni Moretti, Jerzy Stuhr...

    Tout sur le film

    De quoi ça parle ?

    Tout juste élu et alors qu'il doit être présenté à la foule amassée sur la place Saint-Pierre, un Pape craque et s'enfuit, refusant sa charge. Les autorités vaticanes prennent alors la décision de convoquer un psychanalyste au chevet du récalcitrant...

    Le réalisateur

    Habitué du festival, l'emblématique réalisateur italien y a déjà remporté le Prix de la mise en scène (Journal intime, 1994) ainsi que la Palme d'or en 2001 pour La Chambre du fils, après avoir entretemps fait partie du jury de la compétition officielle en 1997. Nanni Moretti, Woody Allen transalpin, c'est le cinéaste-personnage qu’on ne peut décemment pas ne pas aimer.

    Que retenir ?

    A ceux qui se demandent si Habemus Papam est un bon ou un grand cru (en admettant qu’il n’y en a guère de mauvais), on répondra que le Moretti 2011 est vif, drôle, léger et profond, que Michel Piccoli y est remarquable, Nanni Moretti comme toujours parfait, mais que le film demeure étrangement inoffensif. L’effet-masse de l’internationale des cardinaux sert à merveille les effets comiques de cette douce satire vaticane hantée par un souverain pontife dépressif, traversée de stases mélancoliques et de références (hommages) marquées ; errance, fuite, refus, spleen... malgré sa "douceur", ce pape est bien apparenté aux silhouettes de l'acteur-cinéaste, qu'elles se nomment Michele ou Nanni. Puis, on ne le dit peut-être pas assez, film après film, Moretti est devenu un formidable filmeur. On regrette seulement de ne pas le trouver plus acide ou féroce – pas tant que les soutanes méritent le bûcher, mais il y a toujours matière à en ronger l’étoffe. L’absurde journaliste du début (écho d'oeuvres plus anciennes) et un certain ridicule "moliéresque" de la psychanalyse ouvraient pourtant la voie. Mais peut-être faut-il aussi se souvenir qu'en dépit du leitmotiv politique qui court dans la plupart de ses films, le subtil auteur de La Messe est finie ou l'autobiographe et fantaisiste de génie qu'est Moretti demeure moins un simple briseur de statues ou de valeurs (qu'il défend et incarne, bien souvent) qu'une sorte de petit-cousin romain d'Italo Svevo (de Zeno ?). Chez le réalisateur (dont on oublie trop facilement la palette, de Je suis un autarcique au Caïman), l'humour de la corrosion ne saurait tout à fait l'emporter face à un spleen et une inquiétude plus vastes et subversifs encore, pas plus que la raison (/la cohésion/la certitude) face à une certaine forme de folie (/de frénésie/d'indécision), ou l'intellect (pourtant surdéveloppé) face à la sensualité et au principe de plaisir. Si l'on a pu dire que La Chambre du fils représentait un (superbe) écart dans la trajectoire du cinéaste, Habemus Papam s'inscrit lui pleinement dans cet horizon.

    LA scène

    Moretti, impayable et intraitable arbitre, organise une compétition internationale de volley entre cardinaux des cinq continents, dans une cour du Vatican.

    La bande-annonce

    Alexis Geng

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