Passionné par tous les cinémas, mais surtout celui de David Lynch, réalisateur en devenir tout droit sorti de l'ESRA Paris, écrit sur Silence Action depuis 2010.
Invité à la seconde édition de rencontre entre utilisateurs de twitter au palais, organisée par U Cannes Tweet, la journée avait tout pour être formidable. Suite à un discours de David Lisnard et de Thierry Frémaux, désormais converti à la cause twitter, nous avons pu savourer un petit déjeuner dans ce magnifique espace du palais dont la terrasse offre une vue plongeante sur le photocall des équipes de film – en l'occurrence, Nicole Kidman était présente pour Paperboy. La fatigue étant de plus en plus présente, j'ai abandonné la projection de courts métrages à la Quinzaine des réalisateurs afin d'être d'attaque pour la montée des marches de Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas.
Particulièrement rejeté par la presse à la projection matinale, Post tenebras lux est une oeuvre absolument remarquable d'un point de vue plastique. La première scène, où une enfant déambule dans un pré au milieu de vaches et de chiens jusqu'à la tombée de la nuit est tout à fait saisissante, tant dans le positionnement à hauteur d'enfant de la caméra que dans la splendeur des couleurs affichées. Tout au long du film, les bordures des cadres exploitent une déformation de l'objectif créant dédoublement et flou. Mais flou est également le propos de Reygadas, qui semble opposer ville et campagne, désoeuvrement adulte et émerveillement enfantin dans un système narratif très libre, proche de la capture de tranches de vie ça et là. Après Holy Motors, Post Tenebras Lux, singulier et ésotérique, est l'autre OVNI de la croisette.
La fin de journée s'est soldée par des échecs multiples pour entrer à la Villa Schweppes, au Silencio et au Baron. Un signe pour aller au lit ? Probablement... De ce fait, demain, je découvrirai Cosmopolis dès 8:30 et deux autres projections devraient suivre : V Tumane et Hemingway & Gellhorn. Quant aux soirées ? Une vraie loterie.
