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    "Marjorie" : la nouvelle comédie de France 2 avec Anne Charrier et Patrick Chesnais

    France 2 mise ce mercredi 26 mars sur la comédie romantique avec "Marjorie", sa nouvelle fiction avec Anne Charrier dans la peau d'une psychologue d’entreprise.

    © GRANDROQUE Rémy/FTV

    Marjorie va faire ses premiers pas sur l'antenne de France 2 ce mercredi 26 mars à 20h45. Ce téléfilm d’Ivan Calbérac (Irène) pourrait devenir une fiction récurrente de la chaîne en cas de succès. Menée par Anne Charrier (Maison close) et Patrick Chesnais (Les Beaux Jours), cette comédie romantique suit Marjorie, une psychologue d’entreprise pleine d’empathie - et surtout de maladresse - pour ceux qui l’entourent.

    De quoi ça parle ?

    Quand Jean Penchenat (Chesnais) tente de se suicider le lendemain d’une entrevue avec elle, Marjorie décide de démissionner et de l’aider. L’homme refuse toute thérapie, mais souffre cruellement de la solitude depuis la décès de son épouse. Véritable catastrophe dans sa vie privée, Marjorie va ainsi, un peu à son insu, devenir conseillère en séduction, en accompagnant cet homme dans la quête de l’âme sœur…

    Quelles sont les raisons qui vous ont poussées à accepter les rôles de Jean et Marjorie ?

    Patrick Chesnais : Je connaissais déjà Ivan pour avoir fait deux films avec lui. J’apprécie sa façon de faire, son écriture. Et j'ai été séduit par le personnage de Jean. De plus, au moment du tournage, je jouais au théâtre, tout en faisant la promotion d’un autre film. C'était un bonheur d'alterner les rôles, de passer d’un univers à un autre, d’une écriture à une autre… Maintenant que j’ai acquis une certaine expérience, tout cela m’étourdit, et j’aime ce sentiment qui m’empêche de penser à la vie, la vieillesse, la mort…

    Anne Charrier : Ce qui m’a attiré sur ce projet, c’est l’envie d’incarner un personnage de comédie, et le rythme de l’écriture d’Ivan, que je connais depuis un petit moment. Nous avons déjà travaillé ensemble. Et il y avait cette envie commune de remettre le couvert, de collaborer sur un nouveau projet. J'ai une totale confiance en l’auteur/réalisateur qu’il est, et j’avais très envie d’incarner quelqu'un comme Marjorie.

    Ivan Calberac : La comédie c’est un risque. Il fallait cependant qu'elle ait du sens, et qu'elle ne soit pas hors du réel. Soit une histoire bien ancrée dans la vie, tout en restant positive.

    PC : La marque d’Ivan, c’est le mélange des genres. Le moule est le reflet de la comédie, mais à l’intérieur c’est sérieux. C’est un exercice très périlleux de passer de la comédie à un registre plus dramatique et sensible, puis revenir à l’humour. Il l’a très bien réussi.

    La psychologie et la thérapie sont très présentes dans Marjorie. Avant ce film, étiez-vous intéressés par ces sujets ?

    AC : Avant le tournage, je n’étais pas du tout branchée psychologie. J’ai appris beaucoup pour le rôle de Marjorie. Pour me préparer, j’ai rencontré une psychothérapeute, et j’ai beaucoup lu autour du sujet. Aujourd’hui encore, je continue à apprendre, c’est très intéressant. Et bien que je n’ai jamais fait de psychanalyse, je ne peux pas vous dire où toutes ces recherches vont me mener. Dans deux mois, je serai peut-être en pleine dépression ! (Rires)

    PC : Je n’étais pas du tout sensibilisé à tout ce qui touche à la psychologie avant le film. Ce n’est pas un sujet qui me parle beaucoup. Je n’ai jamais fréquenté de psy, peut-être à tort, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus. Ça ne m’attire pas particulièrement. Je ne le rejette pas pour autant. C'est juste que le besoin de m’allonger sur un canapé ne s'est jamais fait ressentir. Quoique, sait-on jamais.

    Avec Marjorie, vous avez donné vie à un personnage assez paradoxal...

    IC : Dans la comédie il faut des personnages un peu déséquilibrés, contradictoires. Nous le sommes tous. Nous cachons nos contradictions pour essayer de se donner une logique. Mais chez Marjorie, ces contradictions sont criantes. C’est ce qui rend le personnage sympathique, ce qui fait que nous pouvons nous identifier à elle. Elle culpabilise facilement et est un peu soumise. Elle se met dans des situations dans lesquelles il ne faudrait pas, et du coup elle va se faire punir. Un peu comme nous tous, Marjorie a tendance à se mettre dans des situations où elle tend le bâton pour se faire battre.

    AC : C’est une personne déséquilibrée et bancale, quelqu’un qui donne beaucoup trop de pouvoir à sa sœur et à sa fille. Elle est dans un état de culpabilité extrême, probablement depuis son divorce. Légèrement égocentrique, elle a toujours l’impression que si quelque chose cloche, c’est à cause d’elle. Mais c’est surtout une personne bienveillante. Et dans la société très cynique dans laquelle nous vivons, cela m’intéressait d’incarner un personnage plus lumineux, porteur d’autres valeurs.

    IC : En finalité, Marjorie incarne le principe du cordonnier le plus mal chaussé. Elle aide les autres mais a du mal à s’aider elle-même. Elle fait partie de ces gens dévoués qui se néglige eux-mêmes, un scénario psychologique classique, le scénario de l’infirmière. Ce sont des gens très touchants auxquels nous nous attachons, qui sont essentiels à la cohésion sociale. Pourtant ces personnes sont souvent dépréciées parce qu’elles sont trop gentilles. Je voulais faire ce film pour les revaloriser.

    Anne, Patrick, possédez-vous des points communs avec vos personnages respectifs ?

    PC : Jean me ressemble, puisque c’est moi qui l'interprète. Du coup je le tire à moi. Quand un acteur incarne un personnage, il est dans l’art de la transposition. Il joue un peu ce qu’il est. Même si c’est un rôle de composition, il y a toujours une part de nous-mêmes. Quand j’ai lu le scénario, Jean m’est apparu comme un personnage évident. Je me suis dit : "je suis né pour jouer ça". Ce n’est pas vraiment un rôle de composition, puisque c’est quelque chose que je maîtrise, près de ma nature de comédien. Jean est plus proche de ce que je sais faire habituellement, de ce que j’ai fait dans beaucoup de pièces, c’est-à-dire un personnage un peu perdu, et en même temps à la recherche de l’amour, avec cet espèce de charme décalé.

    AC : J’ai forcément des facettes et des points communs avec Marjorie: son optimisme, son côté volontaire, cette tendance à positiver les situations, mais aussi ce manque de confiance. En tant qu’acteur, nous tirons sur tout ce qui nous est propre, et nous essayons de nous rapprocher au maximum du personnage tel que nous l'imaginons. Un acteur a forcément des points communs avec ses personnages. Il ne peut pas travailler avec du vide.

    IC : Je pars du principe que chaque être humain est tout à la fois, mais avec des réglages différents. Par exemple, certains sont très peu timides, mais ils le sont malgré tout. Et s’ils doivent jouer la réserve, il leur faut régler le curseur en conséquence.

    Seul ce téléfilm a été tourné pour l’instant. Marjorie pourrait-elle devenir un personnage de série ?

    IC : Oui, mais cela ne serait pas vraiment une série, plutôt une collection. Si notre héroïne plaît suffisamment, France 2 nous a déjà commandé l’écriture des épisodes deux et trois. Ils nous font confiance pour qu’il n’y ait pas trop de décalage pour les téléspectateurs, et que ceux-ci retrouvent les personnages assez vite.

    AC : J’adore les séries et la possibilité qu’elles offrent de faire évoluer un personnage. Bien que ce ne soit pas la même méthode, c’est comme au théâtre. C’est toujours la même scène et la même histoire, mais le personnage évolue au fur et à mesure des représentations, en fonction de l’acteur, de ce qu’il amène, de sa complicité avec les partenaires… Sur la série, il y a quelque chose de cet ordre-là. Nous avons le temps de faire évoluer le personnage, il peut vivre des situations très différentes selon l’histoire racontée. J’aime tenir un personnage, l’épuiser sur la longueur. Certains comédiens s’en méfient, mais moi j’aime ça.

    IC : Aujourd’hui, il existe vraiment des passerelles pour un acteur. Voyez Guillaume De Tonquédec de Fais pas ci, fais pas ça, qui passe du petit au grand écran en passant par le théâtre. Tout est en train de se décloisonner !

    Patrick Chesnais et Anne Charrier

    © GRANDROQUE Rémy/FTV

    Un leitmotiv est présent tout au long du film…

    IC : Marjorie répète souvent "Je retire à quiconque tout pouvoir sur moi, sauf celui de m’aimer". C’est une phrase que m’avait dite un psy. Cette phrase magique peut apparaître simple et banale, mais elle est très apaisante en situation de stress. Elle permet de se recentrer quand nous donnons trop d’importance et trop de pouvoir aux autres sur nous-mêmes.

    Propos recueillis par Anne-Laure Tricot

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