
"Une Nouvelle amie", un malaise ambivalent
"J'aime déstabiliser les spectateurs, faire en sorte qu'ils se posent des questions. Avec ce film, chacun peut s'interroger sur ses propres désirs, sa sexualité, ce qui est masculin et féminin en lui." Dès la bande-annonce mystérieuse d'Une Nouvelle Amie, le malaise s'installe, dos à la caméra. Le fin mot de l'histoire on le devine : un homme, Romain Duris se travestit en femme.
Ce qu'on sait mal, c'est pourquoi et surtout comment, jusqu'à quel point. Il faudra voir le tout dernier opus d'Ozon pour en (sa)voir plus, pour découvrir son corps à la fois corseté et libéré, ses traits maquillés étranges et outranciers, et ressentir surtout ce fameux trouble, familier. Celui des sentiments et situations vécues par ses deux endeuillés, ne sachant plus très bien s'ils sont hommes ou femmes, amis ou amants, légitimes ou coupables, sains ou pervers. Une ambiguité aussi drôle que tragique, pleine de culot et de piquant, qui questionne, gratte et bouscule, toujours.
