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    The Affair : "On a tous ce fantasme de savoir ce qui se trame dans la tête de notre amant ou maîtresse"

    La saison 2 de "The Affair", c'est ce dimanche sur Showtime et dans quelques jours sur Canal +. L'occasion d'en savoir plus en compagnie d'Hagai Levi, le co-créateur de la série, présent à Paris en avril dernier à l'occasion du Festival Séries Mania.

    Showtime Networks Inc

    The Affair saison 2, c'est parti ! La suite des aventures de Noah, Alison, Cole et Helen démarre ce dimanche 04 octobre aux Etats-Unis et, dès le mardi 06 octobre sur Canal + Séries. En avril dernier, le Festival Series Mania avait eu la bonne idée d'inviter Hagai Levi, le co-créateur de la série, à participer à une table ronde avec des journalistes français... Une belle occasion d'en savoir plus sur cette série pas comme les autres. 

    Passionner la critique et le public avec une histoire d’adultère, c'est la mission presqu'impossible que le scénariste israélien a réussi à accomplir aux côtés de Sarah Treem, avec qui il collabore depuis l'adaptation de sa série aux Etats-Unis, En Analyse. "Avoir une liaison aujourd’hui, c’est anodin. On voit ça partout. Je voulais qu'on ait des personnages pour qui, justement, ce n'est pas anodin. L’un des slogans que nous avions, c’était : 'Que se passe-t-il lorsque des gens bien ont une liaison ?' Des gens qui pensaient que cela ne leur arriverait jamais. Dans l’une de nos ébauches, notre personnage masculin était un prêtre ou un rabbin pour que cette situation soit encore plus dure pour lui. Mais, ce n’était qu’une idée parmi d’autres. En tant qu’homme et femme, il y a toujours des tentations quelque part. Mais, vous pensez que cela ne vous arrivera pas à vous. Mais si cela vous arrive ? Comment cela serait ?"

    La saison 2 de tous les défis...

    Elle et lui : deux facettes d'une même histoire

    Pour narrer cet adultère, Treem et Levi ont su combiner une écriture intelligente, un quatuor d’acteurs fantastiques (Dominic West, Ruth WilsonJoshua Jackson et Maura Tierney) et un système de narration inédit dans ce type d’histoire. Dès le début de The Affair, on apprend que quelque chose de terrible est arrivé. C’est dans une salle d’interrogatoire que les deux héros, Noah et Alison, racontent, chacun de leur côté, ce qu'ils savent et, par là, leur rencontre et la liaison qui en a découlé...

    On a tous le fantasme de savoir ce qui se passe dans la tête de l'autre"

    Dérouler deux facettes d’une même histoire, c'est ce qu'avait instauré Akira Kurosawa avec Rashomon, devenu modèle dans le genre. Une référence qui existait bel et bien dans l'esprit d’Hagai Levi mais pas uniquement : "J’ai toujours eu l’impression que lorsque l’on raconte une liaison, c’est souvent d’un seul point de vue. Il y a ce mec qui a une famille et, de l'autre côté, il y a cette garce briseuse de ménage. Ou l’opposé. Je pensais que, cette fois, on devait montrer quelque chose de différent. Deux personnes sont impliquées et il fallait avoir leurs deux points de vue. C’était très important. Et on a tous aussi ce fantasme de savoir ce qui se trame dans la tête de notre amant ou maîtresse."

    Et pour cause, lorsque les deux amants remontent chacun le fil de leurs souvenirs, ils offrent, tour à tour, une vision personnelle et un ressenti, forcément subjectif et, parfois, complètement différent l'un de l'autre. Un système fascinant qui demande pas mal d'organisation. Pour ne pas se perdre dans les différentes perspectives de leurs personnages, les scénaristes ont ainsi un grand tableau et cherche d'abord à "trouver la scène qui va être montrée de chaque point de vue. Il est important d'établir le point de rencontre. La question étant de savoir : 'Pourquoi ? Pourquoi chacun d’entre eux veut s’en souvenir différemment ?" Car la vérité "vraie" n'existe pas et elle n'est pas du tout le propos de The Affair.

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    Ni blanc, ni noir

    Entrer dans la tête de ses personnages pour décortiquer leurs sentiments ambivalents, c’est une prérogative chez le duo Hagai Levi / Sarah Treem. Pour The Affair, ils cherchaient ainsi à installer un cadre qui ne soit pas trop facile, histoire de compliquer la tâche des deux amants. Chacun de leur côté, Noah et Allison sont en effet aimés et aiment leur conjoint. Et leurs deux conjoints, Helen et Cole, sont loin d’être des raclures que l’on a plaisir à voir souffrir. Ces derniers parviennent vraiment à exister et leurs sentiments personnels sont également exploités et devraient d'ailleurs l’être encore plus dans la saison 2. The Affair, c'est une véritable étude de caractères.

    Dans ce générique, il y a une atmosphère de mort"

    Plongés dans une situation incontrôlable, Noah et Alison vont malmener leur entourage mais vont être également malmenés par l'idée du grand amour et le risque qu'il leur impose. C'est ici que la série pose de fascinantes et grandes questions. Doit-on tout gâcher par amour, pour le grand amour ? Et comment savoir si c’est le grand amour ? Ce risque de perdre, de se tromper ou de mourir d’amour est montré dès le générique de la série, où la mer se déchaîne violemment : "Le danger a toujours été un thème important : qu’est-ce que vous allez perdre ? C'est pourquoi ils essaient encore et encore de s'éviter, de se fuir l’un l’autre dans un premier temps… Il y a quelque chose de dangereux, de mortel là-dedans. Et dans ce générique, il y a une atmosphère de mort."

    On savait dès le début qu'à la fin de la saison, ils seraient ensemble"

    Mais, est-ce que, dès le départ, Hagai Levi et Sarah Treem savaient qu’à la fin de la saison 1, Noah et Allison seraient ensemble ? Une issue qui, à la base, semble impossible à envisager pour le public : "Oui, on le savait dès le début. Comment finissent-ils par être ensemble entre la première rencontre et le moment où ils vivent ensemble ? C’est comme se trouver dans un laboratoire et regarder dans un microscope comment tout cela a pu arriver. Dans la première scène, on pense que cela ne pourra jamais arriver mais, nous, on savait que ça arriverait. Les gens étaient inquiets quand on leur parlait de cette série, ils se demandaient ce qu’on allait montrer. Ils se rencontrent, ils font l’amour…Et après ? Pour moi, ce qui comptait, c'étout tout cet entre-deux, tous ces détails jusqu’à ce moment presque incroyable, où ils quittent leur famille et s’installent ensemble."

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    Une saison 2 avec plus de points de vue

    A la fin de la saison 1, alors que Noah et Alison vivent désormais ensemble, Noah est arrêté par la police pour le fameux meurtre de Scotty. Sarah Treem a d’ores et déjà révélé à E ! Online que la saison 2 commencerait très rapidement là où la saison 1 s’est terminée. "Nous avons encore du chemin à parcourir dans l’histoire avant que le passé ne rattrape le présent", a-t-elle expliqué. David Nevins, le président de Showtime, a ensuite précisé lors des TCA "qu’entre Noah et Allison, ce n’est que le début. Nous n’en sommes qu’à neuf mois de cette histoire d’amour."

    La saison 2 sera plus noire"

    Cette saison 2 devrait également aller encore plus loin au niveau de la narration et offrir le point de vue d'autres personnages, notamment ceux d'Helen et Cole, dont le rôle sera plus important cette saison : "Nous aurons cette saison de nouveaux points de vue. Il n’y aura pas que leur vision à eux. Je ne peux pas en dire trop car les Américains sont assez stricts concernant les spoilers mais cela va être une saison différente, plus noire…", explique ainsi Levi.

    "The Affair" en Israël, ça aurait donné quoi ?

    Si Sarah Treem et Hagai Levi ont étroitement travaillé ensemble la base de la série et écrit le pilote à quatre mains, ce dernier a ensuite laissé la main à sa partenaire, estimant que, comme il s’agissait d’une série américaine, il fallait qu’elle soit écrite par une auteure américaine : "A mon sens, tout doit être dans les détails, le lieu, la culture. Si vous n’avez jamais été dans le New Jersey vous ne pouvez pas écrire Les Soprano", remarque-t-il.

    L'aspect thriller de la série aurait été moins présent"

    The Affair se déroule effectivement à Montauk, un lieu que Treem connait très bien. Mais, à l'origine, la série a failli être développée par Levi pour le public israélien. Et si tel avait été le cas, la série n'aurait pas du tout été la même :

    "Je pense que l’aspect thriller de la série aurait été moins présent. Le côté criminel est tellement enraciné dans la télévision américaine que c’était très naturel de l’amener dans notre série. En Israël, ça aurait été différent dans le sens où ça aurait été plus intime et sans ces notes de thriller. Et comme Israël est un petit pays, la communauté aurait été un élément beaucoup plus important. Je suppose que la religion serait aussi plus présente. Ce que les gens pensent, le fait que tout le monde connait tout le monde et que l'idée de la famille est très forte, aurait donné une série très différente".

    Le véritable amour peut-il tout vaincre ?

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