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    Clémence Poésy à propos de London House : "Il y a quelque chose de jouissif dans le thriller..."

    A l'occasion de la sortie de "London House", inquiétant thriller britannique réalisé par David Farr, AlloCiné a rencontré la comédienne française Clémence Poésy qui y joue le rôle principal.

    AlloCiné : Comment êtes-vous arrivée sur London House ?

    Clémence Poésy : De façon très classique, en lisant le scénario, rencontrant le réalisateur et après une petite séance de travail sur une ou deux scènes...

    Vous interprétez une jeune mère assez mystérieuse dont la vie se transforme petit à petit en cauchemar au gré de son contact avec un couple de voisins. Qu'est-ce qui vous a attirée dans ce rôle ?

    Sa subtilité, son côté extrêmement réservé, discret et le parcours assez complexe à effectuer avec cette fille - la rendre de plus en plus déterminée et forte quand tout le monde la pense de moins en moins stable.

    London House est un pur thriller, un genre que vous connaissez bien puisque vous êtes l'un des deux rôles principaux de la série Tunnel et vous avez récemment joué dans Le Grand jeu. Est-ce un genre qui vous intéresse particulièrement ?

    Comme tous les genres, il permet de dire une façon de voir le monde de façon assez ludique. Il y a quelque chose d'assez jouissif dans le thriller, une manipulation de la tension, du mystère. Mais ça c'est plus le travail du metteur en scène. Moi je ne pense jamais que je suis en train de jouer dans un thriller, je joue une situation sans mettre de ponctuation particulière par dessus, tout est une histoire de regard, mais l'acteur lui il est à l'intérieur et ne se préoccupe pas forcément de ces histoires là.

    Septième Factory

    Même s'il n'est pas violent d'un point de vue esthétique, London House possède une ambiance glaçante et provoque un sentiment d'angoisse assez fort chez le spectateur. Est-ce l'un des aspects du film qui vous a donné envie d'en faire partie ?

    Je trouvais ça intéressant qu'un metteur en scène homme passe par le prisme du genre pour évoquer un aspect de la maternité. C'est une forme de distance qui raconte peut être la position des hommes dans cette histoire là, qui regardent tout ça de l'extérieur en se demandant bien qu'est ce qui est en train de se passer.

    Comment vous-êtes-vous préparée à interpréter Kate ? Aviez-vous des films ou comédien(ne)s en tête pour jouer ce personnage ?

    David Farr nous a demandé de regarder Rosemary's Baby pour une histoire d'atmosphère générale - et Persona de Bergman pour la relation entre les deux femmes.

    Je trouvais ça intéressant qu'un metteur en scène homme passe par le prisme du genre pour évoquer un aspect de la maternité

    Pouvez-vous nous parler de vos trois partenaires à l'écran : Stephen Campbell Moore qui joue votre mari aimant, David Morrissey en voisin inquiétant ou encore Laura Birn dans la peau de cette jeune femme spontanée mais mal dans sa peau ?

    Ils sont tous merveilleux et très généreux dans leur travail, c'était un bonheur de construire cette histoire avec eux.

    London House se situe dans un quartier calme résidentiel de Londres, un cadre spatial original pour un thriller. La maison, avec son jardin, est un personnage du film à part entière. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces lieux de tournage ?

    Oui c'est effectivement un personnage à part entière qui raconte énormement des deux couples qu'elle abrite, de leur "classe sociale" (un truc très anglais), de leur état d'esprit. C'est un lieu assez idyllique qui prend sans jamais changer de forme une dimension de plus en plus cauchemardesque.

    Septième Factory

    David Farr signe son premier long métrage pour le cinéma. Quel genre de metteur en scène est-il et comment s'est déroulée votre collaboration ?

    Il vient du théâtre et du scénario. Il a beaucoup écrit pour lui et pour d'autres. Il est très très précis quant aux dialogues, à leur rythme, et absolument enthousiaste sur un plateau.

    Vous tournez surtout dans des films et séries en langue anglaise mais vous n'en oubliez pas pour autant les productions françaises, à l'image des récents Demain tout commence et Le Grand jeu. Comment choisissez-vous vos projets ?

    Il n'y a pas de règle, ça change souvent, ça peut être l'envie de raconter une histoire en particulier, de s'attaquer à la création d'un personnage, de travailler avec un réalisateur, des acteurs, dans une langue, sur une "forme" que je ne connaissais pas encore.

    Dans quels films pourra-t-on vous voir prochainement ? En ce qui concerne Tunnel, pouvez-vous nous donner des informations sur la saison 3 ?

    J'ai pas mal tourné en Italie l'année dernière, deux films sortiront prochainement. L'un "7 minuti", huis clos social et adaptation d'une pièce de théâtre qui a lieu dans une usine et l'autre "Tito Il Piccolo" un petit ovni dans le désert, extrêmement lyrique et complètement surprenant. Et puis il y a un film sur Giacometti mis en scène par Stanley Tucci avec Geoffrey Rush et Armie Hammer que nous venons d'accompagner à Berlin et qui ne devrait pas tarder à sortir. Quant à la saison 3 de Tunnel, le tournage commence à peine, c'est très très agréable de retrouver Elise et le Karl de Stephen Dillane. J'en profite !

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