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    Ta mort en short(s) : "La mort amène naturellement à des objets très poétiques"
    Vincent Garnier
    Vincent Garnier
    -Rédacteur en chef
    Cinéphile omnivore, Vincent « Michel » Garnier se nourrit depuis de longues années de tous les cinémas, sans distinction de genres ou de styles. Aux côtés de Yoann « Michel » Sardet, il supervise la Rédac d’AlloCiné et traque les Faux Raccords.

    Programme de courts métrages reliés par le thème du deuil, "Ta mort en short(s)" met l'animation au service de la réflexion. Rencontre avec Lucrèce Andreae, réalisatrice de "Pépé le morse", bulle surréaliste et malpolie qui ouvre cette compilation.

    Folimage

    Comment est né le projet Ta mort en short(s) ?

    Lucrèce Andreae : Je ne suis pas à l'origine de ce projet, mais lorsqu'on m'a proposé d'intégrer mon film à une collection sur le thème de la mort, j'ai bien sûr accepté. L'idée de faire cohabiter plusieurs visions très personnelles d'un thème aussi dur et intime m'a séduite. La mort amène naturellement à des objets très poétiques, l'humour ou le lyrisme permettant de dévisager avec une distance vitale cette question vertigineuse.

    Vous choisissez le surréalisme pour aborder le thème de la mort. Est-ce une influence assumée ?

    Le surréalisme est un langage très présent en animation, le dessin facilitant peut-être l'irruption du fantastique, et souvent outil d'amplification, d'interprétation poétique de la réalité. Bien sûr j'assume la référence. Je suis très loin d'avoir fait mon film dans un état de conscience modifiée ou en retranscrivant mes rêves, mais j'emprunte un bestiaire fantasti-bizarre intégré dans un monde réaliste pour évoquer les émotions très fortes de mes personnages paumés.

    Vos personnages sont volontiers grossiers et politiquement incorrects. Ce parti pris tranche avec le tout-venant de la production d'animation pour le jeune public...

    Oui, mes personnages sont vulgaires. C'est un parti-pris tout à fait conscient et assumé, je voulais (enfin) entendre parler une famille comme j'en entends parler tous les jours, avec autant de violence que de jubilation enfantine à cracher ces inoffensives vulgarités. Cette famille est d'un certain milieu social, les ados ont l'âge des gros mots et le petit les imite, l'authenticité de mon portrait de famille reposait en partie sur ce langage cru et drôle.

    Avez-vous montré votre film à des enfants ? Quelles ont été leurs réactions ?

    J'ai animé des discussions avec des adolescents qui ont très bien perçu, après avoir fouillé un peu, les différents degrés de lecture du film, les symboles, les états psychologiques des personnages, les non-dits, les mystères. Pour ce qui est des enfants, un jury de jeunes d'environ 9 à 13 ans, au festival d'Annecy, m'a confié avoir été bouleversé par le film, j'en ai été toute émue car je n'avais pas forcément songé à toucher un tel public.

    La bande-annonce de "Ta Mort en short(s)" :

     

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