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    Mag Bodard, productrice pionnière du cinéma français, est morte

    La productrice Mag Bodard, pionnière du cinéma français des années 1960-1970, qui reste pourtant une figure méconnue du grand public, s'est éteinte mardi dernier.

    DR / Joost Evers / Anefo

    Mag Bodard, figure incontournable et pourtant méconnue du cinéma français de la Nouvelle Vague et plus largement des années 1960-1970, est morte à l'âge de 103 ans. Née Marguerite Perato en Italie en 1916, elle grandit en France et commence sa carrière dans la presse, notamment comme correspondante en Indochine pour le magazine Elle. Elle épouse le journaliste Lucien Bodard, puis, de retrour en France, elle rencontre Pierre Lazareff, directeur du quotidien France-Soir

    Comme il ne l'engage pas dans l'émission Cinq colonnes à la une qu'il produit pour la télévision, Mag Bodard se lance dans la production de cinéma. Elle fonde la société Parc Films et produit son premier long métrage, La Gamberge avec Françoise Dorléac, en 1961 : "Comme je voulais faire de l'image, j'ai décidé de devenir productrice. J'ai fait un premier film qui a été un ratage complet et après j'ai dit 'je ne ferai que ce que je veux'. Et j'ai vu Lola de Jacques Demy."

    Elle monte ensuite la société Ciné Mag Bodard et révèle les plus grands cinéastes de l’époque : Jacques Demy, Agnès VardaRobert Bresson et Jean-Luc GodardAlain Resnais ou encore Maurice Pialat. C'est elle qui produit Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort, Mouchette, La ChinoiseJe t'aime, je t'aime et L'Enfance nue. Au total, on lui doit une quarantaine de films pour le cinéma, puis une centaine pour la télévision. 

    L’Académie des César a rendu hommage à cette personnalité "persévérante, déterminée et moderne" qui "se vouait intégralement à chaque projet et à son réalisateur, l’aidant par tous les moyens à mener à bien son film, tel que celui-ci l’avait imaginé". De son côté, la présidente du CNC Frédérique Bredin a salué une "aventurière éprise de liberté, grande amoureuse du 7e art" ayant "œuvré dans l’ombre pour mettre en lumière les plus grands artistes" et "marqué le cinéma français de son regard visionnaire".

    Il y a quinze ans, en mai 2004, la Cinémathèque française avait consacré un cycle à celle que les réalisateurs de la Nouvelle Vague appelaient "Maguy" et avait demandé à Agnès Varda, dont Mag Bodard avait produit Le Bonheur et Les Créatures, d'écrire le texte de la brochure, que l'on peut retrouver sur le site de la Cinémathèque. Ses obsèques seront célébrées demain matin, mardi 5 mars, à Neuilly-sur-Seine. 

    La bande-annonce des Parapluies de Cherbourg, Palme d'or au Festival de Cannes en 1964 :

     

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