
Créée par Donald P. Bellisario, elle fut diffusée sur NBC pendant 5 saisons de 1989 à 1993, pour un total de 97 épisodes.
Lorsque le voyage du temps arrive dans une série qui n'en contenait pas, c'est parfois que les scénaristes ont une petite panne d'idées. Dans le cas de Code Quantum, c'est le principe même du show, qui raconte la façon dont en 1999, Sam (Scott Bakula), brillant scientifique, teste une machine temporelle et se retrouve prisonnier dans le passé, passant à chaque épisode d'un personnage à l'autre. Sam se rend rapidement compte qu'il arrive à chaque fois dans la peau de quelqu'un capable de résoudre un problème ou vivant une situation dont il faut le sortir.
Il est aidé dans sa quête par Al (Dean Stockwell), son meilleur ami, qui est resté en 1999. Il parvient à se rendre dans le passé sous la forme d'un hologramme qui passe à travers les murs et les objets, et seul Sam peut le voir et l'entendre. Il y a des exceptions comme les chiens, qui sentent sa présence, mais nous ne rentrerons pas dans le détail. Les deux héros de la série peuvent être résumés comme un chevalier blanc intrépide, rationnel, brillant redresseur de torts aux sentiments complexes (Sam) et un roublard irrationnel multipliant les conquêtes et bon vivant (Al).
Les règles sont simples : Sam Beckett ne peut pas remonter dans le temps au-delà de sa ligne de vie (il est né en 1953) et ne peut pas se rendre au-delà de 1999. Chaque fois qu'il arrive dans la peau de quelqu'un à une nouvelle époque, nous voyons Sam Beckett mais tout le monde voit la personne qu'il incarne, que nous spectateurs ne découvrirons que grâce à un miroir, une photo ou un reflet. Enfin, en se projetant dans le temps, Sam a entièrement perdu la mémoire, et ses souvenirs lui reviennent petit à petit.
A la fin de chaque épisode, Sam a réglé le problème qui lui a été soumis et "saute" dans le temps à un nouvel endroit que nous entrevoyons un bref instant. Ce moment, généralement punchy, est l'occasion d'avoir un aperçu de ce qui nous attend dans le prochain épisode, ponctué par un "Oh Boy" (cultissime "Oh Bravo" en français).
Là où cette idée est très intéressante, c'est qu'elle sert de teaser, crée un rendez-vous pour les fans : "dans quelle situation va-t-il encore se retrouver ?" et permet de faire patienter jusqu'à la semaine suivante en créant une impatience non pas quant au sujet (le spectateur connaît la situation de départ) mais quant à sa résolution : "comment va-t-il se sortir de ce mauvais pas ?". Ci-dessous quelques exemples de ces situations embarrassantes pour Sam Beckett :
Sam Beckett a bon cœur, il fait en quelque sorte office d'"ange gardien" arrivant à un endroit à une époque pour corriger des erreurs passées. Parfois, il se retrouvera dans la peau d'un Afro-Américain en pleine ségrégation, un Amérindien cherchant à enterrer son père sur la terre de ses ancêtres, sera une femme violée que l'on refuse d'entendre ou en 1964, devra empêcher un soldat homosexuel d'être tué par ses camarades de classe pour son orientation sexuelle. Autant de sujets d'actualité de nos jours et que la série abordait sans fard.
L'Histoire des États-Unis sera elle aussi explorée, notamment des événements marquants du XXème siècle comme la conquête spatiale (dans laquelle il est un singe d'expérience) ou la guerre de Corée. Sam croise aussi de multiples stars dans leur jeunesse comme Elvis Presley, Buddy Holly, Stephen King ou Michael Jackson (à qui Sam apprend le Moonwalk), mais aussi Sylvester Stallone ou Marilyn Monroe dont il jouera le garde-du-corps. A travers certains de ces épisodes, la série épouse aussi l'imagerie cinématographique de certaines époques, du film noir au film de guerre lorsque la série abordera la guerre du Vietnam.
L'un des moments les plus surprenants de cette exploration de l'Histoire américaine est le double épisode ouvrant la saison 5, qui fait fréquenter à Sam le tueur Lee Harvey Oswald. Cela va même plus loin car les deux hommes commencent à fusionner. Identifié comme l'assassin du président Kennedy, Oswald est ici montré comme un être humain instable. Mais Sam se pose une question de taille : doit-il sauver Kennedy et bouleverser l'Histoire de l'Amérique ? Le revirement final de cet épisode est très malin et ne sombre jamais dans le conspirationnisme. Pour l'anecdote, Donald P. Bellisario avait connu le vrai Oswald à l'armée. Un grand moment de la série.

Quant à la fin de la série, qu'on ne ruinera pas, elle est à fendre le cœur.
Et si Sam avait été envoyé dans le passé... par quelqu'un ? C'est la théorie parfois sous-entendue par la série lorsque certains épisodes voient Sam se confronter à des anges et des démons venus eux aussi pour régler ou provoquer des événements. Dès lors, que croire ? Sam est-il un humain mort lors de sa tentative de voyage dans le temps et qui serait devenu un ange ?
Cette dualité entre le bien et le mal est présente via l'épisode L’Ange (saison 4), dans lequel Sam croise une sorte d'ange-gardien mais aussi Le diable par la queue (saison 3) dans lequel Al est possédé par un être profondément maléfique. Ces deux épisodes sont parmi les rares à contenir des intrigues tirant vers le fantastiques. Le reste des situations est la plupart du temps expliqué scientifiquement.
Reste l'épisode final, étrange, mystique et déstabilisant mais qui ose proposer une conclusion inattendue à la série.
Seuls les DVD et Blu-Ray permettent à ce jour de redécouvrir cette magnifique série.
L'introduction de la série par Scott Bakula, doublé en français par Guy Chapellier :