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    The Twilight Zone : "De la SF qui reflète et commente la culture américaine"

    Rencontre avec Adam Scott à l'occasion de la projection de deux épisodes inédits du reboot lors du festival Séries Mania. L'acteur emblématique de Parks and Recreation (qui fête aujourd'hui ses 46 ans) est revenu sur son rapport à la série culte.

    Comment êtes-vous arrivé sur le reboot de The Twilight Zone ? Vous êtes-vous immédiatement manifesté ou est-on venu vous chercher ? 

    Adam Scott : J'étais au courant que Jordan PeeleSimon Kinberg et CBS rebootaient The Twilight Zone, et bien sûr je me suis dis que j'aurai adoré le faire car je suis très fan de la série. Mais je ne me suis jamais imaginé qu'on pouvait penser à moi, ça ne m'est pas venu à l'esprit. Quelques mois plus tard, on a reçu la proposition, et j'étais prêt à dire oui immédiatement, mais mon agent m'a dit "tu devrais lire le script d'abord"... Et il était génial. J'étais vraiment très heureux de le faire.

    Pourquoi on ne vous aurait pas envisagé pour faire partie de la série, selon vous ?

    J'imagine que c'est parce qu'au cours des dix dernières années, j'ai surtout fait de la comédie. Parfois les gens me limitent à ça, alors que j'ai commencé la comédie sur un coup de chance : j'ai été auditionné pour un rôle dans le film Frangins malgré eux, et à partir de là ma carrière s'est orientée vers la comédie, ce qui est absolument formidable et très amusant, j'adore ça ! Mais avant Frangins malgré eux, je faisais essentiellement du drame. C'est super d'y revenir, d'une certaine manière.

    Trouvez-vous la comédie plus complexe à jouer que le drame ? 

    Tout dépend vraiment du personnage, du projet, du ton... Il y a tellement de facteurs différents. En général la comédie est plus difficile, mais là encore c'est du cas par cas. Parfois, c'est le suspense qui est extrêmement dur à transmettre. C'est très proche de la comédie en ce sens, de devoir faire le bon dosage pour que ça fonctionne. 

    Votre épisode, "Cauchemar à 30 000 pieds", est un remake d'un épisode de 1963, "Cauchemar à 20 000 pieds". Quelles sont les principales points communs entre les deux ? 

    Ce n'est pas vraiment un remake, il y a plus de différences que de similitudes, la seule étant que le point de départ commun est un type dans un avion. Dans cette nouvelle version, l'importance de la technologie en particulier est une des principales différences, ainsi que la manière dont nous nous jugeons les uns les autres en permanence. C'est très 2019.

    Pouvez-vous nous dire quelques mots au sujet de votre personnage dans cet épisode, Justin Anderson ?

    Je joue un type qui doit prendre l'avion, alors qu'il a une légère phobie aérienne à la base. Alors qu'il prend place sur son siège et qu'il tente de se détendre avant le décollage, il trouve un vieux lecteur mp3 dans la poche arrière du siège devant lui. Comme un iPod, sauf que l'appareil a l'air de sortir des années 1970 ou 1980, une relique de la technologie. Par curiosité, et aussi parce qu'il n'a rien d'autre à faire, il met son casque et commence à écouter ce qu'il contient : un podcast sur le mystère de la disparition d'un vol... qui s'avère être le vol dans lequel il se trouve. Le podcast commence alors à prédire des choses qui se passent à bord, et que l'avion s'apprête à disparaître. Je tente alors de convaincre tout le monde de ce qui est en train de se passer pour nous sauver. Et tout le monde me croit fou, car j'ai l'air fou ! (rires) Je suis souvent nerveux en avion moi-même, donc ça n'a pas aidé. Lorsque je prends l'avion, j'essaie d'imaginer que ce n'est que de la fiction, pour ne pas trop penser au fait d'être piégé dans un tube géant propulsé à travers le ciel.

    Qu'est-ce que cela vous fait d'être le porte-parole d'une série anthologique au cours de ce festival, alors que vous n'apparaissiez que dans un seul épisode ?

    C'est amusant, c'est comme faire la promo d'un petit film. Un film qui n'aurait pris que douze jours de tournage. C'est pour cela qu'ils ont réussi à avoir un casting aussi incroyable sur cette première saison car vous n'avez pas à vous engager sur plusieurs années, ça ne vous mobilise que quelques semaines. Vous arrivez, vous repartez aussitôt, et ils en retirent un truc formidable. C'est vraiment très amusant à faire, et c'est super que le format anthologique fasse son comeback. En tant que spectateur, j'en suis ravi.

    Par rapport à la série originale, quelles sont vos premières impressions sur ce reboot ? Y a-t-il un effet nostalgique dans le ton voulu ?

    Je ne pense pas que la série soit nostalgique, mais elle s'inscrit parfaitement dans la tradition de l'oeuvre que Rod Serling a créée. C'est un honnête prolongement de son travail, à savoir de la science-fiction qui reflète et commente la culture américaine. Elle tend un miroir sur ce que nous vivons actuellement, pas seulement aux Etats-Unis mais à travers le monde.

    C'est super que le format anthologique fasse son comeback. En tant que spectateur, j'en suis ravi.

    Quel est votre rapport de sériephile à The Twilight Zone ?

    J'ai découvert la série à l'âge de onze ou douze ans. On avait pas de télévision dans la maison, mais j'en avais une rien qu'à moi juste à côté de mon lit, avec l'image en noir et blanc, une espèce d'énorme rectangle avec un écran de douze centimètres de large. Et elle n'avait que trois chaînes car nous n'avions pas le câble, par conséquent mes choix de programmes étaient très limités. Pendant l'été, j'ai eu le droit de me coucher plus tard, et c'est là que j'ai découvert The Twilight Zone, qui était diffusée tous les soirs à 23h sur une chaîne locale. Quand je l'ai découverte, ça a vraiment décuplé mon imagination et ma curiosité, et fait naître un besoin d'histoires. Je suis devenu fasciné par le processus de narration. Personne ne racontait les histoires aussi bien que Rod Serling. Je suis devenu fan à ce moment-là, ça reste l'une de mes séries préférées.

    Un épisode vous a-t-il marqué en particulier ?

    Oui, il y en a un que j'aime beaucoup, c'est celui qui s'appelle "A kind of a Stopwatch" je crois ("Une Curieuse Montre", épisode 4 de la saison 5, ndlr), dans lequel un homme trouve une montre capable d'arrêter le temps. Il devient avide et ne peut s'arrêter, jusqu'à ce qu'il brise la montre et se retrouve piégé, seul dans le continuum espace-temps pour le restant de ses jours.

    Que pensez-vous du travail de Jordan Peele, et de son incursion dans les séries TV ?

    Ce que fait Jordan est incroyable, et je suis convaincu qu'il aura un impact très grand dans tous les domaines où il met les pieds. La télévision est d'autant plus appropriée pour son travail.

    La science-fiction repose souvent sur des peurs très intimes; quel serait le scénario catastrophe le plus terrifiant à vos yeux ?

    Que notre président soit réélu pour un second mandat.

    Découvrez la bande-annonce de The Twilight Zone :

     

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