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    Cannes 2019 : on a vu Rocketman, le nouveau Ken Loach, Atlantique, Les Hirondelles de Kaboul...

    Tous les jours, la Rédac' d'AlloCiné vous résume les films vus dans le cadre du 72e Festival de Cannes. Aujourd'hui, pleins feux sur "Rocketman", "Sorry We Missed You", "Atlantique, "Les Hirondelles de Kaboul" et "For Sama".

    Paramount Pictures

    Rocketman - réalisé par Dexter Fletcher

    Hors Compétition

    "Quelques mois après Bohemian Rhapsody qui mettait Freddie Mercury, le leader du groupe Queen à l’honneur, c’est au tour de l’icône de la pop Sir Elton John de se voir gratifier (de son vivant) d’un biopic. Et c’est Taron Egerton qui incarne le célèbre chanteur. Si au départ on était plus ou moins sceptique sur le choix de l’acteur, plutôt habitué aux rôles de jeunes premiers, on change d’avis dès les premières minutes. Taron en Elton : ça marche si bien qu'à certains moments on a l'impression de voir Elton John ! D’autant plus que l’acteur sait chanter et qu’il interprète lui-même les tubes du long-metrage. Et c'est beau. Si Dexter Fletcher a sauvé Bohemian Rhapsody en reprenant le tournage, la comparaison entre les deux films s'arrête ici car Rocketman est bien plus fort. Au-delà de la vie de l'artiste, de son enfance peu heureuse à ses désillusions amoureuses, ce biopic nous entraîne dans la vie d'un homme qui, plus que tout, veut être aimé (de ses parents, notamment de son père dont le manque de marques d'affection le marquera à vie, de ses amours, de ses amis.) Les scènes miroirs avec le petit garçon solitaire qu'il était fonctionnent à merveille et sont très touchantes. Mais Dexter Fletcher ne se contente pas de raconter les débuts de cette légende de la pop. Le film est conçu comme une comédie musicale, les séquences de chants et de danses ponctuent le long-métrage tout en faisant avancer l'histoire. Fletcher a réussi à ne pas aseptiser la vie de cette icône gay tout en restant grand public. On en ressort la gorge serrée et le coeur chantant. Une vraie réussite." Laetitia Forhan (@LaetiF

    Sorry We Missed You - réalisé par Ken Loach

    Compétition

    "Il avait dit qu’on ne l’y reprendrait plus. Et puis il est sorti de sa retraite pour gagner sa seconde Palme d’Or avec Moi, Daniel Blake. Trois ans plus tard, doit-on vraiment être surpris de retrouver Ken Loach ? Non, car il ne semble pas décidé à ranger sa caméra. Ou plutôt : la société n’a pas l’air de vouloir le mettre au chômage. Dans la lignée de son opus précédent, le cinéaste anglais se penche sur la réalité sociale, qu’il dénonce bien évidemment avec cette histoire de jobs mal payés et de révolution numérique, où un chauffeur-livreur et une aide à domicile sont confrontés à la déshumanisation qui ronge leurs métiers respectifs et déteint sur le noyau familial qu’ils pensaient solide et chaleureux. Du pur Ken Loach, sans misérabilisme et avec un brin de légéreté, des références à son propre univers cinématographique (Manchester United et son King Eric Cantona, un chien à trois pattes qui passe dans le cadre), et un message un poil trop appuyé par moments. Mais si le jury d’Inarritu ressort dans le même état que nous de la projection de Sorry We Missed You, on connaît une réalisateur qui pourrait réussir la passe de trois avec des Palmes." Maximilien Pierrette (@maxp26)

    Atlantique - réalisé par Mati Diop

    Compétition

    "Le symbole est fort, les intentions belles : ce jeudi 16 mai, Mati Diop est devenue la première femme noire à présenter en film en compétition à Cannes. Soit Atlantique, drame dans lequel des ouvriers sénégalais quittent ce pays natal dans lequel ils ne sont plus payés depuis plusieurs mois, et partent en quête d’un monde meilleur. Parmi eux, Suleiman, amant d’Ada, promise à un autre homme et dont le mariage va être écourté par un incendie, alors que d’autres femmes sont prises d’une étrange fièvre. Dix ans après son court documentaire Atlantiques, la réalisatrice signe ce qui apparaît autant comme un prolongement qu’un film-miroir : un long métrage de fiction teinté de fantastique, qui se focalise sur les femmes qui restent et plus les hommes qui partent. Si le mélange des genres prend, que la romance est belle et la visée politique limpide, l’ensemble paraît trop sage. Et trop long pour ce qu’il raconte. On aurait aimé que le résultat soit aussi fort et chargé en émotion que l’avant et l’après-projection, on se contentera de sa douceur et des jolies promesses que contient cet Atlantique, dont on suivra la réalisatrice de très près." Maximilien Pierrette (@maxp26)

    Les Hirondelles de Kaboul - réalisé par Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec

    Un Certain Regard

    "Avec Les Hirondelles de Kaboul, présenté à Un Certain Regard, Zabou Breitman se lance dans l'animation aux côtés d'Eléa Gobbé-Mévellec, dont c'est la première réalisation. Les deux femmes nous plongent dans les années 90 à Kaboul où un jeune couple tente tant bien que mal de vivre sous le régime de terreur instauré par les talibans. Le film choisit de traiter ce sujet fort et douloureux par le biais d'une animation délicate et très belle, façon aquarelle. La douceur des traits contraste avec le ton combatif du film tout en soulignant son message d'espoir. Une jolie découverte." Emilie Schneider (@emilie_sch)

    For Sama - réalisé par Waad Al-Khateab et Edward Watts

    Séance Spéciale

    "La guerre à hauteur d'enfant. Et de maman. Celle de Sama, la réalisatrice Waad Al-Khateab, qui offre ici à sa fille, née durant la révolution syrienne, une lettre-documentaire, témoignage vidéo de ce qu'elles auront traversé durant les six mois de bombes, de sang, de corps du siège d'Alep. Au coeur de l'hôpital où elles vivent toutes deux avec le père de Sama, médecin et responsable de l'établissement, Waad continue de filmer, pour montrer comment le courage, la résilience, l'amour et la liberté défient les larmes et la mort. A Alep, pas le temps de faire son deuil : entre deux raids aériens, on donne l'enfance qu'on peut, entre culpabilité d'offrir cette vie à son enfant, tentation de fuir et obligation morale de rester. Les images sont insoutenables, à l'image de ces deux garçons embrassant leur petit frère fauché par un obus, ou cette maman emportant serré contre elle le corps sans vie de son fils. Le propos, lui, est indispensable. 'Nous ne pensions pas que le reste du monde permettrait ça'... Cette phrase résonne longtemps une fois le film terminé, et Sama, un jour, nous demandera des comptes." Yoann Sardet (@SardetY)

     

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