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    Final Arrow : entre réussites et échecs, quel bilan pour la série DC Comics ?
    Clément Cusseau
    Clément Cusseau
    -Rédacteur
    Après des études en école de cinéma, il intègre la rédaction d’AlloCiné en 2011. Il est actuellement spécialisé dans les contenus streaming et l’actualité des plateformes SVOD.

    Alors que l’ultime épisode d’"Arrow" a été diffusée la semaine passée sur la CW, quel bilan tirer de la série DC Comics à l’origine de la création de l’univers connecté de l’Arrowverse ?

    CW

    Des débuts sombres et efficaces

    On aurait tendance à l’oublier, mais avant d’être une série de super-héros à l’origine de la naissance d’un multivers connecté, Arrow était un programme brutal et sombre, qui suivait la quête de vengeance – et non de justice, sinon expéditive – d’un ex-playboy milliardaire réapparu pour éliminer ceux qui ont été désignés par son père comme indignes de survie. Ainsi, avant d’abattre chacun de ses cibles, Oliver Queen prononçait sa célèbre phrase d’accroche "Tu as trahi cette ville", véritable couperet d'une justice partiale.

    Si la plupart des héros cachent leur identité dans le but de protéger leurs proches d’éventuelles représailles, Oliver Queen s’est quant à lui caché sous la capuche du Green Arrow tout simplement parce que ses activités ont fait de lui un hors-la-loi et même – disons-le clairement – un criminel. Assassin de sang froid, certes de caïds et criminels notoires, Oliver s’est sali les mains pour régler ses comptes familiaux et débarrasser la ville de ses réseaux de corruption qui bloquaient l’intervention des services de police et du système judiciaire.

    Ce double statut de justicier / criminel aura d’ailleurs eu une influence sur la suite de la série quand Oliver Queen avouera publiquement être l’alter-ego du Green Arrow ; par ce fait, ses confessions engloberont celles des meurtres commis au cours des deux premières saisons et c’est donc en toute logique qu’il sera envoyé en prison, retrouvant derrière les barreaux de nombreux villains qu’il aura ensuite contribué à faire arrêter au cours de ses aventures.

    Virage scénaristique et naissance de l’Arrowverse

    En 2014, le lancement de Flash, premier spin-off officiel d’Arrow bientôt suivi par Legends of Tomorrow et Supergirl, s’accompagne d’un virage scénaristique majeur dans la série DC Comics. Si le show était jusqu’ici plutôt adulte et noir, l’intrigue va connaître d’importants changements, avec en premier lieu la décision de son héros principal de ne plus tuer au nom de la justice. Désormais, Oliver Queen combattra le crime en collaboration avec les effectifs de la police, mais il ne lui reviendra plus de choisir en son nom la peine qui revient aux criminels de Star(ling) City.

    Il est vrai que l’ambition de développer un multivers autour de super-héros n’aurait pu aboutir si son leader était un meurtrier, dont la vision de la justice aurait posé aux scénaristes de ces show de sérieux soucis d’ordre moral. Afin de rentrer dans les carcans du genre super-héroïque il était donc nécessaire d’opérer un changement radical dans Arrow, sans quoi il aurait été incompréhensible que ses compagnons d’armes acceptent de faire équipe avec lui.

    L’autre changement majeur de cette période aura été d’offrir à Oliver Queen des équipiers ; s’il effectuait ses opérations en solo jusqu'ici, le justicier de Star City s’est vu peu à peu rejoindre par des amis et proches qui ont emprunté la même voie que lui : sa sœur Thea, John Diggle, Roy Harper… L’apparition du personnage de Felicity Smoak a également contribué à ce changement de ton, celle-ci incarnant très vite bien plus qu’un simple love interest, mais bien le symbole de la rédemption d’Oliver Queen. D’ancien vigilante assoiffé de vengeance, ce dernier devient alors peu à peu une figure respectable, tant sous la capuche du Green Arrow que son alter-ego civil qui laisse alors tomber l’habit de playboy pourri gâté pour celui d’homme d’affaires philantropique.

    Semi-reboot et nouvelle équipe en place

    A partir de la cinquième saison, la série a entamé une nouvelle mue avec le renouvellement progressif de son casting principal. Après que Roy Harper puis Thea Queen ont quitté le show, la team Arrow s’est vue rejointe par de nouvelles têtes ; Sara puis Laurel Lance sont devenues les Black Canaries de Star City, puis une nouvelle génération de héros a rejoint l’équipe emmenée par Oliver Queen : Renee "Mad Dog" Ramirez, Dinah "Black Canary" Drake ou encore Curtis "Mister Fantastic" Holt ont rejoint en effet le casting de la série, tandis que les fidèles John Diggle et Felicity Smoak sont, quant à eux, restés fidèles à leur poste.

    La série connaît à cette même époque une indéniable baisse de qualité, d’autant que les flashback qui faisaient l’originalité du show jusqu’alors (les cinq d’exil d’Oliver Queen nous sont retracés par ce biais) s’achèvent laborieusement par des intrigues tarabiscotés et soporifiques. Dès la sixième saison, le constat qu’Arrow n’a plus grand-chose à raconter saute aux yeux, une impression renforcée par les récents propos de Stephen Amell (l’interprète d’Oliver) qui reconnaît n’avoir tourné l’ultime saison de la série que "pour l’argent".

    A ce stade il faut bien le reconnaître, cet Arrow n’a désormais plus grand-chose avec la série de départ, tant l’intrigue semble avoir été dépouillée de toute sa complexité et de ses questionnements moraux pour une simple série d’équipe super-héroïque, avec à sa tête un Oliver Queen de moins en moins concerné par les événements qui l’entourent et des prestations de plus en plus minimalistes de son interprète Stephen Amell. Alors que les dernières saisons connaissent de significatives baisses d’audiences, reste qu’un noyau de dur de fans inconditionnels reste fidèle au show, probablement plus par habitude que par réelle conviction...

    Quel héritage laissé par Arrow ?

    Alors qu’elle aurait dû s’arrêter au terme de sa septième saison, la série est finalement renouvelée pour une année supplémentaire afin d’offrir à Olivier Queen une fin couplée à la diffusion du cross-over événement Crisis on Infinite Earths, un épisode spécial en cinq parties dont le dénouement changera à jamais le visage du multivers super-héroïque.

    L’autre objectif de cette saison aura été de préparer le terrain à un éventuel spin-off intitulé Green Arrow & the Canaries qui verrait la propre fille d’Oliver Queen, Miam, endosser la tunique de l’Archer Vert en 2040 pour combattre  la pègre de Star City aux côtés de deux anciennes Black Canaries (Laurel Lance et Dinah Drake).

    Malgré tout, la mort de son héros aura offert à Arrow une conclusion satisfaisante, dont l’issue aura forcément fait écho à celle d’Avengers : Endgame, là encore une histoire de super-héros marquée par le bouleversant sacrifice de son héros principal, lui aussi à l’origine de la création d’une équipe de justiciers masqués.

    Et si elle aura effectivement marqué la fin du show, cette huitième saison d’Arrow aura surtout confirmé que la série DC Comics n’était plus une série en soi, mais bien l’un des chaînons d’un multivers connecté comme nous n’en avions alors jamais vu jusqu’ici à la télévision. Et c’était peut-être finalement la meilleure des conclusions pour les aventures d’Oliver Queen : celle d’un leader épuisé qui laisse la place à une nouvelle génération de jeunes super-héros...

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