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    Clem : le bébé de Valentin, l'avenir de l'héroïne et de Matthieu, la saison 12... la productrice nous dit tout
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    À l'occasion du final de la saison 11 de "Clem" ce soir sur TF1, la productrice artistique de la série, Vanessa Clément, revient pour nous sur les thématiques et événements majeurs de ces six épisodes. Et évoque l'avenir et une éventuelle saison 12.

    Christophe Lartige/Merlin Production/TF1

    Après seulement trois petites semaines de diffusion, la saison 11 de Clem s'achève déjà ce soir sur TF1. Confrontée à la disparition de Clara (Marion Seclin), partie subitement avec le bébé, toute la tribu Boissier va se mobiliser pour les retrouver. Mais de nouveaux rebondissements sont à prévoir et une ultime révélation pourrait bien chambouler une fois de plus la vie de Valentin (Thomas Chomel).

    Alors que TF1 ne s'est pas encore prononcée au sujet de la commande d'une saison 12, la productrice artistique de la série, Vanessa Clément, dresse pour nous le bilan de cette onzième salve d'épisodes, marquée notamment par la paternité de Valentin, par un retour vers davantage d'humour et de légèreté, et par la naissance d'une nouvelle relation amoureuse entre Clem (Lucie Lucas) et Matthieu Colina (Loup-Denis Elion).

    Un couple qui pourrait bien être parti pour durer en cas de renouvellement de la série pour une saison supplémentaire...

    AlloCiné : Clem a opéré un retour réussi sur TF1 pour le lancement de sa saison 11, en gagnant 1 million de téléspectateurs par rapport à la première soirée de la saison 10 en septembre dernier, et avec également de très bons scores sur cibles. Comment analysez-vous ce regain d’audience ?

    Vanessa Clément (productrice artistique) : Nous sommes très heureux de cette remontée et de la confiance renouvelée du public. D’autant plus qu’en analysant les chiffres, on se rend compte que la série touche vraiment les jeunes. Et pour nous c’est vraiment un gage de fierté et d’espoir pour la suite.

    Ensuite, l’analyse c’est qu’on a le sentiment que cette saison raconte des choses qui font du bien, par rapport à la situation dans laquelle nous sommes tous. Nous traversons un moment particulièrement morose.

    Et cette année la série a choisi de se diriger vers une saison beaucoup plus solaire, joyeuse, et drôle. Et qui s’appuie sur des énergies très collectives, de solidarité collective. Je crois que ça fait vraiment du bien à voir en ce moment. Il y a un effet très réconfortant dans cette onzième saison.

    La communication faite autour de cette saison 11, avec le choix de révéler dès la bande-annonce l’intrigue sur le bébé de Clara et de Valentin, a peut-être également aidé à attiser la curiosité du public, vous ne pensez pas ?

    Nous ne sommes pas responsables de cela du côté de la production, nous n’avons pas la main sur la communication autour de la série. Mais c’est sûr que, de toute façon, avec une série comme Clem, qui a une communauté de fans aussi vivante, aussi active, on ne peut pas garder les secrets très longtemps.

    L’intrigue liée au bébé de Clara et de Valentin fuitait déjà depuis plusieurs semaines sur internet, pour des raisons qu’on ne s’explique pas (rires). Donc ça ne servait plus à grand-chose de maintenir le secret jusqu’à la diffusion.

    Christophe Lartige/Merlin Productions/TF1

    L’idée d’un bébé pour Valentin, et donc de créer un parallèle avec le début de la série, c’est quelque chose qui vous trottait dans la tête depuis la saison 9 ? Ou est-ce que c’est vraiment venu au moment de se pencher sur l'écriture de cette saison 11 ?

    C’est quelque chose qu’on avait évoqué depuis la saison 10, mais on ne trouvait pas le bon axe. Et surtout on avait le sentiment que ce n’était pas encore le bon moment pour pouvoir faire vivre cette histoire-là à nos personnages.

    Avant cela, il fallait vraiment que Clem puisse trouver sa place de mère de famille, prendre presque la place de Caro dans l’échiquier de la série. Et en saison 11 il nous a semblé que c’était le bon moment par rapport à la maturité de Clem et à l’endroit de la vie où en était Valentin. Donc vraiment, nous avons été guidés par nos personnages.

    Les auteurs avaient une envie profonde de parler de paternité ?

    C'est vraiment cela que je trouve passionnant dans la direction prise cette année par la série. Evidemment, les fondements de la série c’était la maternité précoce de Clem il y a 11 ans, et aussi comment le personnage de Caro y faisait face à l’époque. Et de creuser le sillon de cette thématique 11 ans plus tard, mais du point de vue de la paternité, ça nous semblait vraiment intéressant.

    Et également par rapport à l’époque que nous sommes en train de vivre, et à toutes les questions qui se soulèvent par rapport à la différence des genres, de la différence de traitements et de façons de vivre des hommes et des femmes.

    On avait l’impression, là, de tenir quelque chose d'assez inédit en série. Je ne connais pas d’autres fictions françaises qui parlent de la paternité d’un jeune homme. Mais ça nous permettait aussi d’aborder la manière dont, aujourd’hui, les hommes pouvaient se situer en tant que pères et les questions que ça pouvait leur poser. On voit bien d’ailleurs le chemin qui a été parcouru en dix ans dans la société sur ce sujet.

    Et c’est une fois que cette intrigue autour de Valentin a été arrêtée que vous avez décidé d’évoquer également la paternité à travers le personnage de Matthieu ?

    Sur Clem, nous avons toujours la volonté de traiter les sujets dans une direction intergénérationnelle, de pouvoir parler à tout le monde. Et nous avions le sentiment qu’entre l’approche de la paternité par un jeune homme de 17 ans, et celle d’un homme d’une quarantaine d’années qui, lui-même, va avoir des liens à renouer, il y avait un miroir qui était passionnant. On peut parler aux fils et aux pères en même temps, et c’est ce qui nous intéresse dans Clem.

    Y avait-il aussi, derrière cette intrigue centrée sur Valentin, une volonté de donner une place encore plus grande à Thomas Chomel, qui est visiblement très apprécié du public de la série et qui est excellent depuis la saison 9 ?

    Oui, disons que Thomas est un comédien qui se révèle de saison en saison, et prend de l’ampleur et de la maturité au fil des ans. Tout comme Lucie Lucas au fur et à mesure de l’évolution de la série. Et on a le sentiment qu’à travers son personnage, et toute la bande de jeunes qu’on a installée, on a vraiment la possibilité de parler à ce public jeune qui nous intéresse et qu’on a envie de capter aujourd’hui.

    D’autant plus que c’est un public très exigeant, qui a une grosse culture de l’image, une grosse culture de la série, grâce notamment à la multiplication des plateformes. Donc c’est un vrai défi et un super challenge pour nous d’arriver à être juste, pertinent et concernant sur ces thématiques-là sur une grosse chaîne comme TF1.

    Mais vous avez raison, Thomas est excessivement touchant. Et ça a été un vrai chemin aussi pour lui dans la vraie vie car il n’avait jamais pris un bébé dans ses bras. Cette saison a aussi été un parcours de maturité personnelle pour lui. Et c’était très émouvant et assez passionnant à regarder.

    Christophe Lartige/Merlin Productions/TF1

    Même si la série a fêté ses 10 ans en 2020, on a l’impression, avec ce bébé, et aussi avec les références à Julien et à Caro dans les intrigues de Valentin et de Salomé, que c’est cette saison 11 la vraie saison anniversaire de Clem. Il y a un peu de ça ?

    Oui, c’est vrai. On a le sentiment d’être arrivé à une forme de maturité. Le départ de Caro a été un grand choc pour la série, et il a certainement fallu deux ans pour en faire complètement le deuil et pour permettre à chacun des protagonistes de la famille de trouver sa juste place.

    Et aujourd’hui on a vraiment le sentiment d’y être, d’avoir opéré pleinement ce renouveau, et de partir sur de nouvelles bases qui nous paraissent solides et prometteuses.

    Cette saison revient davantage sur le terrain de la comédie romantique avec Clem et Matthieu, et de la comédie pure avec Adrian et Amélie, ou Marie-France et Michel. Et le public le réclamait, après des saisons 9 et 10 plus dramatiques. Est-ce que cela vous paraissait nécessaire de retrouver cet ADN de dramédie ?

    Oui, c’est un exercice qui est à la fois très excitant et très difficile. De trouver cet équilibre-là, d’offrir constamment des vagues émotionnelles. De rester toujours juste dans l’émotion, de toucher au cœur le téléspectateur, et d’apporter en même temps de l’humour, de la réjouissance, du décalage sur les situations.

    C’est un fil que notre équipe d’auteurs s’attèle à maintenir, et auquel nos réalisateurs se sont confrontés avec beaucoup de talent cette année. C’est très exigeant de pouvoir passer, au sein d’une même séquence, du rire aux larmes.

    Et vraiment, à cet égard, nous sommes très heureux de la manière dont les auteurs, les metteurs en scène et les comédiens y ont participé. On a vraiment le sentiment que c’était le gros défi de cette saison et j’espère qu’on y est parvenu.

    Clem n’avait pas eu de relation hyper marquante depuis Jérôme. Il y a eu Baptiste et Fred, mais ces histoires étaient moins fortes, moins évidentes. C’était un défi d’arriver à lui offrir une nouvelle grande histoire d’amour avec Matthieu ?

    C’est un peu comme dans la vie. Parfois, on multiplie les expériences qui ne fonctionnent qu’à moitié, et on ne comprend pas vraiment pourquoi. Et tout d’un coup on rencontre la bonne personne et un coup de foudre a lieu. C’est la magie de la rencontre.

    Que ce soit dans l’écriture, dans le développement du personnage de Mathieu, et dans la rencontre, au moment du casting, entre les personnalités de Loup-Denis Elion et de Lucie Lucas, ça a vraiment été une évidence. Ça a fonctionné tout de suite.

    Et ça a permis au personnage de Clem, et à Lucie, d’explorer tout un champ de sa personnalité et de son jeu qu’on ne connaissait pas encore très bien. Qui est le champ de la comédie et le champ d’une certaine légèreté aussi. Qui va avec sa maturité, car Clem, plus sûre de qui elle est, peut entrer dans cette relation avec une forme de confiance et d’énergie.

    Sur le plateau, à la première lecture entre Lucie et Loup-Denis qui ne se connaissaient pas, ça a tout de suite fonctionné. Ils étaient morts de rire aux mêmes endroits, ils étaient force de proposition tous les deux sur ce couple. Ça a été un vrai processus vertueux.

    Christophe Lartige/Merlin Productions/TF1

    Est-ce un couple qui va durer et que l'on retrouvera en cas de saison 12 ?

    On espère. On y croit. On pense en tout cas que c’est un couple qui a beaucoup de choses à vivre et qui offre de grandes perspectives pour l'avenir.

    La saison 12 est-elle déjà en écriture ?

    Officiellement, nous n’avons aucune confirmation de la suite. Nous avons besoin que le public soit au rendez-vous jusqu’au bout pour que TF1 nous renouvelle sa confiance. Mais ce qui est certain c’est que nous avons encore beaucoup d’histoires à raconter.

    On se rend bien compte que nos auteurs en ont sous le pied et que nos comédiens ont encore envie de jouer plein de choses. Donc évidemment nous avons très envie que la série continue.

    Tout est possible pour l’avenir des personnages. On a la sensation qu’on ouvre vraiment le champ des possibles à la fin de cette saison 11. Et ça c’est précieux. On est très content et très fier d’arriver à ça au bout de 11 saisons. D’arriver encore à se réinventer sans avoir jamais l’impression de se répéter.

    Récemment, TF1 a mis fin à plusieurs de ses marques historiques : Alice Nevers, Section de recherches, et Profilage. Est-ce que ça vous inquiète un peu pour l’avenir de Clem ?

    Non, pas vraiment, parce que si on vivait dans la peur quand on est producteur, on ne ferait plus grand-chose (rires). Mais surtout, Clem est un peu une exception dans le panorama de la télévision française. Une dramédie familiale qui tient la longueur comme celle-là, ça me paraît être un cas assez unique.

    Donc nous continuons à faire notre travail, à nous réinventer, à ne rien lâcher. Et on espère que tant que le public nous accompagnera, la chaîne nous suivra.

    Même si Lucie Lucas se dit pleinement partante pour une saison 12, on imagine qu'elle aura un jour envie de passer à autre chose. Lorsque ce moment arrivera, pourriez-vous envisager un spin-off autour de Valentin par exemple ?

    On évoque beaucoup de pistes, plein d’idées autour de Valentin et d’autres personnages. On réfléchit, on cherche, mais pour l’instant rien n’est arrêté à ce niveau. On croit vraiment qu’il y a encore beaucoup de choses à raconter avec cette famille telle qu’elle est aujourd’hui. Mais ça ne nous empêche pas de réfléchir à des perspectives potentielles pour d’autres personnages.

    Notre reportage sur le tournage de la saison 11 de Clem :

     

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