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    Julie de Bona (Plan B) : "J'étais en larmes à la lecture du scénario de la série"
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Bercé dès l’enfance au rythme de Sous le soleil, de P.J., ou des sagas de l’été, il se passionne de plus en plus pour les séries françaises au fil du temps. Et les dévore aujourd’hui (presque) toutes, de Balthazar à Scènes de ménages, en passant par Hippocrate, Candice Renoir, Ici tout commence.

    "Plan B", le drame de science-fiction de TF1, continue ce lundi soir avec deux nouveaux épisodes. Julie de Bona nous raconte ce qui l'a bouleversée dans la série, son lien très fort avec Kim Higelin, et son stage à la radio pour préparer son rôle.

    François LEFEBVRE/Gaumont/TF1

    AlloCiné : Qu’est-ce qui vous a plu dans le scénario de Plan B et dans le rôle de Florence lorsque TF1 vous a proposé ce projet d'adaptation d'une série québécoise ?

    Julie de Bona : Quand j’ai lu le pitch de la série, avec cette femme qui a tout réussi, et qui perd sa fille et arrive à revenir en arrière dans le temps pour la sauver, j’ai eu des frissons. Je me suis dit "Si c’est ce que j’imagine, il y a la possibilité d’une puissance émotionnelle assez dingue derrière ce pitch".

    J’étais curieuse de voir ce qu’avaient fait les québécois et de voir comment Gaumont l’avait adapté pour la France. Alors j'ai dévoré la série québécoise, je n’ai pas respiré tant que je n’avais pas fini le dernier épisode (rires). J’ai été tellement bouleversée que je n’ai pas hésité à accepter le rôle. Ma réponse était évidente, car une histoire aussi forte c'est rare. Et à la lecture du scénario de la version française, j'étais en larmes. Encore une fois. Cette série est complètement dingue. Je pense que les téléspectateurs n'ont pas la moindre idée de ce qui les attend dans les derniers épisodes (rires).

    Et puis un tel voyage, avec un personnage que je joue sur dix ans finalement, ça aussi c'est très rare pour une comédienne. J’ai même vécu deux vies avec ce personnage car en cours de route j’ai changé sa vie. C’est un vrai parcours de vie, et je trouve que c’est rare d’approfondir à ce point un personnage. C’est une série qui touche à quelque chose de très intime. Et je suis ravie de voir, à travers les premiers avis qui sont sortis sur la série, que je ne suis pas la seule à avoir été bouleversée.

    Plan B
    Plan B
    Sortie : 2021-05-17 | 52 min
    Série : Plan B
    Avec Julie de Bona, Bruno Debrandt, Kim Higelin
    Presse
    3,3
    Spectateurs
    3,4
    Voir sur TF1+

    Plan B questionne, entre autres, la complexité d’être à la fois une femme, une mère, une épouse, et quelqu’un d’accompli professionnellement dans la société d'aujourd'hui. Une thématique qui n’est finalement pas si souvent traitée en fiction. Cet aspect-là du scénario était une motivation supplémentaire pour vous ?

    Complètement. Vous avez compris pourquoi j’ai dit "oui" à cette série. C’est incroyable de pouvoir parler de ça. Il y a des questions que chaque femme se pose, comme moi, et on n’a pas les réponses, on galère, on cherche l’harmonie en permanence. Je crois qu’on est un peu perdues. On a cette charge mentale qui est trop forte, cette espèce d’épée de Damoclès de perfection, ce besoin de réussir, tout ça plane au-dessus de nous.

    Aujourd’hui on prône l’harmonie et le bonheur. Oui, d’accord, mais comment ? C’est dur. Et cette question est en permanence en nous. Et Plan B s’approche vraiment de ça, même s’il n’y a pas vraiment de réponse toute faite. C’est ça qui est beau aussi, chacun peut se faire sa propre réponse. Mais je trouve que la série explore extrêmement bien ce sujet. Les Québécois sont hyper avancés, hyper modernes sur ces questions. Je leur dis merci de nous avoir offert une telle série au départ. Et ça ne m’étonne pas, quand on regarde la place de la femme là-bas, elle est beaucoup plus avancée que nous.

    François LEFEBVRE/Gaumont/TF1

    La série multiplie les coups de poings émotionnels, les rebondissements, les twists. C’est la preuve, finalement, qu’on n’a pas forcément besoin d’une intrigue policière pour être totalement happé par ce qu’on nous raconte…

    Totalement. J’en avais marre des intrigues policières. Bon, je vois que ça plaît toujours autant aux téléspectateurs vu les scores de HPI (rires). Mais à titre personnel j’en avais marre, j’avais envie d’aller explorer d’autres univers. Car en tant qu’actrice j’avais besoin de nouveaux challenges.

    Mais il y a quand même cette enquête intérieure. C’est une sorte d’enquête quand même, avec des questionnements et une vraie introspection, comme une psychanalyse. C’est hyper riche. On questionne les répercussions de chaque action. Pourquoi j’ai fait ça ? Si je change tel événement, est-ce que ça va changer le futur ? C’est une vraie psychanalyse. Accepter les erreurs du passé ou essayer de les modifier pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Il y a un vrai suspense psychologique qui grandit au fil des épisodes et qui est aussi fort qu’une enquête.

    Et le suicide chez les adolescents c’est très mystérieux, c’est quelque chose qui nous échappe, qui nous fait peur. Ça ne nous épargne pas. Et même quand on pense avoir tout bien fait, on ne sait pas pourquoi ça finit par vriller.

    François LEFEBVRE/Gaumont/TF1

    C’est la première fois que vous incarnez une maman d’adolescents. Ça vous a fait bizarre, alors que dans la vie vous êtes une toute jeune maman ?

    C’était un peu mon challenge (rires). Dans la série québécoise, l’héroïne était plus âgée, elle avait 50 ans. J’ai eu une grande discussion avec TF1 et Gaumont à ce sujet. J’avais peur de ne pas être à la hauteur pour incarner cette femme très mature. Et du coup ils ont décidé de rajeunir le personnage, pour en faire une femme qui a eu des enfants jeunes. Et ça a renforcé le côté femme parfaite du début, qui a tout géré. Même les enfants jeunes.

    Mais mon grand défi, personnellement, c’était qu’il fallait que je crédibilise tout ça car dans la vie je n’ai pas du tout un enfant adolescent. Il fallait que ce soit réussi, car sinon je foirais la série. J’avais le trac et j’ai beaucoup travaillé cet aspect-là. J’ai travaillé la façon de parler de Florence, son assurance, l’autorité face aux ados. J’ai beaucoup travaillé avec Kim Higelin, l’interprète de Lou, qui est extraordinaire et qui a été d’une grande générosité. On a fait des séances d’impro ensemble pour que je trouve et que je comprenne le conflit mère-fille ado.

    Cette relation mère-fille est vraiment au cœur de la série et je la trouve très réussie. Dans la vie, Kim et moi, on a eu une connexion incroyable. C’était un vrai cadeau. C’est la magie de la rencontre entre deux comédiennes, ça ne s’explique pas. On aurait pu tomber à côté. Kim, c’est son premier "premier rôle", elle avait seulement eu des petits rôles auparavant, et elle est incroyable, c’est une vraie révélation. C’est un diamant brut, c’est grâce à elle que la série est réussie. Sans sa performance d’actrice, Plan B n’aurait pas cette ampleur.

    Kim Higelin et Axel Auriant ont une aisance et un naturel incroyables. Ils vous ont épatée sur le tournage ?

    Oui, vraiment. J’étais sidérée. Moi, à 20 ans, je ne jouais pas comme ça (rires). Je n’avais pas leur niveau. Ils sont extrêmement professionnels, ils posent beaucoup de questions, ils sont curieux, ils veulent apprendre. Ce sont des diamants bruts, j’ai envie de les accompagner jusqu’à ce que ça éclose divinement bien pour eux. Comme une mère un peu (rires). Ils sont tellement talentueux. J’espère qu’ils auront la grande carrière qu’ils méritent.

    François LEFEBVRE/Gaumont/TF1

    Vous avez effectué un stage d’immersion à la radio pour préparer le rôle de Florence, qui est une animatrice star. Pouvez-vous nous parler un peu de cette expérience ?

    C’était vraiment pour le côté ludique, pour rentrer dans le personnage, qui est passionnée par la radio. C’est son élément, ça fait partie de son ADN. Il fallait que je comprenne sa passion, sa raison de vivre de femme, car ça joue un rôle important dans l’histoire au fil des épisodes. Et donc je me suis dit "Je vais aller à la radio pour rentrer dans les bottes de mon personnage". Pour trouver ma voix de radio aussi, car ce n’est pas évident, et je n’avais que quelques séquences dans la série pour le montrer.

    Et Hélène Mannarino m’a proposé un stage chez Europe 1 avec Philippe Vandel. J’ai fait une semaine de stage avec eux. J’ai beaucoup observé, je me suis imprégnée de l’univers, de l’ambiance, et j’ai essayé d’en ressortir l’essence. L’essentiel de ce que j’avais compris. J’ai aussi parlé avec Alessandra Sublet, qui m’a transmis beaucoup de choses. Et avec Sophia Aram aussi, qui m’a fait écouter ses chroniques chez France Inter.

    Je suis allée explorer tout ça et j’ai ressenti un plaisir immense. Ça m’a aidé à trouver la confiance en elle que Florence a au début. Car mon interprétation à moi c’est qu’une animatrice radio a l’information avant tout le monde et la divulgue aux auditeurs. C’est super excitant. Cette relation avec les auditeurs est assez forte, ça crée un lien très intime avec eux.

    Après Plan B, vous allez bientôt débuter le tournage de la série Les Combattantes pour TF1 toujours. Que pouvez-vous nous dire sur cette nouvelle fiction historique ?

    Je retrouve Audrey Fleurot et Camille Lou, ainsi que le réalisateur et la productrice du Bazar de la charité, mais pour une nouvelle série, qui n'est pas du tout une suite. C'est simplement la même équipe. Nous incarnons trois personnages différents, à une époque différente. C’est une série sur la place des femmes pendant la Première Guerre mondiale. On en a très peu parlé en fin de compte.

    On reste sur quatre destins de femmes différents, avec Sofia Essaïdi qui interprète le quatrième personnage central. Chacune des héroïnes a sa propre trajectoire, sa propre courbe. Mais il y aura un peu plus d’interactions entre nous que dans Le Bazar. Vaguement plus je dirais (rires). Car dans Le Bazar mon personnage était enfermé dans cette maison, avec Josiane Balasko, donc à part Camille qui venait me rendre visite à deux reprises, je ne voyais personne d’autre.

    Là j’aurai un peu plus d’interactions et je suis ravie car j’avais vraiment envie de tourner avec Audrey et Sofia. Mais c’est vraiment avec Camille Lou que j’aurai le plus de scènes car j’incarne une religieuse et Camille joue une infirmière qui travaille dans mon couvent.

    Et avant Les Combattantes, qui n’arrivera qu’en 2022 à l’antenne, on me verra dans deux téléfilms que j’ai déjà tournés. Je l’aime à mentir, sur M6, avec Samir Boitard. Une comédie romantique que j’ai pris beaucoup de plaisir à tourner car c’est vraiment un autre registre, plus léger, ça fait du bien. Et le téléfilm Mise à nu, pour France 2, sur le revenge porn. C’est un film important, très fort, qui met assez mal à l’aise et qui devrait pas mal faire parler.

    La bande-annonce de Plan B, qui continue ce lundi soir à 21h05 sur TF1 :

     

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