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    50 nuances de Grey : c'est quoi, le "mommy porn" ?
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Avant d'être une trilogie au cinéma, la saga érotique littéraire de "50 nuances de Grey" était un Best-Seller absolu, fondateur même de ce que l'on a appelé "le Mommy Porn".

    Universal International Pictures

    Cinquante Nuance de Grey était à l'origine une fan fiction, "Masters of the Universe", écrite par E. L. James, mettant en scène Bella Swan et Edward Cullen de la saga Twilight. Ayant reçu de nombreuses critiques suite à cette histoire, l'auteure décida de la retirer d'internet et de l'écrire avec des personnages originaux.

    Publiée d'abord en livre électronique en mai 2011 par une obscure maison d'édition australienne, cette nouvelle version remporte très vite un gros succès grâce au bouche-à-oreille et aux blogs. En 2012, 50 nuances de Grey est édité par Vintage Books en version papier, dans une version révisée.

    Se déroulant essentiellement à Seattle, cette trilogie, vendue à plus de 125 millions d'exemplaires dans le monde, retrace la relation entre une jeune diplômée en littérature, Anastasia Steele, et un homme d'affaires, Christian Grey. Un récit généreusement saupoudré de scènes explicitement érotiques, différentes déclinaisons du sadisme et de l'initiation à la soumission sexuelle menant éventuellement au masochisme.

    Le premier livre de la saga, 50 nuances de Grey, a rapidement été qualifié de Mummy Porn, le porno pour mamans ou femme au foyer, histoire de pimenter sa vie de couple. Les détracteurs du genre évoquent quant à eux un "roman porno de ménagère"... Isabelle Laffont, directrice des éditions JC Lattès qui publiait le roman en France en 2012, récusait le terme de Mummy Porn dans les pages du magazine le Point : "Pour moi, c'est plutôt un conte de fées moderne pimenté d'érotisme, avec une héroïne qui jouit avec beaucoup d'enthousiasme. Ça reste une histoire grand public, mais je pense qu'elle pourra déculpabiliser certains lecteurs vis-à-vis de leur sexualité."

    L'auteure elle-même sera aussi plutôt agacée par cette qualification : "Je déteste ce terme, que je trouve extrêmement déplaisant, misogyne et péjoratif pour les femmes. Comme si les mères ne connaissaient rien à l’amour et au sexe !" lâchera-t-elle au micro du Nouvel Obs, alors que le premier tome de la saga sortait en France. Un échange très tendu d'ailleurs...

    Reste que, en dix-huit mois après sa sortie en 2012, le premier tome de la saga s'est vendu à 40 millions d'exemplaires, surtout dans les pays anglo-saxons. Pendant 37 semaines, il était même premier du classement des meilleures ventes de livres publié par le New York Times. Si le public est essentiellement féminin, 20 % des acheteurs aux États-Unis au premier semestre 2012 étaient des hommes. Un chiffre loin d'être anecdotique. Savoureux d'ailleurs, lorsqu'on sait que l'auteure trouvait justement "embarrassant" que les hommes puissent lire son ouvrage; "ce sont MES fantasmes" disait-elle au micro du journal The Independent.

    Quand Michel et Michel s'attaquaient aux gaffes de "Cinquante Nuances de Grey" :

     

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