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    Pleasure : qui est Sofia Kappel, révélation de ce film sur l'industrie du porno ?
    Emilie Schneider
    Emilie Schneider
    -Journaliste
    Amatrice d’œuvres étranges, bizarres, décalées et/ou extrêmes, Emilie Schneider a une devise en matière de cinéma : "si c'est coréen, c'est bien".

    Prix du Jury au Festival de Deauville 2021, "Pleasure" est une plongée crue et frontale dans l’industrie du porno, portée par une inconnue : Sofia Kappel. Zoom sur cette révélation suédoise.

    En salles depuis le 20 octobre dernier, Pleasure nous plonge dans l'industrie du X en suivant le parcours d'une Suédoise qui débarque à Los Angeles en espérant devenir une star du porno. Sous le pseudonyme de Bella Cherry, la jeune femme, malgré son manque d'expérience, n'a pas froid aux yeux et est prête à tout pour parvenir à ses fins.

    Une illustre inconnue

    Dans le rôle de cette aspirante actrice, on découvre une inconnue de 23 ans, Sofia Kappel, qui ne se destinait pas du tout à faire du cinéma : "Je n’avais jamais rêvé d’être comédienne. Je ne savais même pas que j’en étais capable avant ce film. Ça a été une expérience incroyable. J’ai toujours simplement désiré avoir une vie normale, une vie de famille mais quand j’ai commencé à travailler avec Ninja Thyberg sur Pleasure, j’ai réalisé que j’adorais jouer la comédie."

    Pleasure
    Pleasure
    Sortie : 20 octobre 2021 | 1h 49min
    De Ninja Thyberg
    Avec Sofia Kappel, Revika Reustle, Evelyn Claire
    Presse
    3,5
    Spectateurs
    3,4
    Streaming

    Née le 27 avril 1998 en Suède, elle grandit dans la banlieue de Stockholm, entourée de trois grands frères et d’une petite sœur. Un environnement banal qui est perturbé par une dépression qui la frappe dès l’âge de 8 ans, suivie vers ses 14 ans d’une dysmorphophobie, c’est-à-dire une obsession excessive pour un défaut physique imaginaire ou léger.

    Un rôle thérapeutique

    Un trouble psychique contre lequel elle lutte à travers de nombreuses thérapies. L’une d’entre elles la force à se confronter à des situations qui la font se sentir vulnérable. C’est ainsi que Sofia Kappel entend parler par le biais d’un ami d’une audition pour un film : "Quand il m’a parlé de ce qu’était le projet, mon réflexe a été de dire « jamais de la vie ». C’est donc pour ça que je voulais le faire ! Je suis allée à mon audition, j’ai rencontré Ninja et j’ai réalisé que j’adorais ce que j’étais en train de faire". 

    Sans aucune expérience d’actrice — elle a suivi des études d’économie de droit et a travaillé en tant que vendeuse —, la jeune femme décroche à 19 ans le premier rôle du long-métrage de Ninja Thyberg, qui avait auditionné près de 600 actrices durant un an et demi, en vain. Impliquée dès la pré-production du film, Sofia Kappel se rend à Los Angeles afin de se familiariser avec le milieu du X et réécrit le rôle de Bella avec la réalisatrice. Un investissement qui lui permet d'établir un véritable lien de confiance avec la cinéaste, qui veillera toujours sur le plateau à son confort : "Je lui demandais constamment comment elle se sentait ; elle pouvait toujours changer d’avis dès qu’elle le voulait. Il fallait qu’on s’adapte à elle, qu’on soit patients."

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    Si elle reconnaît que cette première expérience devant une caméra n'a pas toujours été facile, Sofia Kappel ne regrette rien : "C’était un film compliqué, pas seulement pour ce qu’il racontait, mais parce que je n’avais jamais joué la comédie avant. Parfois, je perdais confiance en moi, mais j’étais toujours entourée de personnes très bienveillantes, qui m’ont motivée et poussée à toujours mieux faire et les scènes les plus dures à exécuter sont aujourd’hui mes préférées et celles dont je suis la plus fière."

    Nul doute que Sofia Kappel ne restera pas une inconnue bien longtemps : les réactions sont unanimement positives face à sa prestation et l'actrice a déjà décroché un agent outre-Atlantique. 

    Pleasure de Ninja Thyberg est à voir en salles depuis le 20 octobre.

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