De quoi ça parle ?
Un été. La torpeur. Une chaleur écrasante. Un climat déréglé. Un village coincé entre la mer et la montagne. Pas de réseau. Pas de portable. Des amis qui se connaissent trop bien. Rien à faire. Ou si peu. Les vacances. Et puis arrive un bateau. Et de ce bateau, descend un homme. Un homme mystérieux…
Un film gorgé de soleil
Derrière ce pitch solaire et chaleureux se cache une adaptation d'une célèbre autrice... Marguerite Duras ! Azuro est en effet une adaptation des "Petits chevaux de Tarquinia", écrit par la romancière au début des années 50. Comme le souligne le réalisateur du film, Matthieu Rozé, il s'agit d'"un roman universel qui parle de l’importance du groupe, de l’ennui, du désir dans le couple, d’une femme qui hésite entre un amour impossible et son fils…" Et d'ajouter : "Une sorte de Sur la route de Madison version Duras ! Et puis pour moi, Duras a un côté pop, c’est une icône."
Une sorte de Sur la route de Madison version Duras !
S'il s'agit d'une histoire universelle, le scénariste et réalisateur explique avoir voulu porter ce livre à l'écran pour la résonance toute personnelle qu'il y trouvait : "Cette bande d’amis, cette ambiance d’été, le farniente, l’ennui, la torpeur, le désir, le Campari me faisaient terriblement penser à mes amis avec lesquels je pars chaque été au bord de la Méditerranée."
Le cinéaste indique avoir voulu "faire ressortir la drôlerie du livre, le décalage entre la réalité et la fiction..." "Le roman est très dialogué", poursuit-il, "mais beaucoup de choses se jouent entre les mots. J’ai tout de suite voulu l’adapter sans le dénaturer. Je trouvais que ça ferait un beau film d’acteurs."
"Un beau film d'acteurs"
Pour son premier long métrage, Matthieu Rozé s'est justement entouré d'un joli groupe d'acteurs: Valérie Donzelli, Thomas Scimeca, Yannick Choirat, Maya Sansa, Nuno Lopes et Florence Loiret-Caille pour les rôles principaux.
Autour de ce groupe, Azuro prend des allures de huis-clos, mais aussi des échos au genre du... western ! Matthieu Rozé se présente en effet comme un "fan de westerns". "Azuro n’est certes pas un western mais on y retrouve peut-être des échos : la chaleur, les corps rouges, l’alcool…", précise-t-il.
"Je pense aussi à La Cienaga de Lucrecia Martel, un film qui m’a marqué, avec ce mélange poisseux de chaleur étouffante, d’alcool, de fatigue. Du côté de l’importance de la musique, j’ai pensé à Il était une fois dans l’Ouest…", ajoute-t-il parmi ses références. "J’ai conscience que ces références sont écrasantes et je les cite avec beaucoup de pincettes. Ce ne sont pas tant des références ou des modèles que des images furtives, des impressions fugaces qui ont peut-être imprégné discrètement mon film. Je pense aussi à Une Fille facile de Rebecca Zlotowski, que j’ai adoré, et avec laquelle je partage le même chef opérateur, Georges Lechaptois. C’est en voyant son film que j’ai proposé à Nuno Lopes de jouer dans le mien."
La musique du film donne également une atmosphère particulière : elle a été composée par Kid Francescoli, musicien électro français. Si sa musique a déjà illustré quelques séries, dont Emily in Paris pour Netflix, il s'agit de sa première bande originale.
