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    Oscar pour Dino De Laurentiis

    Le légendaire producteur Dino De Laurentiis recevra un Oscar d'honneur lors de la prochaine cérémonie qui se déroulera le 25 mars à Los Angeles.

    Plus d'une centaine de films en quelque soixante ans de carrière. C'est ce palmarès particulièrement impressionnant que l'Académie des Oscars a voulu récompenser, en annonçant qu'elle décernerait un Oscar d'honneur à Dino De Laurentiis le 25 mars prochain lors de la traditionnelle remise des statuettes dorées. Le prix couronnera l'ensemble de la carrière du producteur d'origine italienne ainsi que "son amour, sa passion et la manière dont il s'est adonné à faire des films", comme l'a précisé le président de l'Académie des Oscars Robert Rehme.

    Agé de 82 ans, Dino De Laurentiis a débuté sa carrière en Italie, en interprétant des petits rôles dans des films tels que Battements de coeur de Mario Camerini (1938) ou Troppo tardi t'ho conosciuta de Emmanuele Caracciolo (1939). Il se tourne néanmoins très vite vers la production de longs métrages en fondant sa propre compagnie, dès 1941 : la Real Cine. Dino de Laurentiis se lance, dès lors, dans la production de films à grand spectacle dont le gigantisme deviendra plus tard sa marque de fabrique. En 1948, il s'associe au célèbre producteur Carlo Ponti pour créer la société Ponti-De Laurentiis qui s'illustre dans la production de films d'aventures ( de Mario Soldati en 1952 par exemple). Ponti et De Laurentiis travaillent également à plusieurs reprises avec Federico Fellini. Une collaboration couronnée par un Oscar, celui du Meilleur film étranger pour La Strada en 1957. Un an plus tard, Dino de Laurentiis (cette fois seul à la production) et Federico Fellini récidivent avec Les Nuits de Cabiria.

    En 1959, le nabab fonde sa propre maison de production, la Dino De Laurentiis Cinematografica et construit de gigantesques studios de cinéma non loin de Rome : Dinocittà. De ces studios sortent de nombreux films destinés à un public international comme Barabas de Richard Fleischer (1962) ou La Bible de John Huston (1966). Parallèlement, De Laurentiis continue à travailler avec les plus grands noms du cinéma italien d'après-guerre : Luchino Visconti et Pier Paolo Pasolini pour Les Sorcières (1967) ou Mario Bava pour le kitchissime et cultissime Danger Diabolik (1968). Mais le cinéma italien est en crise et le studio Dino De Laurentiis Cinematografica fait faillite au début des années soixante-dix.

    Dino de Laurentiis part dès lors tenter l'aventure aux Etats-Unis. Arrivé au pays de l'oncle Sam en 1973, il connaît immédiatement le succès avec Serpico de Sidney Lumet, sorti la même année. Le reste de la carrière américaine du producteur est du même acabit : sur la trentaine de films produit par De Laurentiis depuis son arrivée aux Etats-Unis, on trouve de nombreuses oeuvres ayant marquées le cinéma contemporain. Citons par exemple Conan le barbare de John Milius (1982), Dune de David Lynch (1984) ou encore L'Année du dragon de Michael Cimino (1985). De Laurentiis a récemment produit les deux premiers films de son nouveau poulain Jonathan Mostow : Point de rupture (1997) et U-571 sorti cet été en France.

    Trente-troisième lauréat de l'Oscar d'honneur "Irving Thalberg", Dino De Laurentiis n'entend pas prendre sa retraite de sitôt. A 82 ans, il va encore une fois faire parler de lui puisqu'il produit l'un des films les plus attendus de ce début d'année : Hannibal de Ridley Scott, dont la sortie en France est prévue pour le 28 février prochain. La relève, elle, est déjà assurée. Sa fille Raffaella (l'un de ses six enfants) est également productrice depuis plus de vingt ans.

    T.C. avec AFP

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