Mon compte
    Deauville 2018 : la blaxploitation a permis de "faire émerger des réalisateurs et réalisatrices noirs" selon Morgan Freeman
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    L'acteur Morgan Freeman, 81 ans, recevait ce vendredi soir un hommage pour l'ensemble de sa carrière, l'occasion pour lui de s'exprimer sur sa philosophie de vie et ses films cultes.

    Denis Guignebourg / Bestimage

    "Chaque fois que vous allez au cinéma ou regardez la télé, cela signifie quelque chose pour celui que vous regardez". Cette phrase pleine de bon sens c'est celle de l'acteur Morgan Freeman qui était au Festival du film américain de Deauville pour recevoir un prix pour l'ensemble de sa carrière. Face à un parterre de quelques journalistes, le comédien a 

    Excepté Madam Secretary, Morgan Freeman n'a pas beaucoup tourné pour la télévision mais se défend que cela soit de son fait : "Je n'ai juste pas reçu de propositions intéressantes. J'ai lu deux ou trois scénarios mais c'étaient des histoires invraisemblables. Et je n'ai plus besoin de travailler juste pour payer mon loyer, ce qui est très agréable à vivre".

    Lorsqu'il se revoit enfant grandissant dans le Mississippi et aujourd'hui honoré au Festival de Deauville pour une longue et riche carrière, Freeman reconnaît qu'il pense "souvent" au chemin parcouru, surtout depuis qu'il "prend de l'âge". Comme il confie, même si tout ne fut pas rose au cours de sa carrière. Il connut notamment la pauvreté : "Aujourd'hui, en travaillant on gagne plutôt sa vie mais ça n'a pas toujours été le cas. Lorsque j'ai débuté à New York, dans une pièce où on jouait une ou deux fois dans le week-end pour 5 dollars la performance".

    Sa carrière subit également un revers lorsqu'après The Marva Collins Story (1979), il vécut une période creuse qui ne se termina qu'avec son rôle de maquereau dans La rue de Jerry Schatzberg en 1987. Le film figure d'ailleurs parmi ses trois préférés avec "Les Évadés et Miss Daisy et son chauffeur (...). J'ai cité ces trois-là parce que ce sont trois types de personnages très différents". Car sa plus grande crainte est d'être catalogué : "Je ne veux pas être catalogué comme Lee Van Cleef, qui était l'un des êtres les plus charmants de Hollywood, mais qui ne jouait que des méchants".

    Si Hollywood te veut, ils viendront te chercher !

    Au cours de sa carrière, il connut cette période de transition où les acteurs et réalisateurs noirs américains ont pu accéder à des responsabilités dans le milieu artistique : "Les choses ont changées durant les années 80 et même avant, avec un moment appelé la blaxploitation. La communauté noire se faisait beaucoup d'argent, raison pour laquelle Hollywood s'y est intéressée ! (...) Il en a émergé une reconnaissance accrue des réalisateurs et des réalisatrices noirs".

    Cependant, Freeman ne céda jamais aux sirènes de la blaxploitation et pour une bonne raison : "Je travaillais à New York à cette époque, et tous les acteurs que je connaissais partaient à Hollywood faire ce genre de films. J'ai donc demandé son avis à mon agent, qui m'a dit "Si Hollywood te veut, ils viendront te chercher". C'était un excellent conseil car c'est exactement ce qui s'est passé".

    Après avoir joué Nelson Mandela (Invictus), Malcolm X (Death of a Prophet) et même Dieu (Bruce tout puissant), quel rôle lui échappe encore ? Là encore, l'acteur surprend : "Je suis trop âgé pour le jouer mais j'aurais adorer jouer un personnage réel, un marshall durant 1870-1880 durant la période où l'Oklahoma était repensé par le gouvernement. C'est là que des "tribus civilisées" furent parquées en réserves et tous les bandits allaient s'y cacher car la loi ne s'y appliquait pas. Cet homme s'appelait Bass Reeves, et je voulais le jouer car lorsque je regardais des westerns en grandissant, il n'y avait pas de gens de couleur. Nous travaillons donc à ce projet, même si je ne pourrais plus le jouer".

    Son secret de longévité ? "Rester occupé. Si votre vie connaît un temps mort et que vous n'avez plus de raison de vous lever, c'est fini. (...) Prenez soin de vous, soyez indulgent et discipliné. Faites de l'exercice, soyez modéré en tout, y compris... En modération !"

    On reverra Morgan Freeman au cinéma en vendeur de jouets borgne dans Casse-Noisette et les Quatre Royaumes, en salle le 28 novembre prochain et en ce moment même il est le narrateur d'Alpha, actuellement sur nos écrans.

     

    Freeman joue avec le drapeau américain

    Cool et décontracté

    Heureux de son hommage

    Morgan Freeman, la force tranquille

    Pied au plancher... Ou pas !

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top