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    Chronique d'un été
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    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 20 avril 2019
    En conclusion du film, Edgar Morin se questionne à peu près ainsi: Si les auditeurs trouvent les intervenants soit cabotin ou exhibitionniste alors que nous cherchons au contraire à leur révéler la vérité à l’état pur, ça veut dire que c’est un échec ? Le documentaire s’est pourtant mérité le prix de la critique à Cannes en 1961. Au point de départ, les coréalisateurs cherchent à connaître l’état d’âme des Parisiens. Êtes-vous heureux? That is the question. Pour y répondre ont fait appel à des personnes dont on semble déjà connaître la situation : un ouvrier d’usine, une amie italienne qui semble menée une vie délurée, des étudiants, des immigrés d’Afrique, etc. Lorsque l’on s’aventure dans le cinéma vérité, il ne faut surtout pas vouloir faire dire aux personnages ce que l’on veut entendre. Voilà une partie de l’explication du constat d’échec du célèbre sociologue. Et puis pour explorer les êtres et les situations dans toute leur authenticité, ne suffit pas de leur poser des questions autour d’une table. On peut tout de même sentir à travers l’entreprise les premiers bouillonnements de mai 68. Une prise de conscience du sentiment d’étouffement collectif et les lueurs d’espoir que laisse planer les mouvements de libération qui s’opèrent en Afrique et qui ont pour modèle la révolution cubaine. Malgré toutes les maladresses, la critique y a décelé un nouveau langage cinématographique, celui qui fera la gloire de l’Office national du film du Canada dont le directeur photo Michel Brault, inscrit au générique, fut l’un des artisans les plus influents.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 810 abonnés 3 957 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mai 2013
    Second Rouch que je vois et je pense que je commence à cerner un peu son cinéma, en tous cas il a une démarche qui m'est éminemment sympathique. Il comment par présenter son concept et les doutes qu'il a lui-même sur son concept et pousse le vice jusqu'à procéder à une projection test avec les "acteurs" du film qui font un peu flinguer le film. Tout est là pour que l'on ait cette impression de vérité, qu'on sache que lui et Morin ne trichent pas avec ce film.

    Le film commence par un micro trottoir sur "êtes-vous heureux ?". J'adore ce passage car il y a une réponse très belle de deux jeunes filles : "oui, on est jeune et il fait beau". C'est un réponse complètement bateau je l'accorde, mais finalement c'est un peu ça le bonheur, être jeune et qu'il fasse beau, avec toute l'idée de séduction, du fait de pouvoir profiter de la vie qui va derrière (mais complètement implicite et sans doute inconsciente).

    Puis on passe à des interviews plus ciblées et là la même chose revient ce qui empêche le bonheur, c'est le travail. Quelqu'un dit va même jusqu'à dire, et je trouve ça extrêmement vrai, qu'il travaille 24h par jour. Il Travaille 9h, mais après le reste du temps il doit se reposer pour travailler. Un autre va ajouter que les ouvriers qui économisent pour s'acheter un costume, une voiture sont des pauvres types, ils se privent pour faire semblant d'avoir de l'argent. Le fait d'interroger ces ouvriers qui ont une certaine clairvoyance qu'on ne semble plus retrouver aujourd'hui (sans doute tellement abruti par TF1) donne immédiatement du corps au film.

    On retrouve sur la question africaine l'héroïne de la pyramide humaine de Rouch. Et comment dire, hier je flinguais Tren de Sombras pour son absence totale de subtilité. Or là on a cette fille naturelle, magnifique, pas besoin de jouer au montage pour la sublimer, mais pourtant le film étant tourné en 1960, cette jeune fille, elle doit être vieille maintenant, ridée, si elle vit toujours. Et pourtant sa beauté est sur pellicule, on peut tomber amoureux d'elle et pourtant jamais on ne la connaîtra telle qu'elle est dans ce film. Et rien que faire cette réflexion sur un film (j'en parle ici car c'est justement une réflexion que j'ai eu) c'est déjà plus beau que toutes les oeuvres un peu pompeuses et didactiques (suivez mon regard).

    Le film dit également quelque chose de très intéressant, mais maintenant d'un peu banal peut-être sur les noirs. Un noir va se sentir solidaire si un blanc maltraite un noir (ici sur la question du Congo), alors qu'il s'en foutra si deux pays noirs étrangers se font la guerre. Je trouve que c'est révélateur d'une solidarité qui va au-delà des frontières car ces frontières ce sont les blancs qui les ont créées en Afrique. Ils n'ont pas de vrai pays car ces pays sont découpés artificiellement. Et la juive du groupe les rejoints là dessus, une solidarité ethnique qui prime.

    En tous cas c'est un film passionnant.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    518 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 décembre 2012
    C'est un film totalement à part, c'est un film profondément Jean Rouch pour qui la vie n’était qu'amitié, amour et sincérité. Son cinéma n'est pas fait pour ceux qui doutent de lui, nous sommes avec des prises directes et un son synchrone, les personnes deviennent ses amis mais ne jouent aucun rôle, elles acceptent simplement la présence de la caméra et les questions posées. L’émotion ou le rire ne sont nullement fabriqués, ni la poésie comme celle qui se dégage lors du passage à la place de la concorde puis du pavillon Baltar. Ce cinéma là tire sa richesse de la vertu du romanesque et du documentaire qui naissent de la liberté des propos et des lieux. Il bénéficie bien sur d'un judicieux montage, le bal du 14 juillet n'arrive pas n'importe quand, et d'une musique choisie présente certes mais discrète. Juger un tel film c'est mission impossible tant il est différent du cinéma romanesque, de celui dit ''vérité'' et tant il est opposé à la ''télé réalité''. Il faut un peu connaitre Jean Rouch et sa vie, aimer y retrouver Edgar Morin, Marcelline Loridan-ivens ou Régis Debray tous vivant au moment ou j'écris ces lignes. Il faut apprécier le grand privilège de revoir ou de découvrir le Paris de 1960, le rappel des problèmes coloniaux notamment celui du Congo, le bonheur des HLM, la sortie de Renault à Billancourt, la désinvolture sympathique de deux africains, la douceur d'une mère qui apporte à 5 heures du matin le café au lait à son fils simple ouvrier. Bref,il faut aimer les gens comme Jean Rouch qui était entre autres choses'' chargé de recherches au musée de l'homme'' . Quelle meilleure définition pour un cinéaste aurait dit Jean-Luc Godard?
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    920 abonnés 4 839 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 août 2021
    Documentaire très intéressant sur les sujets et les réflexions abordés. Le travail surtout. L'aliénation et les relations sociales.
    Pourquoi vit-on? Le discours est parfois philosophique. Il y a parfois des histoires furtives. Des songes intérieurs. Mais en vérité beaucoup de choses nous interpellent.
    Yves G.
    Yves G.

    1 287 abonnés 3 293 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 septembre 2023
    Le sociologue Edgar Morin et l'ethnologue Jean Rouch se sont rencontrés dans le jury d'un festival dont ils étaient tous les deux membres et ont décidé, malgré leurs divergences qui ont empoisonné sa réalisation, son montage et jusqu'à sa diffusion, de réaliser un documentaire ensemble. Leur objectif était de filmer la jeunesse française telle qu'elle était, dans son intimité et dans son environnement social et politique. L'ambition était titanesque et "Chronique d'un été" n'y parvient pas. Mais le film invente une méthode - un mot cher à Morin : le cinéma-vérité.

    En théoricien du cinéma (Morin a signé trois ans plus tôt "Les Stars"), les deux réalisateurs s'interrogent sur la "vérité" documentaire. Peut-on filmer la réalité ? peut-on en rendre compte sans la déformer ? la seule présence d'une caméra ne conduit-elle pas automatiquement ceux qui la filment à "jouer" ?
    Ces questions sont depuis toujours et seront encore longtemps au centre de la démarche documentaire. Frederick Wiseman - auquel la romancière, et collègue du Conseil d'Etat, Clémence Rivière, consacre un roman chez Stock - a consacré une méthode souvent reprise : accumuler les heures de tournage pour faire oublier la caméra jusqu'à obtenir "l'instant décisif", pour reprendre l'expression du photographe Henri Cartier-Bresson, la vérité nue, sans artifice.
    La méthode proposée par Morin et Rouch, que reprendra trois ans plus tard Pasolini dans son "Enquête sur la sexualité", est différente. Les intervieweurs sont à l'écran ; on les voit avec leur appareil d'enregistrement - qui nous semble monstrueusement encombrant mais qui était pour l'époque à la pointe de la miniaturisation - et leurs micros ; on entend le dialogue qu'il noue avec les interviewés.

    Fort de cette méthode, Morin et Rouch réunissent quelques jeunes. On reconnaît parmi eux, au détour d'un plan Régis Debray qui avait vingt ans à peine. Marceline (Loridan) raconte dans un long plan tourné sur la place de la Concorde le vide laissé par la mort de son père et sa déportation en camp. Angelo, un fort-en-gueule, travaille chez Renault - et s'en fera licencié pendant le tournage. Marilù, une Italienne installé à Paris - qui fut l'amante de Morin, ce que le film passe sous silence - confesse ses pulsions suicidaires. Modeste Landry, un jeune Ivoirien qui a grandi dans le Lot et que Rouch venait de faire tourner dans "La Pyramide humaine" (un documentaire d'une incroyable justesse sur les relations entre Noirs et Blancs à l'aube de la décolonisation) évoque le racisme ordinaire qu'il subit.

    "Chronique d'un été" vaut par les témoignages qu'il livre sur une France en noir et blanc aujourd'hui disparue. Ce qui me frappe pourrait sembler anecdotique : c'est l'élocution des Français de l'époque, leur niveau de langage et leur diction, cet accent parisien si prononcé qui me semble avoir disparu.

    Mais au-delà de sa valeur historique et sociologique, "Chronique d'un été" vaut plus encore pour sa construction réflexive. Il s'agit d'un documentaire qui réfléchit à ce que doit être et à ce que peut être un documentaire. Dans sa dernière séquence, il nous montre sa diffusion à ses acteurs et leurs réactions, certains ne s'y reconnaissant pas, d'autres au contraire témoignant de leur gêne à se découvrir, aussi intimement dévoilés, à l'écran.
    Freaks101
    Freaks101

    127 abonnés 619 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 octobre 2010
    Jean Rouch et le « cinéma vérité », dire que ce concept a fait école serait un euphémisme, le « cinéma vérité » étant partout de nos jours, sous ses formes les plus nobles (moult documentaires) ou les plus vulgaires et racoleuses (la télé réalité ou tout se joue sur l’affect), voilà pour la forme. Sur le fond le film part d’une simple question pour faire la radioscopie des français des années 60, en posant cette question simple à différente catégorie de population (étudiants, ouvriers, artistes, intellectuels, ceux qui feront 8 ans plus tard mai 68) : « Êtes vous heureux » ! Et très vite, les réponses tournent autour du temps de ce qu’on en fait et du travail, ou de l’absence de travail. En cela, le film de Rouch reste bien d’actualité même 50 ans plus tard.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 999 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 avril 2012
    Jean Rouch est de ceux qui, depuis 1960, ont ouvert les plus grandes perspectives au cinèma mondial par des films profondèment humains! Depuis 1961, il a pu utiliser une camèra vivante, appareil enregistrant le son et l'image sans bruit et sans projecteurs, qui lui permit de saisir les êtres sur le vif! Mais dans "Chronique d'un ètè", loin de chercher à saisir la vie à l'improviste, Rouch a utilisè la camèra et l'enquêteur Edgar Morin comme les principaux personnages d'un drame cherchant à provoquer une crise chez les personnes interrogèes pour qu'elles livrent mieux leurs sentiments profonds, par un psychodrame! La camèra 16 mm n'est pas seulement manièe comme un simple instrument, elle s'impose ègalement comme s'il s'agissait d'un personnage, et sa prèsence est volontairement dènoncèe par les auteurs eux-mêmes, qui ont voulu l'utiliser comme une provocation! De cette expèrience - rèalisèe à une èpoque particulièrement importante de l'Histoire de la France - quelques sèquences se dètachent par leur impact et leur capacitè rèvolutionnaire: le long monologue-confession de Marceline, une ex-dèportèe, dans le cadre du Paris dèsert des vacances d'août; le trajet complet d'un manoeuvre de chez Renault retournant chez lui (itinèraire rituel, rèpètè chaque jour, comme si le protagoniste poursuivait ou ètait poursuivi par quelqu'un); la dècouverte par un groupe d'ètudiants noirs de la signification du numèro tatouè par les nazis sur l'avant-bras des prisonniers dans les camps de concentration ; une jeune secrètaire mal dans sa peau...Le rèsultat final est certainement le rèsultat le plus convaincant et le plus stimulant du cinèma vèritè...
    Plume231
    Plume231

    3 484 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 février 2012
    Un exemple de "cinéma vérité" assez audacieux pour son époque car il était peu commun d'interroger des gens dans la rue, ou chez eux, et qui soient en plus des anonymes. Force est de constater que la plupart des préoccupations des personnes interviewées, bien que plus d'un demi-siècle soit passé depuis et que le contexte a changé, sont quasiment les mêmes que celles d'aujourd'hui. Dommage que le film perd un peu son objectif de vue lors de la seconde partie, se traînant dans des scènes contemplatives qui ne servent pas du tout le propos de l'oeuvre, mais le fait de demander vers la fin l'opinion des "acteurs" du film après une projection de ce dernier est une excellente idée renforçant ainsi la puissance de l'objectif de l'ensemble. Une étude sociologique intéressante.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Un documentaire très touchant et des témoignages poignants
    Caine78
    Caine78

    6 028 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 avril 2008
    Si les préoccupations ont quelque peu changé en 40 ans (quoique...), cette "Chronique d'un été" n'en demeure pas moins d'un grand intérêt sociale, et il vrai que le témoignage de l'époque est très juste. On sent une réelle sincérité dans l'entreprise, si bien qu'on arrive finalement très bien à s'identifier à ses gens , à leurs problèmes, d'autant plus que Rouch et Morin ont su nous offrir un large panel de personnalités, si bien qu'on ne se sent jamais trahis, bien au contraire. Mais le film sait aussi se faire pertinent que ce soit par les questions qu'ils posent, mais aussi par raport aux regards des gens sur les autres, sur les différents points de vue que peuvent avoir les gens sur une seule et même image. Enrichissant.
    ml-menke
    ml-menke

    35 abonnés 551 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 octobre 2012
    Une quête du bonheur documenté qui interroge vraiment sur la place de la mise en scène dans le genre du documentaire. La distance imposé par l'écran nous pousse à ne pas croire en ces portraits poussés au-delà des limites des confidences. De plus, la rétrospection au sein même du film finit par nous convaincre du manque de réalisme. Toutefois, un doute persiste mais les spectateurs ont-ils compris ? Je ne pense pas.
    gemini-hell
    gemini-hell

    26 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 octobre 2011
    De cette succession de témoignages sur le questionnement du bonheur de vivre dans le Paris du début des années soixante, émergent les confessions bouleversantes de Marilu, jeune italienne qui a choisi notre capitale pour s’émanciper mais qui semble en permanence au bord de l’implosion, et la gouaille d’Angelo, l’ouvrier de chez Renault, particulièrement lucide sur son propre destin et sur la société dans laquelle il vit. Certains intervenants ne sont pas choisis au hasard et font, par ramifications, plus ou moins partie du cercle de connaissance des auteurs du film ; on peut dès lors s’interroger sur la définition de cinéma-vérité à laquelle s’apparente cette œuvre. Le demi siècle qui nous sépare de cette photographie d’une époque révolue renforce sa valeur sociologique et l’on constate que certaines préoccupations demeurent toujours d’actualité.
    stans007
    stans007

    18 abonnés 1 234 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 août 2021
    Expérience cinématographique réussie où un sociologue et un ethnologue dévoilent des instants de vie privée de non-acteurs choisis (dont Régis Debray) à travers la question : « Etes-vous heureux ? » Ils abordent ainsi tous les sujets de l’époque (monde ouvrier, taylorisme, guerre d’Algérie, colonisation, St-Tropez, vie de famille…) à travers les problèmes personnels de chacun et il s’en dégage ainsi une chronique passionnante teintée de philosophie. Le film se termine par une réflexion sur le résultat obtenu. A voir.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    128 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2012
    Décidément les années 60 apparaissent aujourd'hui comme un âge d'or artistique et intellectuel (révolu?). La France occupait d'ailleurs une place de choix, tant les personnalités de talent y étaient nombreuses! Jean Rouch faisait assurément partie de ces gens-là, tout comme le sociologue Edgar Morin, et la matérialisation de leur idée de « cinéma-vérité » (terme déjà galvaudé à l'époque) a traversé le temps sans coup férir, tant la justesse, l'humanité, la rigueur de leur approche a fait de «Chronique d'Un Eté» un film remarquable. « Le cinéma-vérité, c'est un cinéma-mensonge et ces mensonges, par un hasard singulier, sont plus vrais que la vérité! » disait Jean Rouch : sa démarche, tout comme le soulignait Edgar Morin, n'était pas de prétendre délivrer la vérité, mais bien de se lancer à sa recherche. On les voit donc interroger les passants -des hommes et des femmes de tous âges- sur leur bonheur : sont-ils heureux? Oui, non, pourquoi? Parfois rapidement parfois plus longuement, toujours avec cordialité et simplicité, sans intellectualiser la choses mais bien afin de déceler en chacun leur humanité la plus profonde, afin d'évoquer leurs aspirations les plus hautes comme leurs déceptions les plus amères. Et à partir de ce kaléidoscope de personnalités, les 2 auteurs parviennent à reconstituer les enjeux d'une époque, à réfléchir sur le sens de la vie d'alors et même de la vie tout court! C'est même un long métrage bouleversant en ce qu'il met à nu les différents protagonistes, et les renvoie à leur propre image (tout comme à la nôtre), surtout dans cette séquence finale où Morin et Rouch leur montrent la 1ère partie du film et où certains acceptent quand d'autres rejettent cette vérité qui dérange... Pertinent et poétique, incroyablement intelligent, subtil et émouvant, l'un des plus beaux films du cinéma français des années 60, parallèlement à l'émergence de la Nouvelle Vague (dont Rouch est d'ailleurs un authentique précurseur et novateur). Incontournable! [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 12 novembre 2010
    De très belles interviews, Regis Debray est impressionnant dans son vocabulaire, La "Marie-Lou" est aussi fascinante dans le recul qu'elle a sur sa vie...Et sur certaines scènes (Landry, "Etes-vous heureux?"...) le film fait office de témoin du temps, il prend la température de la pensée de strates sociologiques des années 60 par des interview-vérité

    Fascinant.
    Les meilleurs films de tous les temps
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