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cylon86
2 258 abonnés
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3,5
Publiée le 8 août 2017
Premier film de Jacques Audiard, "Regarde les hommes tomber" impose d'emblée un ton, une patte, un style. C'est encore un peu balbutiant mais Audiard sait ce qu'il veut et le montre, enfermant ses personnages dans des cadres étroits et dans un univers gris et morose. Ce film aux allures de film noir, avec quête de vengeance, escrocs minables et paumés de la vie, surprend et séduit par le ton qu'il choisit, noir certes mais pas trop. Quelques touches d'humour, quelques notes d'espoir et une attention toute particulière portée aux trois personnages principaux, losers en quête de vengeance, de compagnie, d'affection. Soignant sa mise en scène, Audiard met en scène deux monstres sacrés du cinéma : Jean Yanne d'un côté, impeccable en vrp s'abandonnant corps et âme dans son enquête et puis Jean-Louis Trintignant de l'autre, à la fois terrifiant et pathétique en escroc vieillissant, bougon et mauvais parieur. Au milieu de ces deux-là, Mathieu Kassovitz se place là où on ne l'attendait pas forcément, dans un rôle discret mais difficile qui lui valut le César du Meilleur Espoir Masculin ! Avec son atmosphère morose et ses personnages au bord du gouffre, "Regarde les hommes tomber" est un premier essai de qualité, laissant déjà apparaître tout le talent d'un cinéaste qui n'a jamais rien lâché.
Original par le déroulement de l'intrigue qui va se télescoper avec le présent et attachant par les acteurs qui campent des personnages forts. Le style est parfois percutant et tendre en même temps. Il y a cet attachement des deux hommes aux deux jeunes qui les dépasse peut-être voire qu'ils ne comprennent peut-être pas mais qui développe leur envie de se battre en vérité pour eux aussi....
Jean Yanne est une fois de plus excellent, le couple Trintignant-Kassovitz émouvant quoique un peu lourd et le scénario est original. Une première sombre mais de qualité.
Comme beaucoup de personnes, j'ai découvert le cinéma de Jacques AUDIARD, à travers ses films plus récents, tels qu' un Prophète, ou encore De rouille et d'os. Ce premier film donnait déjà le ton. La prestation des acteurs est irréprochable, notamment TRINTIGNANT dans le rôle de ce vieux voyou et de Matthieu KASSOVICH , très jeune dans le personnage d'un jeune homme perdu, naif et sans oublier le fil conducteur Jean YANNE très juste Un road movie très noir, avec un duo (marx et jimmy) aux relations ambiguës . à regarder pour le jeux d'acteurs.
Ce film se présente comme une introduction parfaite à l'oeuvre de Jacques Audiard. En effet, dés son premier films, tous ses principaux thèmes se voyaient déjà abordés avec beaucoup d'ambition et de dureté. En cela, Regarde les hommes tomber est un film qui, tout en étant pas parfait, étonne par sa maîtrise. Au niveau de la mise en scène, les bases sont déjà posées, on sera au plus proche possible du corps, du visage, le tout en caméra épaule (extrêmement bien utilisée) dans l'optique de nous faire partager une tranche de vie dont l'intérêt principal représente également le point d'entrée, à savoir la rencontre de deux personnages que tout oppose, mais qui évolueront successivement grâce à cette relation. En cela, le cinéma d'Audiard se révèle très empathique, ce film en est la preuve, nous présentant un trio de personnages pour lesquels on se prend d'affection dés les premières minutes, avec d'un côté une relation "père-fils" touchante entre un Jean-Louis Trintigant magistral et un Mathieu Kassovitz très surprenant, et de l'autre le désir de vengeance d'un Jean Yanne ambigu mais excellent. De par la force de l'interprétation et la puissance souterraine de la mise en scène, Regarde les hommes tomber se pose comme une tragédie des temps moderne, loin d'être prétentieuse mais étonnamment crédible, sans artifices, sans effets de styles tape à l'oeil, le tout dans la sobriété et la maîtrise.
Une très belle première oeuvre, et un exemple de bon cinéma français. A voir !
Jacques Audiard réalisait pour son premier long-métrage en 1994 un coup de maître. Sur la base d'un scénario assez classique – un homme qui cherche à venger la mort d'un ami flic, tué au cours d'une perquisition ayant mal tournée – le cinéaste nous plonge dans une atmosphère particulièrement singulière. Son film puzzle est peuplé de personnages merveilleusement incarnés par des Jean Yanne, Jean-Louis Trintignant et Mathieu Kassovitz au sommet de leur art – les deux derniers formant un duo hautement improbable mais délicieux. Au-delà du simple polar, ce film noir s'aventure sur des terrains audacieux en évoquant les relations équivoques qui lient ces différents personnages, entre amitié, fascination et amour. César totalement mérité de la première œuvre en 1995.
REGARDE LES HOMMES TOMBER (1994) de Jacques Audiard
avec Mathieu Kassovitz Jean Louis Trintignant Bulle Ogier
Comme l’indique le titre dans ce film la femme est laissée de côté. Même si Bulle Ogier y tient un petit second rôle. Ici le réalisateur s’intéresse à la solitude contemporaine. Le film est un faux film noir dans le sens ou la violence est morale. Le film fait partie des œuvres les plus triste de Jacques Audiard. Le film montre un côté réaliste de la vie. Pour un premier film Audiard démontre qu’il peut se faire une place dans le monde du cinéma.
On ne pouvait que déceler un grand potentiel dans le premier film de Jacques Audiard. Sa chronique maladive et abattue des maux de l'homme - la majuscule est inutile, je pense - n'a certes rien de véritablement transcendant, mais elle est d'une parfaite cohérence. A travers ces types en perdition et leur histoire tressée d'une homosexualité sous-jacente qui bat en brèche l'apparente virilité de leurs relations, Regarde les hommes tomber décrit l'effondrement des l'image qu'on se fait de soi, perdant petit à petit tout ce qui nous construit pour ne même plus pouvoir se reconnaître. Sa photographie terne est dans le ton, et la parcimonie de nuances de sa couleur la fait parfois tendre vers le noir et blanc, dans un mouvement réducteur à l'avenant de celui d'une vision qui se réduit petit à petit à la morosité. Les deux ou trois fenêtres qu'Audiard ouvre sur la vie par des scènes banales de vie quotidiennes non dévolues à l'enquête, il les referme aussitôt, après les avoir traités de façon expéditive, montrant la vanité que ses personnages y trouvent désormais. Leur présence, mine de rien, sert de contrepoint et permet efficacement de faire replonger le récit dans la déprime lorsqu'il repart de plus belle. Je ne trouve pas non plus le montage brouillon, au contraire. Ses deux trames convergentes montrent bien comment des destins peuvent se croiser, plus par une dérive absurde que par la décision de puissances supérieures. Et en plus de tout ça, Regarde les hommes tomber évite de demeurer un simple tableau mental, de ne décrire qu'une vision de l'existence, mais est aussi simplement une histoire d'êtres humains. Elle bénéficie en cela de la justesse du cinéma français dans sa direction d'acteurs, en plus du talent de Jean Yanne, Trintignant et Matthieu Kassovitz. Les trois ne forcent pas, ne veulent pas faire de chaque scène un moment marquant et bigger than life. C'est sur la durée que leurs personnages fonctionnent, aidés par une écriture qui ne dévoile pas tout. Maintenant, si son exécution est pratiquement irréprochable, il est vrai que ce premier film d'Audiard s'arrête à une vision morne qui refuse l'emphase et ne dépassera jamais son programme. Prometteur bien que limité.
Avant de devenir l'un des plus grand cinéastes, le premier de Jacques Audiard est loin de son meilleur niveau mais son talent est reconnaissable. D'abord, l'écriture est fine et ressemble à ce que le réalisateur français a fait après, le social a une place importante et le combine avec le polar noir, dans un parfais équilibre. Les acteurs sont très bons, le trio Yanne/Trintignant/Kassovitz fait des étincelles et prouve leur énorme talent. Mais là, où pêche le film, c'est dans la réalisation. En effet, la mise en scène est bonne, mais les cartouches et la voix-off sont de mauvais goût et font très "film d'auteur des années 90".
Le premier film de Jacques Audiard s’avère assez brouillon, bien loin de la qualité de ses futurs chef d’œuvres. L’atmosphère sombre et irréelle rappelle celle de Mortelle Randonnée (auquel Jacques Audiard avait participé) mais l’intrigue est beaucoup plus convenue. Au rang des bonnes surprises on notera toutefois la présence d’un trio d’acteurs très inspirés et le soin tout particulier apporté au montage.
Ce premier n'a pas les qualités de ce que le cinéma d'Audiard sera par la suite même si les bases son là. Il en sort un film dont le pessimisme omniprésent fait du film un truc lourd sans espoir,qui plombe tout.
Film de Jacques Audiard à l'ambiance particulière qui vaut surtout pour la performance de Jean-Louis Trintignant en type hargneux et ambigu et Mathieu Kassovitz qui joue à merveille le niai, deux personnages qui deviennent attachant au fil du film. Mais bon voila, y'a Jean Yanne qui nous fait bien déprimé ! Le scénario est pas trop mal bien qu'on connait déjà la fin.
Le premier film de Jacques Audiard, magnifiquement interprété, est un polar dérangeant, un exercice de style brillant, sombre et ambigu avec un dénouement pervers à souhait.
Pour avoir découvert l'oeuvre de Jacques Audiard avec ses films plus récents, tels que "De rouille et d'os" et "Un prophète", il est intéressant de se replonger dans la genèse d'un grand réalisateur. "Regarde les hommes tomber" est son 1er long-métrage ; ancien monteur et scénariste, Audiard se montre ici un peu malhabile dans sa mise en scène, et ce n'est pas lui faire injure que de considérer ce film comme un "brouillon". Sa double narration est certes innovante, mais pas toujours très inspirée, d'autant que la photographie est assez laide. D'autre part, ce polar très sombre est d'un pessimisme sans retour, à l'instar de son titre! Reste un trio d'acteurs bien dirigés (J Yanne, J-L Trintignant, M Kassovitz) et une tragédie fascinante, qui font de ce 1er film un demi-succès, qui pose la 1ère pierre d'une oeuvre prometteuse.