Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Hotinhere
413 abonnés
4 735 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 29 décembre 2022
Une tragédie classique à la japonaise, dans un N&B fascinant, qui dresse le récit captivant et émouvant de la vengeance d'un samouraï, dans un pays où le déshonneur est pire que la mort. 4,25
Seppuku, film d'un certain Masaki Kobayashi que je découvre tout de suite m'a littéralement crever le bide ! Non le jeu de mot n'est vraiment pas de trop.
Que se soit dans son déroulée, dans sa narration non linéaire oscillant entre les histoires avant croissement, dans sa conception, son huit-clos obsédant, dans ses images, ses mouvements, de par sa direction ou que se soit de par cette intrigue sur fond de drame sur une condition humaine si trouble, j'en suis bouche bée ...
spoiler: La violence de ce Seppuku en début de film, avec son sabre en bois est d'une violence inouï ... L'horreur de ce jeune homme s'évertuant à se donner la mort par ce moyen coupe le souffle de toute personne momentanément touché par le sort atroce qu'il s'inflige. La tragédie qui le frappe en amont, celle que l'on découvre au fil du récit de son " successeur " ne fait qu'encore plus de peine. L'agonie du petit enfant, Kingo, tué par une fièvre dont tous sont témoins est une autre séquence absolument insoutenable de ce film qui n'aura de cesse de me poursuivre à l'avenir je le sais ...
Je ne vais pas tarir d'loges chaque protagonistes de film au cas par cas. Je les englobe dans mon admiration la plus totale ! Chacun opère à rendre inoubliable son visage, dans la vie comme dans son départ ...
Un film grandiose, un pur Chef d'Œuvre de Cinéma ! Une chance de finir cette année 2022 avec cette découverte, un monument en soi qui date et dont j'ignorais à ce jour l'existence, j'y reviens vite, très vite.
Critique âpre de l'appropriation hypocrite du code d'honneur des samouraïs par des usurpateurs étrangers à la réalité de la vie du ronin déchu, l'intrigue manifeste la violence éprouvée par ceux qui de héros deviennent hères, désormais laissés pour compte face à une réalité reniant leur(s) valeur(s). Sarcastique, le récit se complait cependant dans une partie larmoyante à la tonalité théâtrale, emphatique, qui déborde sur certaines interprétations. Or, la réalisation épurée en un élégant noir et blanc mettant en exergue des éléments symboliques, d'un combat entre brise venteuse et cimetière à une armure de guerrier vidée de toute substance ainsi qu'un fascinant Tatsuya Nakadai confèrent force et attrait à cette histoire de revanche amère dont la quête de rédemption s'efface derrière les enjeux politiques d'une histoire manipulée au service du clan régnant. Lucidement pessimiste.
Un chambara un peu particulier, parlant avec virulence de l'obsolescence du bushido au sien de la société japonaise, un propose on ne peut plus virulent pour l'époque. Prenant le parti de raconter son histoire à travers différents flashbacks, le film étire son récit qui brosse peu à peu un portrait contrasté et complexe de différents personnages. S'intéressant au sort d'anciens samouraïs qui se retrouvent rônins du jour au lendemain, et donc sans le sou, on découvre donc le triste quotidien de ces hommes et de leurs familles. Les images sont somptueuses, les éclairs de violence sont très bien gérés et le récit est bien conduit quoique je l'ai trouvé incroyablement long et alambiqué pour raconter des choses au final assez simples. Manipulant son spectateur, le film avance donc caché et ménage quelques rebondissements plutôt bien trouvé spoiler: (même si j'ai eu du mal à croire qu'un seigneur ne sache pas ce que 2 de ses plus éminentes lames soient "malades" depuis plus de 6 jours) mais ça reste un bon film qui plaira sans aucun doute aux amateurs du genre. D'autres critiques sur
Une belle réalisation et un scénario prenant qui distille un parfum de scandale chez les samouraïs. Avec des combats mieux montés le film aurait été parfait. Après avoir vu ce seppuku vous n'aiguiserez plus vos lames par hasard.
Chef d’œuvre intemporel et incisif, HARA KIRI transpire la puissance sans limites du cinéma, lame affutée qui peut éventrer toutes les conventions établies. Kobayashi, prodigieux metteur en image et innovant raconteur d'histoire, impose une tragédie subtile et progressive pour mieux gifler les codes amers de son pays, brisant ses figures imposantes par l'ombre nuageuse du mythe. Ces cicatrices sont invoquées par un sens fantastique de la mise en scène, travellings virtuoses et décadrages iconiques faisant office d'incantation, tandis que le scénario brouille les pistes dans un ballet à travers le temps pour mieux nous contaminer de la force inhérente et incontrôlable qui suinte de chaque plan. HARA KIRI est une blessure à l'arme blanche d'une terrifiante grâce, sa surnaturelle montée en puissance conjurant une rage monochrome délicieusement bouillonnante.
Malgré un rythme assez lent, Harakiri est un modèle du film de samourai. Déjà il instruit de façon réaliste sur cette vie, ses codes et l'honneur qui va avec. Dans une photographie soignée et un montage original fait de flash backs on suit donc l'histoire d'un samourai qui vient demander de faire Harakiri dans un château. On va suivre petit à petit pourquoi il en est arrivé là, après avoir tout perdu mais surtout car il n'aura pas protéger son gendre. La scène la plus impressionnante sera l'hara kiri du gendre, d'une violence rarement vue (en NB rappelons le) et la vengeance finale est bien mise en scène pour ne pas dire parfaite. Voilà du grand cinéma japonais.
Je suis rarement d'accord avec les critiques "qui savent" mais ce film, vu complètement par hasard à la BNF, est une oeuvre superbe dont je pensais au départ regarder 2 minutes et que j'ai fini par regarder en intégralité, happé par l'histoire et la puissance du thème. Certaines scènes sont vraiment marquantes, et les acteurs sont vraiment épatants. Le message est fort, le scénario prend des risques, le tout est d'une grande beauté plastique, franchement c'est un classique qui le mérite.
Une démonstration implacable du fait que la fonction première du code de l’honneur du samouraï est de se débarrasser des guerriers devenus superflus dans l’ordre féodal. Ordre qui use d’ailleurs sans vergogne du mensonge pour se perpétuer. Le film est situé au XVIIè siècle, mais on est bien sur très tenté de prolonger la critique à la morale du suicide guerrier dans le militarisme japonais pendant la Seconde guerre mondiale. Kobayashi est moins reconnu qu’un Kurosawa, « Harakiri » témoigne d’un art très comparable. Le scénario est habile et sophistiqué, une construction très élaborée de récits en gigogne et en flash back. La mise en scène est d’un hiératisme et d’une austérité parfaits, sans artifice ni ostentation, toujours adaptés à la tension dramatique. L’humanisme du propos, parfaitement explicité dans les reproches du vieux samouraï au clan ayant poussé son gendre à la mort, est aussi proche de celui d’un Kurosawa (qui du reste est presque de la même génération, marquée par la guerre). C’est du grand cinéma, beau, cruel, poignant et ça en apprend beaucoup sur le Japon.
En 1962, le réalisateur japonais Masaki Kobayashi signe une fresque historique et humaine passionnante malgré son caractère austère. Au XVIIème siècle, le Japon féodal est frappé par la pauvreté et la famine. Pour en finir avec cette misère, un samouraï errant demande alors au maître du clan li à se faire hara-kiri dans son château. A l’exception de la dernière partie, l’intrigue de ce film repose sur de longs dialogues à la fois réfléchis mais également codifiés par une culture étrangère à la nôtre. Ces monologues sont toutefois rendus captivants en raison d’une mise en scène théâtrale renforçant leur caractère dramatique. L’action reste avant tout cérébrale, mais ne cesse de monter crescendo. Bref, une œuvre puissante sur le sens de l’honneur et de la vengeance.
Avec ce film extrêmement marquant, Kobayashi transcende le film de genre (le film historique et théâtralisé de sabre japonais) pour livrer une tragédie terrible et une dénonciation sociale. La première demi-heure est époustouflante et confine par sa cruauté morale et physique à la limite du soutenable, puis le rythme de la narration s’étiole un peu avec de trop longs flash-backs. Car c’est dans la maison du clan Iyi, et plus encore dans la cour où le Harakiri doit se dérouler, que se concentre toute l’intensité du film. Au service d’un scénario de haut vol, Kobayashi déploie une mise en scène sobre et, dans l’esprit des évènements racontés, presque rituelle (voire tous ces retours dans la cour par un lent zoom avant sur le personnage principal montré de dos). Il affirme, par la voix de son personnage, et à titre personnel, que le code d’honneur tant mis en avant par les clans au pouvoir n’est qu’une façade hypocrite, dépourvue d’humanité. Que plus généralement les conventions sociales rigides sont un instrument de contrôle et de domination. Et que les versions « officielles » de l’histoire peuvent l’être aussi.
Seppuku est un monument du cinéma japonais qui selon moi rivalise sans peine avec les films de Kurosawa. La durée et la lenteur du film peuvent rebuter mais l'histoire dense qui se dévoile petit à petit parsemé de pleins de révélations surprenantes m'a tenu en haleine. Les acteurs sont tous impeccables et incarnent parfaitement leur rôle dans ce drame qui ne tombe pas dans le pathos facile. Un grand film impeccablement réalisé par Masaki Kobayashi qui vaut encore le coup presque 60 ans plus tard.
J'ai regardé Harakiri par pure curiosité, je ne m'attendais pas à être conquis par un vieux film japonais de 1963. Et pourtant, Harakiri m'a totalement bluffé. Le rythme lent, couplé au charisme et à l'honneur dont fait preuve certains personnages, offre un souffle épique tout le long du film malgré le peu de scènes d'action. L'histoire derrière Masamoto se révèle peu à peu et nous tient en haleine avec brio, un suspens insoutenable. Si le film a un peu vieilli dans ses chorégraphies où on remarque tout de suite qu'aucun coup porté n'est réel, sur le reste, Harakiri reste une démonstration de suspens et de tension, remettant en cause l'idéologie des Samuraïs. Bref, un excellent film, je vous le recommande chaudement !
Voilà un film à la narration remarquablement maîtrisée. La réalisation est sobre mais efficace. Un rônin, samouraï désœuvré dans le Japon médiéval, se présente devant l'intendant d'un prestigieux clan et demande à se faire harakiri. Cette trame simpliste n'est qu'un prétexte pour traiter des enjeux fondamentaux : le sens de l'honneur, l'hypocrisie des classes qui se prétendent supérieures, la préservation de son humanité face à un code d'honneur rigide et suranné. Le rônin, d'être pathétique au départ, se transforme peu à peuspoiler: en vengeur impitoyable , cependant que "l'honorable" clan qui lui fait face se révèle hypocrite et lâche. Le réalisateur prend un malin plaisir à étaler au maximum la progression du récit. Le rythme s'en ressent et écœurera sans doute quelques cinéphiles, mais voir l'intendant s'obliger à écouter jusqu'au bout le samouraï déchu, et lire l'incompréhension puis la peur dans ses yeux est assez jouissif. Le film délivre une puissante charge contre l'arrogance des puissants et pose la question de la légitimité du pouvoir.