Bon film ! Quelques longueurs cependant ! André Dussolier est magistral dans le rôle de Staline, et Marina Hands joue tout aussi bien le rôle de ce docteur qui doit renoncer à sa vie conjugale pour devenir le médecin personnel de ce dernier ! Edouard Baer se débrouille pas mal non plus, cependant on a tellement l'habitude de le voir dans des rôles comiques qu'il faut un certain temps d'adaptation. On notera également la présence de Denis Polydadés en concierge un peu collant ! A voir une fois !
Marc Dugain a plutôt réussi son pari, faire vivre Staline à l'écran en montrant sa cruauté sans tomber dans la caricature. André Dussolier incarne le dictateur avec conviction. Sa froideur, sa dureté, son côté manipulateur transparaissent bien à travers son apparente bonhommie. Marina Hands campe avec talent une magnétiseuse qui comprend le danger mais n'est pas en mesure de refuser la proposition de Staline. Les aberrations du système soviétique sont bien rendues : flicage généralisé de la population, menace et terreur omniprésentes, suspicion à l'encontre de tout comportement "déviant", y compris une manifestation de joie un peu trop bruyante... Toutefois, le film aurait selon moi pu être meilleur. La mise en scène est très classique, sans grande inventivité, la photo assez sombre durant tout le film, le rythme trop lent à mon goût. Les personnages secondaires sont parfois caricaturaux (le chef de service gros et libidineux...). Edouard Baer ne m'a pas convaincu dans la première partie, mais sur la fin, j'ai réussi à oublier le comique et à le voir comme un véritable personnage du film. Pour conclure, l'ensemble reste bon et à voir.
Pourquoi Marc Dugain a t-il gardé le titre de son roman, Une exécution ordinaire, d'une densité, d'une complexité et d'une intensité remarquables, de l'URSS de Staline à la Russie de Poutine ? Le film n'est qu'une l'adaptation d'une période, certes marquante, de ce livre terrible et magnifique. En comparaison, le film, malgré d'indéniables qualités, semble bien... ordinaire. La mise en scène, plate, ne rend pas son thème attrayant et les acteurs semblent parfois à peine dirigés (Baer et Podalydès, lesquels s'en sortent par leur métier). Une exécution ordinaire vaut avant tout pour les scènes entre le dictateur et la magnétiseuse, soit un plaisir plus théâtral que cinématographique. Dussolier est gigantesque mais il ne faudrait pas oublier le jeu subtil de Marina Hands dont tous les sentiments passent dans ses silences. La reconstitution de l'époque, d'une grisaille absolue, est également réussie, mais toutes les "péripéties" périphériques aux confrontations des deux personnages principaux ne font pas le poids. C'est ce déséquilibre qui empêche d'être totalement conquis.
1952 à Moscou, une jeune médecin, pratiquant le magnétisme contre la volonté du régime, est appelé à son insu au chevet de Staline mourrant. Ce dernier vient de se débarrasser de ses médecins personnels, craint le complot et s’en remet à cette jeune femme qui doit garder cette collaboration secrète. En sous main, Staline la manipule et s’immisce dans sa vie de couple jusqu’à la rupture conjugale. Ce film , par la petite histoire, met le doigt sur les mécanismes de terreur et de destruction psychologique des régimes totalitaires. Effroyable de constater comment l’individu n’est rien dans la main du monstre : aucune liberté de choix n’est possible pour cette jeune médecin qui doit se contenter de subir afin de sauver sa vie et celle de son mari. Dussolier campe un Staline froid et manipulateur avec beaucoup de finesse ; sa composition seule mérite de voir le film. Le jeune couple est déjà moins crédible. On a beaucoup de difficultés à ressentir de l’empathie.
Le célèbre romancier Marc Dugain adapte son roman éponyme « Une exécution ordinaire » et signe alors son premier film. Il met en scène dans une Russie d'après guerre toujours sous la coupe de Staline une histoire dramatique qui questionne sur la fin de la vie du régime stalinien. En effet, une jeune médecin et magnétiseur, Anna, est approchée par le petit père du peuple pour soulager ses intolérables douleurs. Elle est alors tiraillée entre son mari et sa patrie ou plutôt la peur de l'exécution. On plonge alors dans la psychologie d'un Staline vieillissant et proche de sa mort. La Russie est alors moins aveugle avec une population obéissante mais en proie au doute. Dugain montre également la dureté continuelle du régime qui dure même dans les années 50. La direction d'acteurs est excellente et semble vouloir être intimiste en privilégiant les duos ou la solitude, André Dussolier est magistral et méconnaissable en tyran stalinien mais il est mis au second plan par la performance sublime de Marina Hands qui amplifie la tension et le doute qui entoure le film. De plus, Marc Dugain choisit une sorte de caméra-spectateur, c'est à dire que la caméra bouge comme un homme et laisse alors croire au spectateur qu'il est un acteur impuissant du récit. Ce drame fin et subtil bien que romancer et pas historique s'inscrit dans un profond réalisme, les paysages d'une Russie hivernal son sublimé par une photographie un peu terne et sombre renforçant l'idée de cloisonnement nécessaire à la montée du trouble qui connaît une apothéose lors de la scène d'attente de Hands. Marc Dugain signe un admirable premier film qui ne subit que une lenteur calculée mais sensible pour le spectateur. Mais le récit gomme tout les petits défauts et permet au film de prendre un ampleur presque historique et permet de mieux comprendre une partie sombre de l'histoire de la Russie. Une réussite qui suscite le regard !
"Une exécution ordinaire" vaut surtout pour l’interprétation de Dussolier en un Joseph Staline cruel et froid, mais aussi profondément humain. Le casting est impeccable et la réalisation un peu poussiéreuse. Le film est au final plutôt réussi malgré un sujet casse-gueule.
Une exécution ordinaire, c’est l’histoire de la manipulation mentale d’un « monstre »(Staline) sur une jeune médecin durant la fin du règne du dictateur (d’ailleurs l’ambiance russe pesante est bien retranscrite). Dussolier est bluffant en Staline pervers, physiquement très ressemblant et très juste jusqu’à la démarche(le César n’est peut-être pas loin) et Marina Hands remarquable en urologue juive condamnée. Podalydès, Segal, Novembre et Baer complètent une distribution très réussie. Et plus que l’interprétation c’est la justesse des dialogues dans les rapports de terreur entre les 2 personnages principaux tout du long qui est réussi. Si le scénar est bien écrit, ce n’est pas étonnant puisque c’est un écrivain qui réalise (Marc Dugain). Malheureusement l’histoire n’aurait du rester qu’un roman car justement ce coté romanesque donne un côté ultra chiant au film, voire soporifique (j’ai lutté pour ne pas m’endormir plusieurs fois), le côté austère de l’époque prend hélas l’ascendant sur le rythme du film ce qui le rend inefficace. Dommage…
Un film curieux. Très poignant dans la retranscription de l'atmosphère grise et paranoïaque de l'URSS de Staline, broyeuse des individus. Bluffant par l'interprétation très crédible de Staline, monstre froid, par Dussolier, et du médecin - la victime du système - par Marina Hands, Baer par contre en fait trop, jouer les sentiments c'est pas son truc. Mais tout est contrebalancé par un rythme horriblement lent, l'absence de véritable intrigue, des confrontations entre le dictateur et le médecin traitées trop rapidement et se réduisant à quelques monologues, sans véritables échanges comme on pouvait s'y attendre. On peut regretter qu'un sujet aussi russe soit exclusivement français. Un ensemble terne.
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4,0
Publiée le 27 octobre 2020
Anna une jeune urologue travaillant dans le Moscou des années 50 est l'objet d'envie et d'admiration de la part de ses pairs. Anna a un don qui exaspère certains de ses savants collègues. Elle pratique une technique de guérison en utilisant ses mains quelque chose qui apporte un confort immédiat à la douleur qu'ils éprouvent. Anna est mariée à Vassili un physicien. spoiler: Le couple a essayé de concevoir sans résultats positifs. Anna est informée par le concierge de son immeuble qu'elle et Vassili sont entendus faire l'amour passionné, quelque chose qui dérange la place de l'immeuble. Staline qui dirige le pays d'une main de fer a décrété de se débarrasser de tous les médecins juifs parce qu'ils sont considérés comme une menace. Malheureusement il mourait également d'une maladie mystérieuse qui n'avait manifestement aucun remède. Sa seule alternative était de convoquer Anna pour qu'elle pratique son genre de guérison sur lui, ce qui produisit l'effet désiré, car il était soulagé, au moins temporairement, des séances avec le médecin. Marc Dugain, a écrit et réalisé ce film intéressant basé sur son roman. Nous sommes plongés dans le monde privé du dirigeant russe, quelque chose qui était gardé dans le plus grand secret. Les intérieurs choisis pour le film sont toujours dans le noir ce que le directeur de la photographie Yves Angelo capture avec sa caméra. L'homme cruel a montré que même en mourant, il ne montrerait aucune pitié même pour ceux qui étaient capables de soulager la douleur qu'il éprouvait . Le coup d'État pour M. Dugain était dans le casting. André Dussollier joue Joseph Staline avec conviction. L'acteur s'est transformé pour donner un portrait clair de l'homme puissant qui a tout contrôlé au cours des années à la tête de l'Union soviétique aujourd'hui disparue. Marina Hands fait également une grande contribution en tant qu'Anna. L'actrice a fait un excellent travail pour M. Dugain. Edouard Baer joue Vassili et Denis Podalydes est considéré comme le concierge...
Il y a deux incohérences dans ce film. La première intervient dès l'ouverture, où la version proposée de l'hymne soviétique date de 1977 alors que nous sommes en 1953. Cette année-là va rester dans l'esprit d'une femme-médecin (pas le Dr Quinn) également magnétiseuse, appelée pour ce dernier talent par un Staline sentant son heure approcher. Scénario béton, pas spécialement complexe, mais d'une indéniable finesse et surtout original. Les deux protagonistes principaux sont excellemment mis en valeur et interprétés, Dussollier est juste parfait dans la peau du sanguinaire leader soviétique. Le film souffre, comme à peu près toutes les productions françaises, d'un gros manque de rythme, surement voulu, mais par trop latent. L'atmosphère est sombre, glauque, étouffante, comme devait l'être Moscou en 1953. Historiquement crédible. Mais historiquement faux. Il s'agit d'une réinvention de l'Histoire très prenante, très bien écrite. C'est là que survient la seconde incohérence. On a frôlé le chef d'oeuvre, mais juste frôlé. La faute à qui ? A un cinéma national noyé dans le politiquement correct et la prudence à outrance, qui s'il avait alloué plus de crédits à ce film, en aurait fait sans doute une référence en la matière...
Dire que le réalisateur s'est perdu dans les méandres et complexités du personnage qu'était staline n'est pas faux.André DUSSOLIER défend pourtant bien ce staline de cinéma, mais malheureusement il n'arrive pas à faire ressortir l'ampleur du vrai.Alors que reste t-il une histoire fade, terne sombre sur fond d'histoire d'amour.Même le médecin magnétiseur devient vite rédicule.L'ambiance ce veut rigide et terrifiante mais le scénario ne va pas au bout ce ses prétentions.Une grande décéption car on aurait voulu en voir plus sur la vie de staline
D'emblée, le film est très froid et très sombre: normal, l'action se passe dans l'URSS de 1952, encore sous le joug de Staline bien qu'en fin de vie et donc en fin de règne. La photographie, magnifique, nous place dans le contexte quotidien alors de vigueur dans les pays communistes: méfiance, espionnage et restrictions sont au menu... Mais, le socle du film est bien la relation romancée mais si réelle entre une jeune urologue et le vieux dictateur. A ce jeu là, André DUSSOLIER s'impose comme un grand acteur, qui obtient probablement ici l'un de ses meilleurs rôles. Méconnaissable, il campe un Staline plus vrai que nature, avec ses vices, son œil manipulateur, sa violence, sa rugosité et ses douleurs qui le rongent progressivement... Rien que sa présence instaure en nous un profond malaise: il nous torture comme il place sous son joug la jeune Anne, interprétée par Marina HANDS, qui nous confirme son potentiel et s'impose comme une grande actrice. Ses doutes et son courage font de son personnage une femme battante mais qui hélas révèle ses faiblesses devant le dictateur... Édouard BAER nous surprend, dans un second rôle dramatique et si fort... Ce film est complexe et plein de rigueur: le spectateur se trouve même inquiété par la seule présence d'Anna dans les salons privés de Staline.
Très bon film car il semble bien restituer l'époque tordue que fut le stalinisme. Les acteurs sont vraiment épatants, Dussolier est cynique, Marina Hands très réaliste et Edouar Baer talentueux. Une très belle oeuvre.