L’événement de cette nouvelle année, c’est le nouveau Clint Eastwood. Quand tu as encore en mémoire son "Gran Torino" qui traitait déjà de la discrémination raciale. Tu ne peux que te lever, et applaudir devant ce choix encore plus judicieux (et casse gueule) de l’avènement du Président Nelson Mandela en 1994, et le coup de poker de l’unification de la nation sudafricaine autours des modestes Sprinkbogs, fierté des Afrikaneers blancs.
"Invictus" c'est l’Afrique du Sud, ses descendants d'anciens colons hollandais blancs vivant dans la crainte, face à des autochtones, leurs propres coutumes (les descendants des colons indiens c’est un autre débat) et le fait que personnes souhaitent trouver un arrangement pour y vivre ensemble. Les inégalités économiques entre les blancs qui vivent dans de sompteux quartiers résidentiels, et les noirs dans de sombre guetto (Ce qui n'a pas vraiment changé depuis 15 ans), mais le seul qui aura au moins essayer de rassembler une nation en 1995, c'est l'ancien prisonnier politique et nouveau président : Nelson Mandela.
J'ai adoré ce film pour quelques raisons : Clint Eastwood est vraiment l'un des derniers à réaliser des films qui servent des causes avec autant de justesse et franchement sa filmographie en tant qu'acteur et réalisateur parlent pour lui (Bird, Impitoyable, Mystic River, Million Dollar Baby, Memoire de nos pères, Lettres d'Iwo Jiwa, Gran Torino etc.) De redécouvrir l'avènement de Nelson Mandela avec son premier fait d'arme pour le rapprochement de son peuple franchement je ne savais même pas que j'en étais spectacteur sans le savoir. Car la formidable épopée, l'engouement populaire médiatique autours des Springboks de Francois Pinaar lors d'une Coupe du Monde en 1995... j'étais là devant mon poste! Ce fût un remarquable flashback, la découverte du Rugby avec mes frangins en tant que supporter de l'équipe de France de Abdelatif Benazzi (bah oui! On connaissait pas les All Blacks nous à l'époque lol), et le souvenir de Chester William (le seul noir de l'équipe sud africaine) et du monstrueux Jonah Lomu :°)
Mais quel formidable hommage que nous fait Clint Eastwood quand même, au futur prix Nobel de la Paix qu’est Mr Nelson Mandela. Soutenu par une magnifique interprétation de Morgan Freeman qui s’est totalement approprié le personnage, au point de pousser le mimétisme à l’extrème : j’avais parfois l’impression de voir le vrai Mandela ! Choix d’acteurs judicieux comme toujours (même si Matt Damon est trop bogoss pour interprété le Francois Pinaar de mes souvenirs lol). Une réalisation qui met évidemment bien en avant le boulot mis en amont par Mandela lors de son mandat, des tensions, des dialogues et de la mise en scène... on ne s'ennuie tout simplement pas tout au long du film! Des plans tellement bien choisis comme Mandela se rasant avec la mousse blanche sur le bas du visage, s’observant dans un miroir toujours dans un esprit d’union des deux couleurs. Le plan séquence du début avec la séparation de deux sports pratiqués sur un terrain et un équipement différent, par deux populations differentes avant l'arrivée sous les hourra de la population noir, du cortège de Mandela sur la route qui délimite ses deux frontières ethniques. La séquence du livreur de journaux filmés comme un probable attentat contre Mandela. Et pleins d’autres encore, à part p'têt pour l'authenticité des parties de Rugby, dont je ne lui en tiens pas rigueur pour un ricain fan de Football Americain. Au moins cétait fluide et juste assez comme extraits de matches du Mondial lol. Mais l’une de mes séquences favorites c’est quand même l’entrée de Mandela pour la finale, digne d’un gladiateur rentrant dans une arène, avec l'apparition avec le maillot et la casquette des springboks, sous les viva de la foule, lorsqu'il foule la pelouse pour venir saluer les joueurs avec ce plan large des tribunes bondés. Mais schutt! J'en dis trop là...
J'ai vraiment passé un bon moment et j'espère que Clint Eastwood aura encore la force de pouvoir réaliser d'autre chef d'oeuvre, parce qu'il n'y a pas d'autres mots à dire... s'en est un pour moi.