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Agnes L.
121 abonnés
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2,5
Publiée le 16 avril 2022
Film brésilien sur la violence dans les favelas et la relation entre les divers groupes de policiers et les dealers de tout poil. Pas très convaincue par ce qui nous est raconté. D'un côté, une police régulière corrompue et de l'autre, la BOPE qui fait ce qu'elle veut et a des airs de brigade fascisante. L'intrigue n'est pas très claire dans un premier temps avec une caméra qui bouge sans cesse, à vous donner le tournis. Ensuite, le spectateur comprend un peu mieux l'enjeu et le centrage sur le commandant de la BOPE. Seulement, comment cautionner ce que l'on voit à savoir une BOPE qui agit en totale impunité pour torturer ou tuer.
La police des polices brésilienne ressemble moins à nos bœufs-carottes qu'à un commando militaire. C'est du brut, pas de place pour les médiocres. Le capitaine a beau vouloir lâcher du lest, sa vision du monde n'en est pas moins farcie d'idées extrémistes dont rêveraient Marine, et pas mal de français selon Ipsos/BVA. Intègre jusqu'à l'intolérance, rompu aux pires tâches et familier de l’hémoglobine, il nous berce de sa voix posée durant tout le film, sur fond de gangs, de drogues, de massacres et d'une jolie étudiante pacifiste qui aurait mieux fait de naître sous une autre étoile. Elle est la caution magnanime de l'histoire, celle par qui un autre monde est possible ; et tant pis s’il a l’air mal engagé. Troupe d'élite, malgré son titre à la Rambo XII, est un très beau manifeste, violent et dur, qui fleure bon, ou bien mauvais, l'authenticité la plus tristement crue. C'est rare, et pour qui a le cœur bien accroché, ça mérite un petit coup d’œil. José Padilha remettra les pieds dans une favela deux ans plus tard, à l’occasion d’une suite aussi réussie. Puis il cédera à son tour aux sirènes hollywoodiennes, se fourvoyant dans un remake inutile de ce vieux Robocop. Laissons-le où il est, et restons-en plutôt aux bases.
Ce film d’action policier brésilien est finalement moins prétexte à une enquête policière classique qu’une dénonciation brutale de la situation délicate à laquelle doivent faire face les forces de l’ordre locales par rapport à la collaboration qu’est contraint de faire la police militaire, en manque d'entrainement et d'armement, avec les trafiquants de drogues qui règnent sur les favelas en créant une milice armée dont les membres sont réputés pour leur détermination et leur incorruptibilité. Co-scénarisé par un ancien capitaine de ces brigades d’interventions armées, les B.O.P.E., la description faite de leurs méthodes violentes est aussi réaliste que l’image négative que peuvent en avoir les jeunes habitants des beaux quartiers. Le manque d’expérience en tant que réalisateur se ressent à travers la photographie aux couleurs trop éclatantes pour un film noir et surtout à la narration lunatique, cependant il parvient à créer une intensité prenante et à filmer avec une parfaite objectivité une violence si omniprésente que sa morale semble trouble.
Le cinéma brésilien est peu connu de par chez nous et mis à part "La cité de Dieu" ou les films de W. Salles, il s'exporte peu en général. Film d'action pas aussi bourrin qu'on pourrait le croire. Caméra épaule, scénario tendu, acteurs impliqués, ambiance travaillée, c'est du très bon cinéma, au service d'un propos parfois ambigu et qui dépeint, sans concessions ni manichéisme, un monde sans espoir. Très violent, parfois limite facho, le film propose peu de scènes d'action et se révèle assez maladroit dès que l'on s'approche de la vie quotidienne des persos mais l'ensemble reste très bien fait, noir et désespéré. Un uppercut qui fait mal et qui laisse sonné le spectateur. D'autres critiques sur
La cité de dieu a ouvert une porte et certains s'y sont engouffrer. Tropa de Elite est sans doute le plus réussis des suiveurs. Malgré une voix off redondante et didactique, le film est un violent coup de poing qui met 45 minute à demarer pour devenir une oeuvre enfiévré, violente et d'un pessimisme rare. Elle offre une vision désenchantée d'un univers ou il n'y a pas d'issue possible à part un fatalisme inévitable. La caméra à l'épaule a ses limites en terme de visibilité mais son réalisateur exploite à merveille son réalisme brute pris sur le vif pour illustrer son chaos ambiant. Ce qui n'est pas une surprise vu que José Padhila vient du documentaire.
Au diable l'ultra-violence et certains passages douteux sur l'éthique de la Police à Rio, José Padilha s'offre un pamphlet juste et ultra-réaliste d'une ville en proie à l'anarchie. Violent et psychologiquement féroce, ce drame du quotidien à Rio offre un tour de passe-passe fort tant sur le fond que sur la mise en scène agressive.
C'est ce genre de film indépendant et étranger qui donne une envie énorme de regarder les films étrangers. Très réaliste , ce film tient avec des acteurs très crédibles dans leurs rôles , mais notamment à une histoire qui tient la route ; c'est un film assez choquant qui montre les images d'une police et des forces brésiliennes qui ne laissent rien passer. En tout cas, c'est courageux ce genre de film , car ça choque mais ça marche. Bon film qui attise une certaine stupeur et un avis
Je ne peux dire que ce film est incroyable, l’immersion intensive dans la plus violente des polices au monde, BOPE est sa troupe d’élite nationale, les cow-boys et SWAT compagnies américains passeraient pour des enfants de cœur. L’intrigue brésilienne de l’époque du pape Jean Paul II n’est pas seulement neuve pour ce cinéma qui ne cherche pas montrer sa belle tronche et ses muscles, à répéter les mêmes scènes d’assaut, de cadrer de manière rudimentaire le paysage, c’est en partie basé sur la réalité historique de ce pays. La descente de sa police est militarisée, comme un instinct de survie nécessaire depuis la naissance jusqu’à l’entrée au concours d’entrée gouvernemental, contre le crime des bandes organisées qui débute depuis le bas de l’échelon social. Vendeur de came pour la haute société, l’élite touche aussi ses policiers véreux. Ceux qui ont encore un semblant d’intégrité se battent corps et âme, se démènent à fond, l’entraînement se fait dans une jungle sauvage pour durcir certaines têtes molles. L’hyper-stress les guettent et face à eux, des petits mais grands chefs de guerre civile voyous des faubourgs brésiliens, la bataille livrée par les terrifiants armes automatiques. Une œuvre peut être mal interprétée en raison de l’utilisation de méthode dissuasive par les représentants des forces de l’ordre assimilé au fascisme, le logo arborant l’insigne symbole du crâne mort. Le sac plastique ensanglanté est l’héritage de la dictature militaire (1964-1985), une torture psychique à l’intégrité physique venue de l’ordre anti-guérilla, d’obscur nettoyage politique. Comment peut-on être fan de ça ? L’incitation pousse à réagir de façon neutre, l’interdiction au moins de 16 ans est voulue et ne donnera pas des idées aux super-héros français, une actualité brésilienne exclusive. La mise en scène est immergé, une copie brouillonne pas encore mise au propre et de justesse, la réalisation de « Robocop 2014 » retient mon souffle en apnée. Un dernier carré de plongeon dans ce bassin post-crédit du Brésil lusitanien musical, une région ensoleillée de libre circulation d’où sont originaire les plantes narcotiques qui rendent nerveux, la suite à suivre.
Un film assez surprenant sur un sujet quasiment jamais traité. J'ai été agréablement surprise car le début ne pas pas trop emballer mais la suite est plutôt palpitante. Quant aux acteurs, chapeau bas!
La différence de note entre la presse et les spectateurs en dit déjà long. D'un coté, le spectateur sent bien que derrière ce film intense, violent et viscéral, il y a un message. Un message qui le dérange certes, mais qu'il sait au fond de lui correspondre à une réalité dont il n'est pas dupe, tout citoyen "moyen" qu'il est, qui même sans le bagage intellectuel, possède le juste instinct animal. Du coté critique presse, nous nageons dans le déni. Cela transpire l'autisme, la mauvaise foi, les faux arguments pour descendre le film. Leurs critiques ne s'opèrent même plus d'un point de vue formel (car en soi, si ce film était une simple fiction d'action, il serait excellent), mais bien au niveau d'une vérité qu'ils se refusent de penser, tout embourbés dans leur bienpensance libérale "modérée" (tendance gauche) et leur culture de l'excuse. Sans doute se reconnaissent-ils désagréablement dans certains personnages du film. Je parle évidemment de ces petits bourgeois drogués sans valeurs, pseudo-intellos, pseudo-pacifistes, qui entretiennent et fricotent avec les narco-trafiquants des favelas, ne serait-ce que pour assurer égoïstement leur livraison de shit ou de blanche, sans penser à l'impact social que cela suscite, et tout en essayant de s'assurer une bonne conscience (soit par le discours, soit dans le cas du film par la participation à une ONG humanitaire). On sait tous quel milieu de camés constitue la petite classe dégénérée du showbiz. C'est bien sous l'angle psychologique, et leur coté nantis désœuvrés que le constat fait mal. Leur mettre ça sous le nez, c'est inévitablement s'attirer les foudres de leurs circonvolutions dialectiques perverses (du genre, "film faisant la promotion du fascisme"). Là où ce film nous interpelle et nous intéressent grandement, c'est que la situation des favelas brésiliennes est ni plus ni moins notre propre situation sur le territoire français, avec ses "zones de non-droit". Situation qui atteindra inévitablement ce même degré de pourrissement, si ce n'est qu'elle l'a peut être déjà atteint, mais que faute d'une force armée équivalente à celle des forces spéciales brésiliennes, et que faute d'une occlusion politique/médiatique permanente, notre société n'en a pas encore pris conscience. Il faut être définitivement obtus pour ne pas comprendre, au moins à titre d'anticipation, que le message de ce film nous concernent directement, et qu'il ne s'agit pas juste d'une épopée policière dans un lointain pays, que l'on peut voir comme une fiction, parce que "ouf, heureusement ici, cela irait beaucoup mieux". Non, cela ne va pas mieux ici, ce sombre avenir est déjà tout tracé.
Une plongée démentielle dans les fevelas de Rio. Un film coup de poing. Une oeuvre violente, édifiante, réaliste et nuancée. Un véritable petit bjiou que je recommande à tous! Ce film n a pas volé son "Ours d Or" au Festival de Berlin!
Un bon coup de poing sur la vie des favelas et leur violence outrancière (qu'on espère un peu exagérée) et une police corrompue peu encline à combattre radicalement le crime et le traffic de drogue. Des personnages en lutte avec eux-mêmes se trouvent au milieu d'une guérilla urbaine brillament filmée, bien que très violente.
La claque de la rentrée. Une déflagration. Ca rit, ça pleure, ça se déchire, ça se tord, ça fait mal, ça revient et ne lâche plus jusqu'à la dernière seconde. Histoire de mater un peu, de souffrir un peu, de s'aimer et se détester un peu. On en ressort le cœur et les pensées en vrac, bousculé, martelé et définitivement convaincu que loin là-bas, ils savent faire des films et parler de quelque chose.
Une oeuvre violente et ambiguë sur la confrontation entre narcotrafiquants et policiers pour le contrôle des favelas de Rio de Janeiro. Entre affrontement et corruption généralisée, les événements mettent à rude épreuve le sens moral des membres des forces de l'ordre, dans un mise en scène nerveuse et crue. Le film reste néanmoins assez brouillon, pas toujours facile à suivre malgré la narration "voix-off" (peu convaincante, au passage). Tropa de Elite vaut néanmoins le détour pour son style direct, et prouve que le cinéma brésilien n'hésite pas à s'attaquer frontalement aux sujets sensibles de sa société.