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    Le Hérisson
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Hérisson" et de son tournage !

    Préambule

    Mona Achache découvre L'élégance du hérisson de Muriel Barbery dès sa sortie mais un concours de circonstances l'empêche de se le procurer au moment voulu. A la recherche d'un scénario moins "tristounet" que celui proposé à sa productrice Anne-Dominique Toussaint, la cinéaste a enfin l'occasion de lire le livre, prêté par une amie. Emballée par l'histoire, elle recontacte la productrice qui lui avoue être également en train de le lire. Ont suivi un appel à la maison Gallimard, un rendez-vous avec l'auteur et l'obtention de droits d'auteurs déjà très courtisés.

    Un roman d'exception

    Touchée par les thèmes abordés par Muriel Barbery, Mona Achache a été particulièrement fascinée par "la superposition, due au hasard, de vies si différentes" et par les deux personnages principaux de L'élégance du hérisson: "Je me suis complètement identifiée à cette petite fille et à cette concierge", confie-t-elle. De même, le conte de fée moderne vécu par Paloma et Kakuro a intéressé la cinéaste qui a tenté d'en souligner les facettes "réalistes mais en même temps décalé[e]s, intemporel[le]s et hors norme." L'immeuble dans lequel vivent les personnages, empreint selon elle d'une "atmosphère énigmatique, sombre et écrasante" a ainsi été filmé de façon quasi onirique, tel "un immense bocal", ajoute t-elle.

    Les mots en images

    Très littéraire, L'élégance du hérisson se présente sous la forme d'un journal de bord tenu par chacune des héroïnes. Ne voulant pas avoir recours à la voix-off, la cinéaste a choisi de remplacer l'écrit de Paloma par le dessin et le film: "La caméra de Paloma devait être le support de sa voix", explique t-elle: soucieuse de rester fidèle au roman, elle a choisi d'exprimer la maturité de la jeune fille à travers les plans structurés, pensés et imaginatifs qu'elle capture avec sa caméra. Enfin, le calendrier qu'elle crée a été l'occasion de rendre "crédible et visuelle" son envie de mourir. Pour Renée, elle a privilégié le mutisme, préférant sous-entendre sa finesse plutôt que de la rendre "audible". Mona Achache a en outre tenté de préserver un bon équilibre entre l'alternance des points de vue des deux femmes afin de les faire exister indépendamment l'une de l'autre.

    Un huis clos intemporel

    Ne voulant pas situer l'histoire dans le temps, la réalisatrice a tenu à recréer un univers sans artifice, sans technologie, marque ni affiche, sans référence à une époque déterminée, assez proche au final, du réalisme un peu décalé de Mary Poppins. Elle a choisi de tourner en studio afin de réaliser elle-même la configuration des appartements qu'elle avait imaginés. De même, le choix des compositions musicales de Gabriel Yared sans musique additionnelle, lui a permis de maintenir le film dans un flou temporel allant de pair avec les lieux et l'atmosphère.

    Renée / Josiane

    Dès sa première lecture du livre, Mona Achache a pensé à Josiane Balasko pour le personnage de Renée: "J'aime cette comédienne, cette femme et ses engagements", confie t-elle, ravie d'avoir pu travailler sur "la découverte d'une féminité perdue" aux côtés d'une telle actrice. Si le scénario n'a pas laissé cette dernière insensible, c'est essentiellement sa rencontre avec la jeune réalisatrice qui a été déterminante. La préparation au rôle a été surtout physique, en collaboration avec Didier Lavergne et Cédric Chami, le maquilleur et le coiffeur, qui ont pris soin de rendre crédible une métamorphose sublimée ensuite par le jeu de l'actrice.

    Jeu instinctif

    Affublée d'une perruque grisonnante et de faux sourcils, Josiane Balasko a abordé son personnage instinctivement, en se fiant aux Renées qu'elle dit avoir croisées dans sa vie et en imitant la démarche rapide de sa mère. Après avoir discuté certains points du scénario avec la "brillante" Mona Achache, elle a accepté le rôle avec plaisir: "Je trouve ça plus confortable et moins angoissant [de s'enlaidir] que d'être obligée de faire semblant d'être sexy ou belle, commente t-elle avant d'ajouter: "Souvent dans la rue, on me dit "oh mais vous êtes bien mieux que dans les films." Et là c'est un vrai compliment parce que, finalement, les films c'est une petite partie de ma vie. Reste l'autre, la plus grande, la privée."

    Partenaire félin

    Ravie d'avoir donné la réplique au talentueux Togo Igawa et à la "magnifique [et] lumineuse" Garance Le Guillermic, Josiane Balasko a plus que tout adoré jouer avec le chat de Renée: "Un partenaire formidable! C'était un personnage à part entière car je tournais beaucoup avec lui. Le dresseur l'a trouvé sur le stand d'un brocanteur. Imperturbable il était, imperturbable il est resté!", s'amuse-t-elle.

    Souvenirs de tournage

    Terrifié par la forte personnalité de Josiane Balasko et impatient de travailler avec elle, Togo Igawa avoue ne pas avoir été déçu en la rencontrant. Gardant un souvenir impérissable du sourire de Garance Le Guillermic, il a été impressionné par sa faculté d'apprentissage et son accent japonais "impeccable". Ayant détesté "manger des ramens froides cent fois de suite", l'acteur japonais a aimé pouvoir "déguster chaque jour un repas complet avec du bon vin, servi sur une jolie nappe, sans même faire la queue". Habitué aux tournages en Angleterre, avec chili con carne ou spaghettis trop cuites, il a préféré les déjeuners français aux "cantines" anglaises.

    Paloma / Garance

    Inspirée par le personnage joué par Abigail Breslin dans Little Miss Sunshine, Mona Achache cherchait une jeune fille blonde, pas forcément jolie mais volontaire et déterminée. Après avoir vu 200 petites filles en vidéo, elle a su instinctivement que Garance Le Guillermic serait l'interprète de Paloma: "J'ai voulu qu'on lui coupe les cheveux, qu'on les lui frise et qu'elle porte des lunettes. Et maintenant je me rends compte que...Garance/Paloma me ressemble!", avoue-t-elle. Le travail autour du personnage a consisté essentiellement à lui trouver des tics, des manies et à poser sa voix: "Avec Jean-Pierre Duret, l'ingénieur du son, on a beaucoup travaillé sur "la voix de Paloma", plus grave et plus posée que la sienne". La réalisatrice a en outre improvisé des "concours de sanglots" avec son interprète, lors des scènes où elle devait pleurer. Le tout dans le but de rendre amusant un tournage composé de scènes parfois un peu sombres.

    Le personnage d'Ozu

    Après sa rencontre à Londres avec Togo Igawa, Mona Achache s'est tout de même rendue au Japon afin de rencontrer cinq autres comédiens, tout en sachant au fond d'elle qu'elle avait déjà trouvé son Kakuro Ozu: "Le fait qu'il parle anglais nous a permis de pouvoir nous comprendre sans l'intermédiaire d'un interprète, mais il a dû apprendre toutes les phrases du scénario en phonétique", raconte t-elle. Un travail important destiné à être retravaillé en post-synchronisation et qui a nécessité de faire disparaître son accent et de ralentir son débit de paroles au moment du tournage. "Sans (...) ma coach intraitable, Asako Furukata, (...) je n'aurais pas réussi", affirme l'acteur, qui avoue avoir été captivé par les yeux magnifiques de son metteur en scène lors des auditions.

    Changement au menu

    Togo Igawa a enrichi le scénario d'éléments personnels, notamment en ce qui concerne le dîner que prépare Kakuro à Renée. La réalisatrice avait entendu dire, au Japon, que le personnage préparerait plutôt du tempura que du ramen ou des gyôzas, trop ordinaires pour lui. L'acteur lui a fait part de son expérience, trouvant que l'envie de préparer un plat tout simple avec des ingrédients plus faciles à trouver, était plus proche de son propre vécu. De même, le kimono court que porte le personnage lorsqu'il regarde le film d'Ozu avec Renée, a été suggéré par l'acteur japonais.

    Couleurs et lumières

    Les couleurs des costumes de Catherine Bouchard ainsi que le travail sur la lumière avec son compagnon Patrick Blossier ont été longuement pensés par Mona Achache qui voulait des nuances de gris, de taupe et de marron, une ambiance tamisée chez Ozu, lumineuse chez les Josse et sombre chez Renée, avec un filet de lumière entrant chez elle comme "dans une grotte": "Je voulais une image dense, élégante, mais pas esthétisante. C'est une histoire simple, je voulais que la forme soit sobre", explique t-elle.

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