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    La Maman et la Putain
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    Romain S.
    Romain S.

    134 abonnés 28 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 22 mai 2023
    Un film qui vieillit de plus en plus mal . Indéniablement le film d'une époque, qui se regarde avec de plus en plus de difficultés, mais qui peut encore s'écouter pour certains.
    Alexis Gatier
    Alexis Gatier

    37 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 28 juin 2022
    D'un ennui mortel. On dirait une caricature de film de la Nouvelle Vague. J'ai du mal à comprendre l'engouement pour ce film.
    Autrui
    Autrui

    13 abonnés 206 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 juillet 2009
    Alexandre dit avoir oublié la notion de "poser un lapin", et remercie Veronika de la lui avoir rappelé. Et bien, en tant que spectateur lambda, j'aimerais dire que j'avais oublié ce qu'était un bon film, un vrai, un absolument authentique, un que l'on a du mal à quitter (3h30, ça passe si vite!), un qui ne vous quitte pas, un si complet, si probant, qu'il est un peu dur d'admettre qu'une toile vous empêche de le vivre entièrement.
    Certes, il met mal à l'aise. Mais la douce mélancolie, l'amertume légère d'Alexandre (Léaud ! Quel acteur...) dissipent le malaise. L'immoralité semble la devise des personnages, et ils n'en sont que plus sympathiques. LA MAMAN ET LA PUTAIN sonne comme l'oeuvre de toute une vie, une recherche finale de l'art parfait.
    Encore une fois, on peut s'exclamer avec dépits "Dommage que Jean Eustache soit parti si vite avec une filmographie si mince."
    tlescure
    tlescure

    2 abonnés 19 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 juillet 2021
    Un film a découvrir absolument. Pour moi le meilleur film intimiste jamais réalisé qui réunit la prouesse d'exprimer avec un réalisme cru l'état d'une société parisienne et déboussolée au lendemain de mai 68, tout en cultivant superbement le culte du faux. Tout est dans cette rencontre "miraculeuse" d'un projet né dans l'urgence, celui de fixer par le moyen d'un film un fragment de vie à la fois dérisoire et universel. La référence à Proust n'est pas anodine. Ce film au somptueux noir et blanc est hors du temps, déjà nostalgique lors de sa sortie et pourtant encore aujourd'hui si résolument moderne. Le jeu singulier de Jean-Pierre Léaud si souvent incompris s'impose ici comme une évidence. À la mesure des plus grands chefs-d'oeuvre du cinéma comme l'Aurore de Murnau ou la nuit du chasseur de Laughton, il ne s'inscrit pas dans la volonté de "montrer" un réalité artificielle mais de donner à voir au-delà: une vérité plus profonde encore, plus crue et plus sincère que seul le génie permet.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Il faut vraiment aimer le genre. Personnellement, je trouve qu'il s'agit d'une grosse masturbation psycho-artistiquo-intellectuelle. Si vous n'arrivez pas à vous endormir, essayez ce film, c'est pire que le valium.
    Je reconnais, objectivement, c'est sans doute un chef d'oeuvre, mais subjectivement : c'est chiant.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 26 janvier 2014
    Attention : Chef d'oeuvre. Oui, chef d'oeuvre dans le soporifique, 3h35 de bavardages sans intérêt, des scènes d'actions aussi puissantes que dans la série de l'inspecteur Derrick, impossible de dire comment ça se termine, tous les spectateurs sont partis, il ne reste que ceux qui dorment. Soi-disant le meilleur film français de tous les temps, comment sont les autres ?????
    Guillaume836076
    Guillaume836076

    66 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juillet 2013
    e viens de voir le film et je le note à chaud. Tout comme j'écris cette critique à chaud ! Considéré comme un chef d’œuvre absolu par la majorité des amoureux du cinéma (sauf rares exceptions), j'avoue que noté ce film est une vraie gageure. Il faudrait que je le revoie peut-être une fois, deux fois, trois fois, comme je l'ai fait en son temps pour "2001, l'odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick.
    Je vous l'avoue franchement je me suis ennuyé dans la première partie du film, c'est long et chiant, très verbeux. Un sommet d'ennui. Puis mon attention c'est focalisé sur autre chose pendant de longues minutes. Bizarrement c'est la mélodie monocorde de la diction particulière de Jean-Pierre Léaud, qui joue totalement faux, qui a attiré de nouveau mon attention. Juste une question d'habitude. En fait il faut se mettre dans de bonnes conditions pour ne pas làcher du tout en cours de route. C'est tellement faux, que ça en devient de la poésie et là il s'agit d'un compliment ! Car les expressions et les attitudes de l'acteur, elles sont criantes de vérité.
    Rien de transcendant dans la mise en scène d'Eustache, mais un je ne sais quoi qui vous électrise devant votre écran. Au bout du compte, la simplicité des champs contre champs et plans fixes servent peu à peu le sujet et lui donne une force hors norme. Sa direction d'acteur est tout bonnement exceptionnelle, même si on a l'impression d'un je je-m’en-foutisme généralisé. En fait tout semble très intelligemment pensé pour mettre en valeur des dialogues et des monologues d'une beauté exceptionnelle. Superbe écrins pour les trois acteurs principaux, surtout Françoise Lebrun (Véronika, "la putain") confondante de naturel et de talent quand elle crie son amour pour Alexandre (Léaud) et Marie (Bernadette Lafont). Sa lucidité fait mouche et vous touche au cœur. Profondément. Son monologue a lui seul vaut tous les louanges.
    Puis Bernadette Lafont (Marie, "la maman"), belle, sensuelle, naturelle, a milles lieux de ce que j'imaginais d'elle dans ce film. Touchante et émouvante dans ce rôle de femme tellement amoureuse d'Alexandre qu'elle accepte d'abord ce couple à trois, puis se révèle bien plus jalouse et moins ouverte qu'elle ne le laissait suggérer.
    Mais ce film c'est avant tout un film qui se déroule au travers du regard narcissique d'Alexandre (Léaud, dans la continuité de son rôle de séducteur à la Antoine Doinel) qui considère les femmes comme un moyen de refléter sa haute idée de lui-même. Avec ce personnage central, Jean Eustache ne livre pas du tout un pensum libertaire sur la sexualité libéré de l'après-mai 68, comme certains pourraient le croire. C'est tout à fait le contraire. Ce film n'est pas du tout tendre avec les hommes (que représente Alexandre) et porte à leur égard un regard très critique vis à vis de leur attitude souvent légère et irresponsable, ne pensant qu'à séduire et à "baiser" comme si c'était la seule chose "importante" comme le fait comprendre Véronika.
    Au travers, des deux personnages féminins, l'amour est exalté, plus maternel et possessif pour Marie et plus, libertaire sexuellement, pour Véronika. Au final, la forme qu'il prend n'est pas si important. C'est ce qui est éprouvé pour l'autre qui est important et pas ses petites questions d'ego ridicule au final. Une question universelle. C'est peut-être pour cela que ce film est, aujourd'hui, toujours d'une telle résonance émotionnelle. Un grand film.
    Tardyluna
    Tardyluna

    3 abonnés 95 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 mai 2023
    Faut-il en rire ou en pleurer ? Les 15 premières minutes, j'ai ri, ri de la stupidité et de la platitude des dialogues débités par J.P. Léaud qui joue comme un pied, tel un mauvais théâtreux débutant qui lit son prompteur. Pas mieux pour son ancienne chérie qui joue tout aussi mal. Bon, allons plus loin me suis-je dit, puisque c'est aux dires de certains un chef-d’œuvre ! J'ai tenue ¾ d'heure, car le reste est du même tabac. Dialogues oiseux, creux, inutiles, voire ridicules. Comment tenir 3 heures 30 devant un tel navet ?
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 janvier 2007
    Ca fait tout drôle, quand on est étudiant en cinéma (vaste programme !) : on en a entendu parlé, porté par des admirateurs emphatiques chez qui on sent une vibration inhabutelle lorsqu'ils évoquent le "monologue" ! C'est donc curieux et intrigué que l'on pénètre dans la salle... un mois plus tard j'en ai encore les larmes aux yeux. Les mots sont inutiles devant une oeuvre pareille. Proust a découragé plus d'un écrivain du dimanche à se lancer, aussi, comment faire des films après une telle merveille. C'est d'une beauté inouïe, un des plus beaux films du monde... ça y'est, c'est malin... je suis toute emoustillée !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 juillet 2008
    La découverte de Truffaut et de son Jean Pierre Léaud ( qui lui était si cher ) m'a donné l'occasion de glisser vers cet exceptionnel film de la fin de la nouvelle vague.

    Des dialogues délicieux, dans un film que je reverrais à plusieurs reprises, c'est sûr. Des scènes et des répliques qui sont pour moi devenues cultes, depuis que j'ai vu ce chef d'œuvre de 3 heures.

    Dommage que Jean Eustache n'ai pas fait davantage de films, cela donne cependant encore plus de charme à son œuvre.

    Ce film très osé et avant gardiste est vraiment drôle et intelligent, je le conseille à tous.
    Antonin T.
    Antonin T.

    37 abonnés 48 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 novembre 2012
    Un chef-d'œuvre, écrit comme un livre, avec de superbe dialogue, magnifiquement bien interpréter, le monologue de Jean-Pierre Léaud où il fini les larme aux yeux, derrière des lunette noir, transparaît d'une sensibilité époustouflante. Sublime et passionnant, le film raconte les déchirement amoureux d'un jeunes intellectuel désœuvré, qui promène les idées qu'il ce fait sur la vie, à travers un saint-germain-des-près qui n'existe plus, l'amour jusqu'à en crever. Un film unique dont on ne sort pas indifférent.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    920 abonnés 4 839 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juillet 2022
    Il ne faut pas avoir peur de la crudité d’un certain langage, d’une certaine perversion des sentiments (je t’aime, je te hais) mais on ressent une liberté sexuelle totale.
    Le film est assez surprenant quand même. Et je dirai que sa durée joue pour lui.
    Le temps avance et les incertitudes du début, la lassitude même, deviennent une façon d’appréhender le trio et de l’aimer.
    Au final, j’ai trouvé la philosophie des échanges passionnante.
    Leaud, souvent drôle et très pertinent dans ses remarques, est au centre d’un duo qui ne laisse pas indifférent.
    J’ai aimé cette façon qu’ils ont se se vouvoyer et de laisser l’amour et le sexe comme un moyen d’avancer dans la vie, une chose naturelle.
    Ça valait le coup d’attendre un paquet d’années pour le voir.
    Yves G.
    Yves G.

    1 288 abonnés 3 294 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 septembre 2022
    Alexandre (Jean-Pierre Léaud) est un dandy parisien. Il vit aux crochets de Marie (Bernadette Laffont) qui l’héberge et l’entretient. Tandis qu’il essaie sans succès de reconquérir Gilberte (Nathalie Weingarten), une jeune enseignante qui l’a quitté pour se marier, il fait la rencontre de Veronika (Françoise Lebrun), une infirmière qui ne se cache pas de mener une vie sexuelle libérée. S’ébauche entre Alexandre, Marie et Veronika un ménage à trois.

    "La Maman et la Putain" est sans doute possible un film-culte qui a marqué l’histoire du cinéma. Sa projection à Cannes en 1973 fit scandale. Le suicide de son réalisateur, Jean Eustache, en 1981, renforça la sombre aura de « diamant noir » (l’expression est de Mathieu Macheret). Aujourd’hui, "La Maman et la Putain" figure dans nombre d’anthologies et est régulièrement cité parmi les meilleurs films du cinéma français.

    "La Maman et la Putain" utilise les recettes de la Nouvelle vague. C’est un film tourné en noir et blanc et en son direct – si bien que les conversations y sont parfois coupées par le tohu-bohu de la circulation automobile et que le son diégétique des disques qu’on y entend est si mauvais. Il lui emprunte aussi son acteur fétiche : Jean-Pierre Léaud.

    Dans l’histoire du cinéma français, "La Maman et la Putain" est souvent présenté comme un film de l’Après-68. Ses personnages sont désenchantés. La révolution prolétarienne a échoué et ne les intéresse plus. Alexandre se moque de Sartre. Surtout, la révolution sexuelle s’est avérée un leurre. Le long monologue de Veronika qui clôt le film en fait l’aveu émouvant : « baiser » est « merdique » et rien n’est plus beau que « faire ‘amour » avec l’homme qu’on aime et porter son enfant. Une morale terriblement rétrograde d’un film pourtant volontiers libertaire….

    "La Maman et la Putain" a une particularité qui le distingue des autres films de la Nouvelle Vague, autrement concis : sa durée obèse. "La Maman et la Putain" dure trois heures et quarante minutes, ce qui fait de son visionnage une épreuve. Une épreuve d’autant plus pénible que le film ne brille pas par ses rebondissements mélodramatiques mais se veut au contraire un film de dialogues. Son héros, volontiers ridicule, use le langage jusqu’à la trame.

    Dès les premières images du film, son artificialité m’a déplu. Ce reproche-là, qu’on a souvent fait à "La Maman et la Putain", le personnage joué par Jean-Pierre Léaud s’en défend par une formule tarabiscotée que je ne comprends pas : « Plus on paraît faux, plus on va loin. Le faux, c’est l’au-delà ». Ca sonne bien… mais ça veut dire quoi ? Dès les premières scènes, je n’ai pas accroché à ce personnage insupportable d’égocentrisme et de maladresse et aux longues logorrhées, souvent répétitives, qu’il nous inflige.

    Je suis trop jeune pour avoir connu Mai-68. Et je le suis presque trop pour avoir connu le désenchantement de cette génération-là. Aussi la douleur de Veronika, déchirée entre une liberté sexuelle vide de sens et une quête amoureuse vaine, ne m’a-t-elle pas touché.

    "La Maman et la Putain" est un film clivant. Il a ses adorateurs. J’aurais aimé en être. Hélas je n’en suis pas….
    velocio
    velocio

    1 166 abonnés 3 031 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 juin 2022
    Hallelujah ! Un des plus grands films du cinéma français, quasiment invisible dans de bonnes conditions depuis des années, fait son retour sur grand écran, qui plus est dans une copie restaurée 4K par Les films du Losange qui met particulièrement en valeur les contrastes et la lumière du magnifique Noir et blanc du Directeur de la photographie Pierre Lhomme. Ce film, c’est "La maman et la putain", le chef d’œuvre de Jean Eustache, un film tourné entre mai et juillet 1972 et qui fit scandale lors du Festival de Cannes 1973, tout en y remportant Grand Prix du Jury et le prix de la Fédération de la presse cinématographique internationale. Cette version restaurée a permis le retour de ce film au Festival de Cannes le 17 mai dernier, dans le cadre de la sélection Cannes Classic, avec une projection dans la salle Debussy du palais des Festivals qui s’est terminée par une « standing ovation » de 10 minutes saluant ET le film ET la présence physique de Françoise Lebrun et de Jean-Pierre Léaud. Scandale en 1973, ovation en 2022 !

    Si il parait difficile de ne pas comprendre les raisons de l’ovation en 2022, on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé une partie des spectateurs à siffler ce film il y a 49 ans. L’explication la plus plausible réside dans le rejet par certains festivaliers du langage souvent très cru utilisé par les protagonistes du film. Passons ! Une autre explication est tout aussi évidente : le fait, tout bête, pour de nombreux spectateurs de 1973 de ne rien avoir compris au film, d’y avoir vu une œuvre immorale avec une apologie de l’amour libre post 68 et un éloge du trouple (un mot qui n’existait pas à l’époque et qui désigne une relation amoureuse à trois, ici Marie, la maman, Alexandre et Veronika, la putain). Rien compris au film ! En réalité, "La maman et la putai"n est, tout au contraire, un film particulièrement moral. En effet, si on entend Veronika dire qu’elle peut coucher avec n’importe quel homme, ce qu’elle ne se prive pas de faire, si elle ajoute « Pourquoi les femmes n’auraient-elles pas le droit de dire qu’elles ont envie de baiser avec un type ? », le plan séquence, magnifique, émouvant, où en larmes, elle prend le contre-pied de tout ce qu’elle avait affirmé (et pratiqué) auparavant en déclarant qu’on ne devrait « baiser » qu’avec les personnes qu’on aime d’amour et, pourquoi pas, en espérant, en tant que femme, tomber enceinte, permet, au minimum, de se demander dans quel discours de Veronika Jean Eustache se reconnaissait le plus !
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    225 abonnés 1 598 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juillet 2022
    C'est un tableau générationnel, celui d'une certaine jeunesse parisienne dans les années 1970, un peu désenchantée, perdue entre aspirations libertaires et tendances réactionnaires, critiquant autant Mai 68 et Sartre que la France de Chaban. Tableau documentaire, en prise directe avec une réalité quotidienne. C'est aussi une autofiction, nourrie de la vie et des amours du cinéaste, Jean Eustache. Le regard, qu'il soit tourné vers la société ou vers l'intimité, est toujours acéré, traduit par une verve incroyable. Ce film est un vrai tour de force verbal. Dans un dispositif formel austère (noir et blanc, beaucoup de plans fixes, peu de variété dans les décors), c'est le verbe qui brûle la pellicule. Un verbe haut en couleurs, d'une densité folle, d'une grande liberté de ton, tour à tour grandiloquent, cynique, drôle, charmant, littéraire, cru, dramatique, pathétique... Il faut un petit temps au début du film pour s'habituer à ce style très écrit. Les premières minutes, entre Jean-Pierre Léaud et Isabelle Weingarten, sont terriblement artificielles. La suite gagne heureusement en spontanéité et on peut se laisser emporter par un flux singulier qui, durant 3 h 40, captive, étonne ou sidère (le monologue de Françoise Lebrun, vers la fin). Si le film, à bien des égards, fait écho à la Nouvelle Vague, il s'en distingue cependant par ce travail d'écriture extrêmement précis, loin de toute improvisation. En résultent des portraits fouillés et complexes. Le personnage de Jean-Pierre Léaud : séducteur disert et pédant, intarissable raconteur d'histoires, intello revendiquant des goûts populaires, narcisse odieux et attachant, irresponsable angoissé. Le personnage de Françoise Lebrun, dont la désinvolture révèle une profonde désespérance, une profond dégoût de tout. Le personnage de Bernadette Lafont, entre contestation et acceptation. Trio bancal qui dit la difficulté de vivre, d'aimer, d'éprouver sereinement la liberté, trio qui expérimente l'amour libre et ses limites, frontières cruelles, noirceur finale.
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