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    Boy Meets Girl
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    26 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 octobre 2008
    Mireille Perrier ressemble à Dina Falconetti dans le Jeanne d'Arc de Dreyer .Ca vous suffit pas ?
    Allez vous faire f.....! Quand je vois ce film , j ai envie d'etre jeune et fou d'amour. Vous vous en moquez? Punaise Ce film c 'est "à bout de souffle" 25 ans plus tard avec deux fois plus de maitrise.
    Bon regardez juste la scéne de la cuisine et vous saurez ce qu'est la grâce
    Faites moi plaisir
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 17 décembre 2013
    Comme De Palma, et encore plus que De Palma, Carax, ce cas X inclassé, fait partie de ceux qu'on ne, que je ne critiquerai jamais. Commencé par le "je suis venu te dire que je m'en vais" new wave de Jo Lemaire, "Boy meets girl" est l'histoire d'une rencontre amoureuse, l'histoire du cinéma, de la littérature, d'une chanson, de ce qu'on veut, de Godard à Reggiani, c'est la vie et l'art. Et quel art, celui de Carax, entamé par ce film : entêtant et personnel - son territoire, son Paris, son Pont neuf -, un art qui ne s'excuse pas d'exister, qui parle, parle, déclame du Rimbaud, du Char, du Ferré, du Carax dans un noir et blanc garrélien d'une mélancolie déchirante tant l'art et le cinéma ne cessent de rappeler l'impossibilité de l'amour dans ce monde moderne. Désillusion, déchirure, dans mon coeur, le tien et celui d'Eustache qui donne au cinéma de Carax ce sentiment d'urgence, cette course à la mort vers l'art, le sang et la fin. On ne meurt pas vieux chez Carax, on se frôle à peine qu'on s'envole comme Binoche dans Rouge Sang, en accéléré sur le tarmac, comme Ian Curtis aussi et surtout. Car le cinéma de Léos Carax, qui n'a pas pas d'avenir, est avant tout punk, c'est l'histoire des années 80 et d'une génération fascinée par Godard et biberonnée à Joy Division, New Order, Orchestral Maneuvre in the dark, pleine de désillusion et avide d'amour. Boy meet girl, un garçon et une fille, un regard, un ciseau dans le coeur.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 046 abonnés 4 194 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 novembre 2016
    Les débuts de Leos Caras me laisse assez froid finalement. J’espérai beaucoup plus de ce réalisateur, qui certes ici nous propose un travail formel de relative qualité, mais qui sur le fond peine à nous entrainer.
    Boy meets girl est un film élégant. Une très belle photographie en noir et blanc, une mise en scène audacieuse pour un premier film qui laisse entrevoir un réalisateur avec une vraie personnalité, et un cadre parisien bien utilisé qui fait de ce film un métrage typé et tout à fait reconnaissable. C’est un bon point, et on peut dire qu’il y a quelques tableaux mémorables qui appartiennent sans nul doute au meilleur du cinéma français des années 80. La bande son, elle, est plus inégale. Quelques très beaux morceaux, non originaux d’ailleurs, mais elle est peu présente finalement, ce qui me parait frustrant car ça n’en rend le métrage que plus mollasson.
    Car si sur la forme le film se défend, sur le fond c’est autre chose. Non content de nous raconter une histoire parmi les plus classiques du cinéma, pour ne pas dire de l’art, Carax nous le fait sur une tonalité auteurisante des plus pénibles. Tantôt des silences qui n’en finissent plus, tantôt des dialogues très écrits qui s’étirent outre mesure, et la narration est tout à fait chaotique, le film étant surtout un patchwork. On a des successions de scènes dont l’intérêt est fort inégal, et qui débouche sur un métrage lourd, sachant que l’utilité de toutes n’est pas évidente. En clair, Carax nous offre une intrigue sans grand relief, et en plus il le fait avec une narration peu enthousiasmante.
    Le casting est emmené essentiellement par deux acteurs : Mireille Perrier et Denis Lavant. Belle performance pour les deux, avec un Denis Lavant étonnant face à une Mireille Perrier au jeu triste subtil. Malheureusement leurs personnages peinent à séduire avec leur écriture aussi lassante que le scénario. On se surprend d’ailleurs, après avoir passé tout le film en leur compagnie, de constater à la fin qu’on ne les connait guère plus qu’au début.
    Franchement ce Boy meets Girl ne m’a pas enthousiasmé plus que cela. Si je reconnais que Carax nous offre un vrai style personnel (encore qu’on sent des influences Nouvelle Vague) pour un premier film, néanmoins la faiblesse du propos rend l’ensemble ennuyeux et pesant. 2
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 747 abonnés 12 116 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2019
    Alex tente de redonner goût à la vie à Mireille, une jeune femme dèsespèrèe! Ses deux personnages sont nès en 1960 (comme Carax) et habitent à Paris! Lui l'aime dèjà sans la connaître, n'est-il pas trop tard ? Le traitement de ce thème n'est en tout cas nullement romantique, il se veut avant tout un hommage à Godard et à son « A bout de souffle ». Carax dècouvre Denis Lavant sur une scène de thèâtre et en fera l'acteur central de son triptyque en "Alex". Beaucoup de films difficiles à son actif, Mireille Perrier excelle une fois de plus dans un personnage repliè sur elle-même, seule et fragile, avec une sûretè et une vèritè dignes des plus grandes actrices des 80's! Film d'accès difficile mais film clinquant et sophistiquè d'un esthètisme très mode dû au chef opèrateur attitrè de Carax (la photo en noir et blanc est très belle à la fois mi-mercure, mi-carbone), l'histoire est servie par deux remarquables comèdiens qui ont fait du chemin depuis, èlectrisant pour l’un le "Pont Neuf" dans un Paris pleine d'images sublimes, et saisissant pour l’autre "Un monde sans pitiè" avec l'air du temps d'une gènèration sans illusion! Dommage que le public de l'èpoque soit restè de marbre rendant un mal pour un bien "Boy Meets Girl" culte et incontournable...
    stebbins
    stebbins

    453 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 décembre 2009
    Premier long métrage d'un artiste intégral, Boy Meets Girl est un vrai plaisir de cinéma. Si l'oeuvre de Leos Carax opère d'une force de tous les instants, c'est probablement parce que sa virtuosité ne l'empêche pas de rester simple. Carax semble filmer à l'instinct en même temps qu'il déborde de maîtrise, aussi bien sur le plan de l'écriture que sur celui de la technique. C'est peut-être du génie dont il est question, de celui qui semble hanté par la poésie, la musique et la BD, de celui qui parvient à brasser des éléments disparates pour mieux jouer sur l'écho. Car Boy Meets Girl raisonne longtemps après, tel un incessant refrain populaire : son apparence un brin surannée n'est justement qu'une apparence. Carax signe un film intemporel à partir d'un récit dont la banalité importe peu : Denis Lavant, jeune comédien dont le débit de paroles rappelle celui du Léaud godardien, est extraordinaire. Et comme l'a très justement fait remarquer une autre critique, Mireille Perrier évoque la Renée Falconetti de La Passion de Jeanne d'Arc de Dreyer. Obsédé par Tintin et ses aventures, Leos Carax filme l'intimité comme un poème épique mêlé d'innocence et de modernité. On appelle ça un chef d'oeuvre.
    Plume231
    Plume231

    3 424 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 2 mai 2014
    A part quelques moments inspirés où sent poindre le futur réalisateur talentueux et original des "Amants du Pont Neuf" et de "Holy Motors" comme celui du métro ou encore celui qui se déroule à l'arrière du bus au moment où un autre bus arrive, je dois dire que je n'ai pas trouvé grand-chose d'emballant dans ce premier long où Leos Carax est visiblement sous l'influence de Jean-Luc Godard avec cette suite de collages totalement décousue où toute trace scénaristique est inexistante et où les personnages ne peuvent pas exister...
    Dans cette dernière optique, on ne peut pas dire aussi que le grand acteur fétiche du réalisateur Denis Lavant soit gâté par un rôle sans consistance.
    Heureusement que Leos Carax bifurquera vers un cinéma plus profond où lui et son comédien récurrent exprimeront nettement mieux leur talent...
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 775 abonnés 3 954 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 juin 2011
    Si le film commence plutôt bien, une sorte de mélange entre du Godard, du Truffaut et du Bresson, tout en étant assez imprévisible, je me voyais adorer ce film, qui je l'avoue pendant une bonne demi heure m'a vraiment intéressé, ensuite le temps fini par ne plus passer, la très belle photo par moment en noir et blanc et la mise en scène peu académique fini par lasser, l'histoire ne décolle pas vraiment. C'est dommage je pense que c'est le genre de film qui a du potentiel. Il faudra que je le revoies peut-être après avoir vu quelques autres Carax, mais j'ai pas été convaincu par le film, mais j'ai été intrigué par ce réalisateur, même s'il n'a pas réussi à maintenir mon intérêt pour son film. Film qui possède de beaux moments, des scènes typiquement nouvelle vague comme je les aime, des images tremblotantes comme jamais. C'est une curiosité plus qu'un bon film, mais pour le coup ça n'a pas suffit.
    SYNEPHIL
    SYNEPHIL

    38 abonnés 1 134 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 17 février 2016
    Je n'ai pas resisté + de 40mn a cet OFNI ou seul l'esthetisme soigné et le joli noir et blanc merite un leger detour ,par ce que pour l'interet du scenario ,desolé mais je cherche encore !!!! Vraiment dommage de voir 2 excellents comediens perdus au milieu de ce no man's land cinématographique ou les longues plages de silences le dispute a l'ennui le + profond.Remarqué que ca "decolle" peut etre au bout de 45mn de film ??? Ca serait quand meme etonnant mais bon tant pis ou alors peut etre comme somnifer !!!
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    887 abonnés 4 805 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 décembre 2017
    La démonstration par l’image que l’amour est un doute incessant. Et si c’était justement cet ennui qui justifiait ce doute. L’ennui partagé avec le spectateur. Ces morceaux de puzzle qui témoignent d’un sentiment à naître.
    Parfois éthéré, comme un Resnais, parfois élégant dans ses images et parfois prosaïque.
    Parfois ennuyeux mais un voyage intéressant entre vie et mort.
     Kurosawa
    Kurosawa

    503 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2014
    "Boy meets girl" est le premier film de Leos Carax, un cinéaste qui atteint déjà là une maturité impressionnante. Dans l'esprit de la Nouvelle vague avec ce noir et blanc d'une beauté à couper le souffle, ces ruptures de plans brèves et imprévisibles, et puis deux grands thèmes (l'amour et le langage) qui dominent d'autres réflexions comme la mort ou encore la solitude, ce film doté d'une certaine abstraction parvient à toucher par son mélange de drôlerie singulière et de tragédie. Et même si toutes les scènes ne sont pas réussies, il faut saluer l'audace d'une telle radicalité stylistique mise au service d'une poésie indispensable et malheureusement trop rare. Surprenant, déconcertant, et follement romantique !
    FaRem
    FaRem

    7 231 abonnés 8 747 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 25 novembre 2013
    Denis Lavant est un grand acteur mais là ça n'a pas suffit j'ai pas du tout accroché à ce film c'est juste une question de gout mais je suis vraiment ennuyé en le regardant.
    Hotinhere
    Hotinhere

    400 abonnés 4 706 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 avril 2022
    Premier film de Léo Carax, et déjà un ovni cinématographique, qui narre les errances amoureuses d’Alex, avec une mise en scène esthétiquement sublime, dans un noir et blanc élégant, mais (comme souvent aussi chez Godard) au service d’un récit artificiel et très ennuyant.
    maxime ...
    maxime ...

    190 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 juillet 2023
    " Tout pour être aimé et pourtant ... Boy Meets girl aussi beau soit-il ne subsiste que par éclats. Les vacations et errances d'Alex sont confuse, sans but, faites de vérités fulgurantes certes mais pourquoi ? Je n'ai pas le plaisir de l'espionnage maladif, je suis au final perdu à défaut d’être éperdu, film contagieux et poétique mais harassant ! "

    Ainsi se résumait ma critique de ce film, il y'a six ans ! Les choses changent, pas comme on le pense, d'une certaine manière je ne bouge pas un mot à ma première incompréhension, j'en ajoute à l'inverse plus au désœuvrement que j'ai cette fois ici perçu. L'histoire de ce jeune homme est celle d'un type qui n'en a plus, qui s'imagine que tout est couru d'avance, que tout est foutu ... Il rêve cependant encore, il ne fait d'ailleurs plus que cela ! La magnifique séquence dans la cuisine, insiste à ravir sur le contour de cette discussion entre ses deux jeunes gens perdus devant ce monde qui se délite à leurs sentiments et perceptions.

    Avant ceci, le premier long métrage de Leos Carax regorge déjà des ses envies, déborde à foison d'images inoubliables et d'une créativité qui sème son accoutumance à cette même idée de la création, de son geste sublime mais vu comme inutile ... Tout du moins face à l'inévitable. Un mot, pour ce noir et blanc, ravissant et si justifié dans cette cadence ou l'obscurité rencontre sa part de lumière, dans un chassé croisé de déambulations intrinsèques de son condensé à l'existence même de cette fascination pour sa brutale transposition. Carax, d'emblée défile le cours de son périple dans une image pas très net, là ou le visage et le corps de ses protagonistes deviennent encore plus troublant !

    Le son aussi s'ébruite dans une drôle de saccade. De la petite voix incompréhensible dans cette exode en bagnole, ou l'on jette après menace du coup de fil toutes les affaires à l'eau, au bruit de la bouilloire dans cette cuisine, encore elle, qui couvre les phrases qui s'accorde pour autant comme jamais. Le chapitre n'est pas non plus très clair dans cette frivole conduite, elle se marque de théâtralité dans la découpe de ses évènements qui se termine dans une moult révolte face à elle même et sa contradiction. La musique est là, pour tout remettre droit, la seule des parenthèses qui tiens ici debout, envers et contre tout, enfin presque ... " Je sui venue te dire que je m'en vais ... "

    J'évoque les affaires à la flotte des débuts, il n'y a pas que ces dernières qui si retrouvent puisque la violente dispute de ses deux jeunes hommes s'achemine elle aussi avec la chute de l'un d'entre eux dans ses eaux obscures. Pourtant tout ne commence pas dans le heurt, les retrouvailles semble à première vue celle des confidences, d'une certaine complicité dans cette marche au bord du fleuve et de la route qui fulmine toutefois vers une bagarre ou le visage d'Alex, notre personnage titre se déforme sous l'évidente nouvelle donne de cet affrontement soudain ! L'image, fait le travail pour capté une attention sur ses lignes, ses traits, sur la ganache d'un jeune Denis Lavant immense, déjà !

    On virevolte vers un autre visage et non des moindres, celui de Mireille, Mireille Pérrier, actrice magnifique, elle aussi. L'apparence stoïque de sa position tranche avec ce regard, qui semble hagard et qui au fond brule éperdument derrière un brouillard qui ne dissimule pas tant que ça son feu. C'est de sa voix, tout du moins, qu'elle sort en apparence de son inertie. " - Tu vas ou ? " C'est ce qu'elle dit, à l'intention de son compagnon, qui la quitte, non sans petites manies, qui m'a de suite évoqué Robert Bresson, dans sa manière équivoque de collecter les infos dans le moindre petit détail. La musique et la cigarette interviennent tout juste avant cette danse/transe de cette dernière qui prépare ses premières sorties de pistes pour prendre la tangente, à son tour. L'amour qui se termine, dans cette interphone qui livre sa poésie si virulente de dégout, de détestation de cet ensemble à deux replonge pour un temps le chavirage intense de cette jeune femme ...

    On continue en même temps de cette séparation à découvrir le parcours de ce jeune homme qui écris sur les murs peu épais de sa chambre, planque d'ailleurs son récit derrière le tableau qui énumère les dates clés de sa vie. Sa - nouvelle - fuite, après avoir cogné contre ce même mur lors de son intention de saisir sa machine, aussitôt annihilé par les cris du voisin va dès lors recadencer sa démarche vers une autre sorte de narration, non sans risques ... Les projectiles nous le disent, sans perdre de temps.

    Le casque qu'il visse sur sa tête, avant de remonter le pont ( avec Bowie, comme un avant gout de ... ) dans une contemplation calme tranche avec la danse de Mireille qui livre enfin toute son expertise des claquettes qu'elle distingue à sa manière, dans une joliesse qui tire vers une forme d'extase. La peine du réveil, à 6h37, ou 39, selon la conversation téléphonique du père d'Alex avec ce dernier termine cette pulsion de jeunesse, de vie sans attente particulière. La mort, direct de l'échange qui tire des " vapes " ce même Alex, dans ses promesses faites dirige la conduite vers une autre dérive. Le vol de disque, de Barbara, dont on comprendra plus tard le sens, et la fuite, encore, tente en vain de s'échapper à ses termes, à ce demain qu'on éloigne sans cesses ...

    La réception huppée, de l'incruste, tout comme de la présentation froide qui en est faite de cette société qui s'ennui, qui la trompe dans ce frauduleux partage est un rappel à l'ordre de la conduite à tenir, ainsi et pour toujours à l'avenir. Clairement, dans un premier temps, ce moment m'affecte de la même manière, encore plus que dans le souffle consentit par cette épluche d'une jeunesse qui n'a plus rien à attendre ... De silence, toutefois, vient un signe qui va redonner du corps à cette envolée de style si peu anodine.

    La traduction sur le canapé du muet, de sa nouvelle référence à ce dernier, après la mention lors de cette même séquence de l'interphone déjà expliqué amène un peu d'entrain dans le marasme de son ambiance morbide ! La timidité et la peur son confondu par le cran de l'audace érigé en Art, en contre-culture, en espace de vie sur le morose des conditions vénéneuses de ces attentes qui m'indiffère et parfois, j'avoue, m'exaspère ! Car oui, Carax fait long, à juste titre, mais ma sensibilité ne coïncide néanmoins pas avec le principe que j'admire, je le redis.

    La rencontre de ses deux verres brisés, la porte qui s'entrouvre, le coup de téléphone dans la pièce aux pleurs de bébés, ainsi de suite n'ont pas non plus mes faveurs ! La suite par contre ...

    " Vous êtes le genre d'invité que l'on retrouve toujours dans la cuisine. " Cette parole, que j'atteste, résume mon adoration pour cette partie du film. Elle est celle qui me reste encore si vif au moment d'écrire ses lignes. Le souvenir de la tasse, de ce premier moment ou le vernis s'écaille, donne à voir plus clair dans l'instant qui s'apprête à advenir, de sa grandeur manifeste. L'apparition de Mireille, cheveux court et lunette de soleil dans ce lieu de cinéma, oui la cuisine est un endroit incroyable pour faire un film, m'a subjugué !

    Tout la discussion autour de ses vies qui se rate, dit clairement et ceux pour la première fois dans ce film qui prend un temps fou pour tout m'a littéralement envouté, de a à z. Il et elle se racontent, chacun leurs tours, l'un à l'autre, leurs errances, les abandons qu'ils vivent, le manque qu'ils ressentent. De sa peur à lui, qui l'empêche de vivre pleinement, de la sienne à elle, qui la ronge et la pousse au pire, témoigne d'une perdition en partage, une scène si belle à voir et à entendre. Barbara, dont Mireille en est un ersatz, si je n'ose dire, est d'ailleurs une nouvelle fois chanté par celle-ci ... La lumière sur son visage à elle, le trouble du contre jour sur le sien, à lui, bouleverse l'instant, que la déclaration qui suit détruit, une passion mot sur mot qui résonne de ferveur et qui la tue dans le même geste.

    Le silence, la fuite, un ultime flip, pour sourire, un sacré sourire d'ailleurs, avant l'inéluctable ! Un dernier appel qui ne débouche sur rien d'autres que du vide, une eau qui coule, de la baignoire, mais dont les taches qui macule le sol n'ont rien de transparentes, ni d'immaculées. Un effondrement sous une nuit d'étoiles.

    Boy Meets Girl est un film très beau, qui raconte l'imperfection, dans cette imprécision magique. Le film tire le portrait de l'ennui, la perte de repère et de gout pour une vie qui n'est pas aussi palpitante que les songes de rêves flamboyants ! Un film lourd, pesant, avec des légèretés somptueuses. Des répétitions, avant l'incroyable suite ... Carax entrouvre une boite ou les images, le style, sa splendeur en atteste une attention au texte, une torpeur pour un mal-être qui rejaillit dans le contexte d'une mise en scène fleuve et bousculée par le terne et la fièvre. Un mariage sans alliances qui confère une drôle de particularité à ce film qui déchante et enchante, dans une seconde proche et si différente.
    Rodrigue B
    Rodrigue B

    18 abonnés 220 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 avril 2019
    Léos Carax a su imposer son style à un public averti ! En fait, il ne faut pas être pressé, soyez patients. Comme un bon vin se savoure avec un palais développé, le cinéma de Carax nécessite qu'on y soit habitué. Aussi, pour les avoir vus dans le désordre, j'ai d'abord détesté « Pola X », ensuite j'ai été plus ou moins intéressé par « Les Amants du Pont-Neuf » et maintenant je découvre son premier : « Boy meets girl » que j'apprécie grâce à mon apprentissage. On suit le parcours d'Alex dans un Paris étouffant, il n'a pas fini de grandir mais il semble tout connaître de l'amour, du coup de foudre à la rupture. Un long métrage très personnel pour Carax, il s'essaie à la mise en place d'un grand nombre de figures de style parfois indigestes mais qui créent la marque de fabrique poétique de son auteur.
    Une scène culte nous arrive avec la deuxième partie de l'oeuvre, la rencontre effective des deux protagonistes, « Y a que les premières fois qui m'intéressent, - Alors oui tu ne vas pas faire long feu », « J'ai suffisamment de projets pour remplir deux vies, j'aime bien voir ma vie comme une biographie ! », lors de cet échange entre Mireille et Alex, ce dernier EST Carax ! Cet échange nous rapproche de l'auteur comme jamais il ne nous en redonnera l'occasion.
    Roub E.
    Roub E.

    708 abonnés 4 795 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 avril 2022
    Pour son premier long métrage Leos Carax fait un film fortement inspiré de la nouvelle vague avec notamment des dialogues très écrits, très littéraires même si par moment j’ai senti une part d’improvisation de ses acteurs. Pour raconter son histoire vielle comme le monde il choisi un noir et blanc élégant qui soutient quelques plans de toute beauté. Mais quel ennui!!! Film dépressif et amorphe l’heure quarante qu’il dure m’a paru une éternité et malheureusement ses quelques fulgurances esthétiques n’ont pas suffit à me tenir éveillé (oui j’ai du m’y reprendre à trois fois pour en arriver à bout).
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