Avis : Les Lyonnais - Page 10

Olivier Marchal signe en 2011 « Les lyonnais », inspiré de la fameuse bande du même nom qui effectua de nombreux vol à main armée dans les années 1960 et 1970. Comme durant ses précédentes œuvres, Marchal ne fait pas autre chose hormis être démonstratif de bout en bout. Les acteurs ne sont pas en cause ; ils demeurent même honorables. C’est plutôt le film en soi qui s’avère banal. Ce qui manque à ces « Lyonnais » est une vraie personnalité, la pérennité d’un style. Comme à son habitude, Olivier Marchal fanfaronne.

Le film se divise entre deux époques, qui s'équilibre parfaitement, la première qui reprend la naissance du gang des Lyonnais, la seconde qui nous les montre aujourd'hui, retiré des affaires mais tout aussi dangereux.
L'équilibre entre les deux époques est assez bien trouvé, on aurait pu craindre le pire, mais l'efficacité de la mise en scène évite des flash back trop lourd. Ce qui est assez étonnant, c'est le choix des acteurs pour jouer les Lanvin et autre Karyo jeune, pas un trait de ressemblance, étant donné qu'ils doivent représenter les mêmes personnages, on aurait au moins souhaité des acteurs qui se ressemble, mais bon, le choix a été fait autrement.
Lanvin joue sur un registre, sérieux, grave, taciturne, et il ne lâche pas ce jeu de tout le film, mais ça lui va bien donc, on ne va pas lui reprocher.
Un film de tradition, efficace, on prend parti pour ces truands, même si ce ne sont que des tueurs, et que l'on ne devrait pas être ému de ce qu'ils leur arrivent. De bonne facture.

"Les Lyonnais" est un des meilleurs films qu'Olivier Marchal ait fait...qui remonte à 12 ans. Il montre savamment, au travers d'une reconstitution des années 60-70 remarquable, deux époques : celle d'une France qui n'existe plus, avec sa pègre bien à elle, une justice sévère, une police dure, des voyous qui l'étaient tout autant mais avait un minimum d'honneur....et celle d'aujourd'hui. Il aborde le thème de l'amitié, de la trahison mais également les relations parfois particulières entre policiers et voyous... et les conséquences d'une telle vie. En tout état de cause Les scènes d'action, la photographie, les plans, le montage, tout est vraiment soigné. Les acteurs sont surtout excellents à commencer par Gerard Lancin, appuyé par toute une galerie de "gueules de bonhommes". Une belle réussite.

Pour tous ceux qui considèrent encore Olivier Marchal comme un simple flic passé à la réalisation pour le plaisir, le visionnage des Lyonnais, sont quatrième film, risque d’être un vrai choc. Car n’en déplaise à certain, ce film, qui ressuscite les polars old school de la belle époque, fais passer Marchal dans la cours des très grand réalisateur français. Car s’il est claire que Marchal ne réinvente rien il s’approprie en revanche les code du genre et les figures imposées pour mieux les détourner et offrir un spectacle d’une générosité total à échelle humaine. Car ce qui frappe le plus à la vision des Lyonnais c’est de voir à quel point le réalisateur aime profondément ses personnages, figure fantasmatique du milieu criminel mais être humain complexe avant tout, ainsi que les acteurs qui les incarnes, gueule buriner comme on en fait plus et qui renvois indéniablement au Gabin, Ventura, Marvin et consort. Des gueules marqués par la vie qui donne au film une authenticité bouleversante. Filmé au plus prés des visages qui laisse transparaitre toute l’humanité et la douleur de ses protagonistes, économe en dialogue (les vieux de la vieilles ne parle pas pour ne rien dire) mais doté de réplique percutante Marchal et ses interprètes nous montre comme rarement avant lui des figures de gangster badass et grandiloquentes mais tiraillées entre des enjeux moreaux et personnel. Empruntant un style propre à Scorsese tout comme à Verneuil mais en se l’appropriant pour en tirer son œuvre la plus personnelle, Marchal arrive à développer des thématiques puissantes comme la famille, l’honneur, le poids du passer et j’en passe. Des thématiques que n’aurait pas reniées un certain John Woo adepte du code d’honneur des samouraïs que Marchal s’approprie pour la transposer dans un univers plus familier au spectateur français. Offrant de spectaculaire morceau de bravoure (l’attaque de l’hôpital) à la fois dynamique et percutant et finissant sur 30 minutes d’une intensité rare, les Lyonnais peux se targuer de redonner haut la main ses lettres de noblesse à un cinéma très seventies dans l’âme qui avait trop longtemps manqué aux cinéphiles. Et si on peut reprocher une trop courte durée au film (tout en sachant qu’il y a eu 23 versions du montage différent, ce qui ce ressent) comment faire la fine bouche devant une œuvre si humble, sincère et bouleversante. Effectivement le montage peux paraitre des fois trop brutal mais les nombreux flashes back qui montre la naissance du gang sont si captivant tout en apportant un vrai plus à l’histoire et ses personnages que ça serait chipoter que d’émettre des réserves sur la fluidité de celui-ci. D’autant plus que tout les comédiens sont excellent, du gang d’aujourd’hui avec Lanvin, Astier, Duval et Karyo à leurs homologues jeunes où en ressort la présence animal de Dimitri Storoge , parfait, qui arrive à traduire d’un simple regard tout le désespoir de sa vie. Une vie cassée par une erreur judiciaire qui le fera basculer à jamais dans une spirale infernale qui le fera devenir ce qu’il ne voulait pas. Car si le film prend des parties pris purement cinématographique pour raconter une histoire inventée de toute pièce, les personnages et leurs basculements psychologiques sont eux bien réel. Le gang des lyonnais a réellement exister et le personnage de Momon interpréter magistralement par Gérard Lanvin a effectivement passer 6 mois en taule dans sa jeunesse pour un simple vole de cerise un soir où il était bourré. Une décision judiciaire lourde de conséquence qui brisa définitivement un homme finalement attaché à des valeurs simples. Cette charge contre une justice expéditive, Marchal ne la surligne jamais, préférant laisser transparaitre avec force les tourments moraux, identitaires et idéologiques de ses personnages. Avec les Lyonnais, Marchal signe une fresque ample et ambitieuse tourné entièrement vers l’humain mais qui n’hésite pourtant jamais, quand c’est nécessaire, à montrer de pur moment de tension palpable et de spectaculaire efficace mais jamais racoleur. Bref, une date dans le cinoche français qu’il est impératif de voir comme tout bon chef d’œuvre qui ce respecte.

Quatrième long-métrage pour l’ex-flic Olivier Marchal (36 Quai des Orfèvres - 2004 & MR 73 - 2008) qui adapte ici les mémoires d’un célèbre gangster (Edmond Vidal), figure emblématique du "gang des Lyonnais", qui ont sévit entre les années 60 et 70. Olivier Marchal y dresse le portrait d’un homme rustre et fidèle à ses principes (c’était un des rares gangsters a avoir des codes et des règles, au point de parvenir à faire des braquages sans violence ou dommages collatéraux). Alternant entre présent et passé, le film nous éclaire sur la relation qu’entretenait Edmond Vidal (Gérard Lanvin) & Serge Suttel (Tchéky Karyo), deux amis d’enfance qui deviendront des délinquants suite à leur première incarcération (pour le simple vol d’une cagette de cerises). Unis à la vie comme à la mort, on suit leur parcourt semé d’embûches, alternant avec de nombreux flashs-back et quelques scènes d’actions survoltées. Le tandem Lanvin/Karyo fonctionne à merveille, Gérard Lanvin joue les apollon du 3ème âge (le rôle était initialement prévu pour Alain Delon), face à un Tchéky Karyo convainquant mais plus en retrait. Entre amitié, braquages, trahison, vengeance et rédemption, Les Lyonnais (2011) ne fait que confirmer tout le bien que l’on pense d’Olivier Marchal (en ex-flic reconvertit en réalisateur).

Adaptation libre des mémoires de Edmond Vidal (joué par Lanvin donc)... Libre est bien le mot car quasi rien dans ce film est vrai ; extrapolations, transformations de vérité et raccourcis font que ce film n'a de Lyonnais que les grandes lignes. Précisons aussi de Vidal n'est pas, à l'origine, le leader du groupe... Historiquement ces libertés arasent nettement la portée du film. Ne soyons pas étonné George Marchal, bien qu'ex-flic, n'a jamais été porté sur la fidélité des faits ni sur le réalisme du monde policier... Des flics qui roule en Audi dernier cri et en AlfaRoméo c'est de la SF par exemple... Pourtant ce film est largement son meilleur film ! Fallait-il qu'il passe l'arme à gauche ?! En tous cas il est clair que Marchal est plus précis et sa mise en scène s'offer un style plus personnel et plus abouti. Si le choix des flashbacks est discutable le scénario reste basé sur une ligne directrice certe classique mais diablement efficace. Le casting de gueules cassées est excellent. Bref Marchal s'améliore... Si seulement il voulait être plus proche de la réalité des faits il entrerait dans la cour des grands.

Ancien flic Olivier Marchal a fait des séries TV et films du genre sa spécialité. Même si on le voit parfois acteur, pas maladroit, ailleurs. Ici, il est une fois de plus scénariste et réalisateur. Après le chef d’œuvre 36, quai des Orfèvres et le mitigé MR 73, il n’a pas a rougir de ces Lyonnais. Inspiré de faits réels, son film est prenant, le suspens est bon, le coup de théâtre inattendu, même si on ne reste pas scotché au siège...
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Un agréable polar et quelques séquences percutantes mais Marchal ne possède pas le style des Becker, Melville et Corneau qui ont fait la gloire du cinéma policier français et Richet le dépasse sur son propre terrain. Les conventions (l'honneur supposée des vieux truands) ont pris un sacré coup de vieux et l'on pourra être agacé de cette mode des tubes musicaux d'époque dès que la narration se réfère aux années 60 ou 70. Lanvin est plus limité que prévu mais domine aisément un casting un peu mou. Ces réserves précisées, on passe un bon moment.

Pas de surprises, ni bonnes ni mauvaises! On assiste au film qu'on est allé voir. "Les Lyonnais" est un film à l'ancienne sans grande imagination scénaristique (le vieux truand qui remet le couvert, l'amitié virile, la parole donnée, le respect des flics pour les beaux mecs) mais nous épargne heureusement les longues préparations de braquage et les interminables poursuites en bagnole (ouf). Une bande originale qui commence par Deep Purple ne peut pas être mauvaise mais ne renouvelle pas vraiment le genre. Le montage nerveux mais qui permet de s'adapter sans mal au basculement entre les époques, rythme ce thriller très efficacement. Lanvin, le chef de bande-rangé-des-voitures-et-qui-reprend-du-service évite soigneusement de sourire tout au long du film et ne marque ses émotions que par des grimaces très travaillées. Pas beaucoup d'évolution depuis les vieux Ventura, dommage. Aucun humour non plus dans des scènes parfois très cruelles. En résumé, film qui se laisse voir mais qu'on oubliera très vite.

Un film d'hommes, pour les hommes, par des hommes, avec des hommes. Voilà plus ou moins ce qui ressort du polar d'Olivier Marchal. Une virilité à la fois excessive mais également point fort de l'histoire, caractérisée par une distribution et des dialogues couillus. Tout n'y est pas parfait mais on se divertit sans problème.

Après la déception du crépusculaire "MR 73", Olivier Marchal s’était refait une santé via Canal et la série "Braquo". C’est donc du haut de son statut de patron du polar français qu’il nous livre sa nouvelle réalisation, librement inspirée de la vie de Momon Vidal (et de son livre "Pour une poignée de cerises") et qu’il passe donc, pour la première fois, du côté des truands. Pour l’occasion, Marchal a musclé sa mise en scène (on est loin du contemplatif glauque de "MR 73") et nous la joue même façon Coppola dans "Le Parrain" avec ses fêtes de famille, ses trahisons et ses blessures cachées. Difficile d’ailleurs d ne pas voir dans "Les Lyonnais" la fascination de Marchal pour le truand qui, avec son gang, a fait trembler la France des années 70 et surtout pour sa mentalité à l’ancienne. C’est sans doute la raison pour laquelle le film est alourdi de très nombreux flash-backs retraçant l’ascension de Momon au sein du gang des Lyonnais au détriment de l’intrigue contemporaine (qui se limite au final au retour perturbateur de Serge). Paradoxalement, l’évocation du passé est la partie la moins réussie du film, la faute à un certain manque d’originalité du récit (le parcours criminel de Momon est d’une facture très classique) et de la mise en scène (la seule teinte de l’image est insuffisante pour créer une mise en abyme dans la France giscardienne) mais surtout d’un casting qui ne peut pas rivaliser avec les gueules de cinéma hallucinantes réunies par Marchal pour camper les héros de nos jours. Car, et c’est un autre paradoxe des "Lyonnais", la grande idée du film (réunir un casting à l’ancienne qui fleure bon la testostérone et l’amitié virile) est également sa faiblesse. Le meilleur exemple est le personnage de Momon Vidal, campé par l’éblouissant Gérard Lanvin, évident en gangster vieillissant obsédé par le sens de l’honneur (et qui n’en finit plus de s’imposer comme un monstre du cinéma français) mais également par le frêle Dimitri Storoge. La différence de charisme entre les 2 acteurs dessert le personnage, raisonnement qui tient également par les autres membres du gang. Il faut dire qu’entre Tchéky Karyo, Lionnel Astier et Daniel Duval (dans un rôle trop peu développé néanmoins), la concurrence était rude, et ce alors que je reprocherais également à Marchal de ne pas avoir suffisamment mis en avant leur complicité. Mis à part ce défaut, le reste du casting est des plus satisfaisants (François Levantal, Etienne Chicot, Francis Renaud, David Kammenos…) et confirme, s’il en était encore besoin, l’amour de Marchal pour les vraies tronches. Le réalisateur n’oublie cependant pas d’où il vient et réussit à rendre passionnant le personnage du flic (joué magnifiquement par le trop rare Patrick Catalifo) dont on peut soupçonner qu’il est son double sur grand écran, entre sens du devoir policier et admiration pour le braqueur. "Les Lyonnais" est donc un film inégal qui devrait cependant ravir les amateurs des grands polars d’antan (ce n’est pas un hasard si le film devait, à l’origine, compter dans ses rands, Alain Delon) et qui bénéficie d’une BO signée Erwann Kermovant qui compte parmi les plus belles réussites de l’année.

Biopic imagé sur le gang des Lyonnais composé de gitans . Le film le plus abouti d'Olivier Marchal. 4 étoiles......

Un tout bon film, habité, noir, où se trouve l'essentiel d'une vie ! Fut-ce une vie de truand..

Olivier Marchal commence à se construire une filmographie de genre très intéressante !

"Les Lyonnais" est un polar français d'Olivier Marchal sorti en 2011. Le script s'appuie sur la cavale de Serge (Tcheky Karyo) lié depuis l'enfance à Momon (Gérard Lanvin), 2 truands issus de la communauté des gens du voyage. Alors qu'il est en cavale, Serge se fait arrêter par la police à la sortie de l'école alors qu'il rend visite à sa fille et son fils. Menacé pour avoir escroqué Zerbib, un truand, Momon accepte de prendre en charge son évasion lors d'un transfert à l'hopital. L'évasion est sanglante, plusieurs policiers son abattus, Serge est traqué par Zerbib et les ennuis s'accumulent pour Momon et les siens...

"Les Lyonnais" est un bon polar français. Le film mélange le coté saga historique (avec quelques flashbacks sur la jeunesse des personnages principaux dans le milieu) et un aspect thriller centré de la cavale de serge. D'une certaine façon, le long métrage n'est pas sans rappeler "Romanzo criminale", le film italien de Michele Placido, plus ambitieux et plus long. Le film se situe dans une dimension romantique du monde du milieu mettant en relief le sens de la parole donnée et le code d'honneur.
La dimension sociale du film est également prégnante, le réalisateur rappelant que les 2 amis se font d'abord arrêter pour avoir dérobé un cageot de cerises alors qu'ils étaient à la sortie de l'adolescence...

Le film s'appuie sur une réalisation solide d'Olivier Marchal (Série Braquo, 36 Quai des Orfèvres...) et l'interprétation impeccable de Tcheky Karyo, Gérard Lanvin et Daniel Duval dans l'un de ses derniers rôles.

Nième polar français, dont le plus grand intérêt fut son battage publicitaire. Et après ? Un film efficacement tourné, bien couillu, avec une histoire bourrée de poncifs sur les voyous, les codes, l’amitié, etc., etc. Ça rappelle les demi-navets de Delon, aussi terne, aussi prévisible. Seul le montage est tonique (encore que les flash-backs aux couleurs passées soient excessifs) et le casting bien composé mais la direction des acteurs mal maîtrisée. Au final, un film outrancier et très banal.