Avis : Mammuth - Page 6

Un road movie social, tendre et en même temps une réflexion sur le siècle et la société. L'accroche du film est un prétexte à une envolée lyrique étonnante et généreuse de la part de cet homme qui découvre la liberté au-delà des contraintes administratives. Il laisse derrière lui une génération nouvelle mais il découvre une autre vie, témoin cette image de lui sur sa moto, bras ouverts; l'amour aussi est nouveau. C'est beau

Un road movie tendre et touchant où ce jeune retraité fait face à des tracasseries administratives et retourne dans son passé pour chercher de la paperasse utile pour son dossier de retraite. Mais si les papiers ont disparus avec l écoulement des années, les souvenirs sont restés

Kervern et Délépine ont inventé la comédie déprimante. Comédie
assurément tant les moments de drôleries sont nombreux et réussis.
Déprimante car on sort de Mammuth avec une gueule de bois pas piquée
des vers... la vie c'est merdique... mais c'est comme ça.

Le cinéma vu par Gustave Kervern et Benoît Delépine m’a toujours laissé de marbre. Trop social, trop auteuriste et au final trop démago… Pourtant, je me suis laissé tenter par les critiques dithyrambiques de ce "Mammuth" qui paraissait en outre plus facile d’accès qu’un "Aaltra" ou un "Avida". A tort, ce nouveau film portant la même signature que les précédents, à cette différence près que les 2 Grolandais se sont offert les services d’une vraie tête d’affiche en la personne de Gérard Depardieu. La star nous livre d’ailleurs une prestation étonnante (la première depuis longtemps) en néo-retraité au look improbable écrasé par la société. Les 2nds rôles ne sont pas en reste avec l’hilarante Yolande Moreau en épouse râleuse, Isabelle Adjani en fantôme mais également une succession de cameos inattendus allant d’Anna Mouglalis à Benoît Poelvoorde en passant par Bouli Lanners et Sine. Je suis nettement plus dubitatif quant au rôle de la "révélation" imposée du film, Miss Ming, artiste atypique dont l’univers reste pour moi très anxiogène (les œuvres dans son jardin résument assez bien son monde) et dont les talents d’actrice me paraissent particulièrement surestimées. Mais ce rôle n’aurait pu être qu’un détail si Kervern et Delépine n’avaient pas, une fois encore, choisi de taper sur les "puissants" (comprendre les patrons) sous prétexte d’encenser les travailleurs, que sont limités ici au statut d’esclave moderne d’une société despotique qui n’hésitent pas à les "libérer du joug du travail" à la première incartade. La subtilité et l’objectivité ne sont clairement pas les maîtres mots des réalisateurs qui prennent prétexte de ce voyage initiatique (boursouflé de trous d’airs scénaristiques) pour nous balancer des tartines de leçons de morale franchement pénibles et pour procéder à une dénonciation vaguement anarchiste d’une société cynique où seuls les décalés et les inadaptés sociaux sont épargnés. Et ne parlons même pas du refus des réalisateurs de soigner la forme voire de se complaire dans la laideur, que ce soit à travers les personnages (le héros négligé aux cheveux longs et sales, sa femme surprise en train de se raser les aisselles, la décoration de leur maison…) ou à travers la pellicule franchement dégueulasse donnant à "Mammuth" un cachet "film d’entreprise des années 70". On dérive d’ailleurs régulièrement vers le glauque dérangeant alors que le sujet ne s’y prête pas forcément (voir le corps allongé dans le supermarché ou la scène de masturbation entre cousins). On pourra toujours se consoler avec quelques séquences franchement drôles qui rappellent le talent comique des 2 réalisateurs (le pot de départ de Serge et son cadeau, sa prise de bec avec le boucher, sa rencontre avec la fausse handicapée qui lui demande de rester avec elle aux toilettes, les malheurs de Catherine au rayon poissons, la scène de la plage avec les détecteurs de métaux…). Mais au final, "Mammuth" reste la confirmation que l’univers de Kervern et Delépine n'est décidément pas pour moi !

On avait oublié - honte à nous - après des décennies de rôles caricaturaux et faciles, de films sans grâce, d'apparitions publiques antipathiques, combien Gérard Depardieu était - est - un acteur sublime, lui qui fut dans sa jeunesse l'égal des plus grands. S'il n'y avait qu'une seule bonne chose à dire de "Mammuth", c'est qu'il nous rend l'immense, le génial acteur des années 70, de l'époque Duras, Blier, Téchiné, etc. La subtilité, la légèreté dont fait preuve Depardieu ici, pour donner vie à un personnage qui se prêtait pourtant à tous les excès, laissent tout simplement pantois ! On passera donc une heure et demi émerveillés devant la finesse bouleversante de chacun de ses gestes, de ses mots, et on oubliera d'autant plus facilement les (nombreuses) facettes déplaisantes du film : cette arrogance "arty" qui tire de road movie de Kevern et Delépine vers le bas, loin des modèles Wenders et Jarmusch, clairement évoqués ; cet humour "grolandien" qui en réjouit beaucoup mais me semble assez consternant de facilité ; ces excès de trivialité dépressive qui décrédibilisent nombre de thèmes pourtant pertinents (la dévalorisation du "travail bien fait", la haine de l'autre comme mode de communication systématique, la laideur du milieu urbain "moderne", et globalement la perte générale d'innocence, remplacée par un cynisme déplaisant...). Oui, on passera généreusement sur tout ce qui empêche "Mammuth" d'être du vrai, du grand Cinéma : merci, Monsieur Depardieu !

Part d'un bon sentiment cette quête de rencontres mais malheureusement le film s'enlise au fil du déroulement de celui-çi.

Je ne suis pas amateur de cinéma français, mais j'ai apprécié cette réalisation. Depardieu a joué avec son cœur et ça se voit.
Je suis particulièrement touché par cette scène avec l'homme à l'harmonica. Je ne l'ai pas reconnu tout de site, mais dès qu'il a commencé à jouer, j'ai reconnu la sonorité de Dick Annegarn. J'aime vraiment cet artiste et j'ai apprécié de le voir dans une réalisation.

Road-movie de Papy Pïston, Mammuth est un film attachant, débordant de tendresse, de poésie mélancolique mais lent, si lent qu’il devient souvent ennuyeux… un vrai rythme de retraité paraplégique ! Cependant les acteurs sont magnifiques, Depardieu une fois encore crevant l’écran par sa présence ici débonnaire. Le côté gore pourra choquer certain ; ce n’est, je pense, que le reflet d’un peuple qui souffre, qui galère mais qui a bien plus de cœur et de courage que nos élites sarkoziennes, d’un peuple qui sent la sueur mais jamais la pourriture. L’insertion de séquences surréalistes est judicieuse et le dosage entre le désert intellectuel, la mélancolie tendre, le désespoir assumé et la satire sociale est très juste.

Kerven et Delépine reviennent avec leur univers. Différent de leur deux premières collaborations avec Aaltra et Avida, moins trash, plus profond, Mammuth s'inscrit dans ce que les réalisateurs avaient fait avec Louise Michel tout en continuant à donner plus de hauteur et de grâce à leurs personnages. Une grâce malhabile certes, une grâce de la France profonde mais une grâce quand même. Depardieu est bon dans son rôle de sexagénaire bouleversé par son départ à la retraite. Grave et tristement pudique, il nous fait aimer ce Serge Pilardosse aka Mammuth, personnage brisé, mutique, torturé qui se met en quête de ses fiches de paies manquantes. Un road-trip qui le poussera à ressortir sa vieille moto du garage. Et face à lui, Yolande Moreau, hilarante à chacune de ses apparitions. Sur sa route, les habitués des deux Grolandais, Bouli Lanners, Benoît Poelvoorde sont autant d'apparitions comiques qui viennent ponctuer le voyage de Mammuth qu'on pourrait comparer à un encéphalogramme plat. Les passages où Serge est sur sa moto, bercé par la musique de Gaëtan Roussel, semblent être les seuls moments de légèreté et de liberté en opposition avec le passé qui pèse sur ses épaules.
Pas de doutes, le cinéma du duo s'étoffe, prend de la hauteur tout en se nourrissant inlassablement de ce qui fait son succès, la tristesse de la classe populaire. Mammuth est à mes yeux leur meilleur film, simple, crade mais sacrément joli, avec une force qu'on ne trouvait pas dans leurs précédentes réalisation. Vivement la suite.

Le ton doux-amer propre au duo Kervern-Delépine plane encore sur ce road-trip mélancolique porté par un Depardieu parfait dans le rôle. Si le postulat est excellent et le démarrage réussi, le film patine violemment dans sa deuxième partie. Les rencontres se font moins intéressantes, les dialogues moins incisifs, et l'intrigue ne trouve jamais son second souffle. On termine le visionnage en roue-libre et un peu désabusé par ce potentiel gâché.

Franchement, moi, je l'aimais bien Depardieu. Mais voilà deux films complètement nuls dont il est le héros, ( la tête en friche était supportable sans être passionnant ). Mais j'ai essayé Convoi Exceptionnel, et je n'ai tenu que quelques minutes , devinant que ce serait un supplice. Là, sans connaître les réalisateurs, et sans y prêter attention, je n'ai vu que le pitch, qui semblait fort sympathique. Et puis j'aime bien les road trip, même si ce n'est pas la discipline dans laquelle les Français brillent le plus, le manque de grands espaces se faisant souvent sentir. Bref, j'ai vu le film en entier, mais je crois que Depardieu et moi, c'est fini. Bref, le film commence plutôt bien, pourtant, malgré la laideur de l'image, mais bon...On comprend que son personnage est un homme incivil et odieux, ( il se frite avec le boucher du supermarché, que l'on comprend, il passe son caddie entre des voitures en les éraflant au passage, c'est un gros con, et il a l'air dégueulasse en plus). Pendant sa virée, il ne rencontrera que des personnages dégénérés, crétins ou odieux, ( le truc avec le cousin, c'était vraiment nécessaire )? Tout y passe, la nièce étant un personnage lamentable à la limite du handicap mental. Le personnage d'Adjani ne sert à rien, vague souvenir d'une ex tuée dans un accident, ( à cause de lui) ? En fait, ce film m'a fait penser irrésistiblement au titre d'un film d'Ettore Scola, sans le talent, bien sûr, " Affreux, Sales et Méchants ". En fait, ils auraient aussi bien pu nommer ce film ainsi. Et si c'est de l'art, si c'est intello, tant pis, je préfère rester dans ma bêtise crasse que d'encenser pareille ignominie.

Malgré l’excellence de l’interprétation, ce road movie n'est ni drôle, ni touchant ni émouvant et laisse totalement indifférent.

Gérard Depardieu sillonnant la campagne Française à bord d'une moto des années 70 à la recherche de ses anciens employeurs dans le but de finaliser son dossier retraite, le pitch du film prête à sourire. Le cocktail de réalisme social, de tristesse mélancolique saupoudrée d'humour typiquement "Grolandais" fonctionne surtout grâce à la performance bluffante d'un Depardieu retrouvé.

J'aime beaucoup ce qu'à fait le duo Delépine-Kevern mais je craignais la redite. En effet, Louise-Miche, bien que sympathique, commençait à répéter (seulement après 3 films) les thèmes, tics et autre figure des deux compères grolandais. A ma grande surprise, Mammuth s'avère être rafraîchissant. On reste en terrain connu, mais c'est nettement plus réussi que Louise-Michel. La touche "fantastico-psycho-poétique" du personnage d'Adjani n'est pas transcendante mais apporte ce petit plus qui permet au film de respirer beaucoup mieux et surtout de tendre vers quelque chose d'assez intéressant cinématographiquement.

Un bon film plein d humanité et traite un sujet qui touche énormément de personnes et à ma grande surprise l acteurs principal le fait bien ressorti