Avis : Mammuth - Page 9

Un road movie complètement déjanté. L'un des films les plus barré qu'il m'ait été donné de voir.

On a presque l'impression de se retrouver devant un film de Gaspard Noé, avec un Gérard Depardieu aux airs de Philippe Nahon dans "Seul contre tous" : A moitié psycopathe, qui erre sans véritable but mais auquel on s'attache malgré tout.

Le film est très déstabilisant. On y rencontre des personnages tous plus tarés les uns que les autres et les situations semblent tout droit venues d'une autre dimension.
Un film dans la droite lignée des autres tournages des 2 réalisateurs.
Si ce film est à l'image de la France, ça fait vraiment flipper...! On se croirait au coeur de la principauté!
Si vous hésitez et que vous n'aimez pas les autres réalisations de Delepine et Kervern, ne le regardez pas. Par contre, si vous appréciez leur côté décalé et que vous avez envie de voir un "autre" cinéma, foncez!

Une comédie, un univers.
Déjanté, décallé, et pourtant tellement vrai.
Ce road Trip nous emmène loin de notre siège pour nous montrer cet homme, gros, gras, grand mais vivant. Il parait mou, parfois stupide et pourtant...
Ce film est une petite merveille qui nous fait découvrir comment ce jeune retraité part à la quête de ses fiches de paye... prétexte qui le fera revivre son passé, ses moments de détresse, d'amour.
La perception que l'on a du personnage change durant le film: d'abord empoté et travailleur, on découvre peu à peu un homme à l'histoire tragique, une homme qui a souffert et qui souffre encore.
C'est beau, c'est fou, c'est à voir.

Après Louise-Michel et Avida, Gustave Kervern et Benoît Delépine revienne dans les salles avec un casting de première classe. Mammuth est un road-trip pur et dur, un vrai qui suis toutes les règles du genre. Le synopsis est on ne peux plus simple, un sexagénaire récemment à la retraite doit parcourir les routes pour retrouver des justificatif de travail pour pouvoir justifier de ses trimestres et avoir droit à cette retraite. Et bien sur, comme dans tous road-trip qui se respecte, cette échappée va se transformer en sorte de voyage transcendantale re-faisant découvrir à Mammuth (Gérard Depardieu) son passé et lui permettant de mieux voir son avenir. Dis comme ça, le film ne fait pas vraiment envie, on pourrais craindre de tomber dans du bateau déjà vu 100 fois. Ce serait compter sans le talent des deux compères de Groland, qui une fois encore, assistés par des acteurs sublimes, nous scotchent à notre siège. Le film est beaucoup moins engagé que Louise-Michel, mais il garde quand même l’esprit de ses deux créateurs, enracinés dans une France que l’on est pas sûr de bien connaitre, mais que l’on imagine sans problèmes telles qu’ils la décrivent.
Mammuth est un peu rustre, un peu béta. Sa femme le porte à bout de bras, et lui, même si il aime sa femme, ne peut se défaire d’une autre femme (Isabelle Adjani) qu’il a aimé et perdu. Tous les personnages de Mammuth, s’ils sont caricaturaux, sont d’une précision incroyable. De Depardieu qui ressemble étrangement à Mickey Rourke dans le sublime The Wrestler, à Isabelle Adjani complètement en bordure du film, délicieusement déplacée et pas à sa place. Yolande Moreau est comme à son habitude excellente, mais c’est surtout la prestation de Miss Ming qui est éblouissante. Cette dernière sur-joue, en fait des tonnes, et pourtant ça marche. On notera aussi la très amusante apparition de Benoît Poelvoorde et un petit hommage à Les Valseuses dans une scène de supermarché magnifique.

Le cinéma "socio-trash" de Delepine et Kerven est à la mode ces derniers temps. Il occupe actuellement la place tenue dans les années 90 par les comédies anglaises à connotation sociale de Mike Leigh ou Stephen Frears auxquelles se sont jointes celles plus trash du finlandais Aki Kaurismäki. Le succès de "Louise Michel" a donné une légitimité aux deux compères qui commencent à attirer à eux des pointures du grand écran. C'est Depardieu qui inaugure le bal en apportant son immense carcasse fatiguée à ce colosse à l'esprit simple qui entreprend de retrouver les bulletins de salaires qui lui manquent pour toucher une retraite complète. Comme leurs prédécesseurs Delepine et Kervern nous parlent du sort fait au déshérités de nos sociétés modernes . Ici, ils font mouche en s'appuyant sur un sujet qui fait l'actualité en cette année 2010. Traité sur le mode du road movie le film effectue une sorte de voyage à rebours dans la vie d'un homme qui a dû se construire lui même avec les maigres moyens que lui ont laissé les gènes parentales tout d'abord et la société ensuite qui fait peu de cas de toute une frange de la population dont on ne parle jamais et qui vit pourtant à côté de nous. L'âge du héros n'est pas anodin car il date précisément le début de la crise aux années 70. Ce retour aux sources sera l'occasion de rencontrer des personnages pittoresques et des acteurs rares ou décalés comme Philippe Nahon, Bouli Lanners, Benoit Poelvoorde, Bruno Lochet ou Dick Annegarn. A voir Gégé et ses longs cheveux sur sa grosse moto on pense au Mickey Rourke de "The wrestler" autre antihéros mutique. On se dit que ce bon zigoto qui a enchaîné les petits boulots a du sacrément être exploité par des petits patrons sans vergogne trop heureux d'utiliser à bon compte cette force brute. Les rencontres sont émaillées de moments insolites parfois trash pas toujours compréhensibles qui sont la marque de fabrique des deux auteurs. De ces moments insolites parfois dérangeants on peut se demander s'ils ne servent pas quelquefois à masquer le manque de créativité du scénario , même si ici la fluidité du récit est plus manifeste que dans un "Louise Michel" très décousu aux ruptures de rythme fort dommageables.
S'ils ne veulent pas tomber dans la banalité Delepine et Kervern devront soigner leur approche scénaristique. Depardieu retrouve avec "Mammuth" un peu de la force brute des "valseuses" version quinquagénaire. D'ailleurs si on examine d'un peu plus près les deux films on peut y voir une connexion troublante et se dire que c'est peut-être le destin qu'aurait connu le Jean-Claude de 1973 quand avec son compère Pierrot ils auraient enfin dû se trouver un boulot pour mettre fin à la leur glandouille post adolescente. Enfin on ne peut qu'être triste de voir Adjani tel un fantôme essayer de figer pour l'éternité l'image de sa grandeur perdue. Pourquoi diable n'accepte t'elle pas de vieillir comme sa rivale Huppert le fait si bien ? Un véritable gâchis désormais irréparable tellement l'actrice culte des années 70/80 semble avoir perdu jusqu'aux rudiments du jeu face à la caméra qu'elle savait si bien hypnotiser autrefois. Sympathique

Mammuth est un film correct, mais n’a rien d’exceptionnel.

Pour commencer, je dirais que le scénario est travaillé et plutôt recherché. Il y a de bons dialogues, plusieurs scènes à retenir et la vision de la retraite donnée par les réalisateurs est intéressante. Le personnage principal est développé et le film se regarde facilement du début à la fin. Néanmoins et malgré un rythme correct, le long-métrage s’essouffle dans la deuxième partie et le spectateur se perd un peu dans l’histoire. La mise en scène de Gustave Kervernet et Benoît Delépine est correcte, les deux réalisateurs ont trouvé une bonne façon de raconter ce film.
Du côté de la distribution, c’est un sans-faute. Les actrices comme Yolande Moreau, Anna Mouglalis ou encore Isabelle Adjani sont toutes convaincantes dans leurs rôles et Gérard Depardieu est également parfait dans son interprétation.

Bref, c’est un bon film à voir une fois dans sa vie.

Dans la lignée d'Aaltra - souvenez-vous : ce road movie en fauteuil roulant proprement corrosif - Mammuth risquera de s'apparenter pour certains spectateurs au pire des foutages de gueule : image crado, mise au point lamentable, cadrages vomitifs, rythme un peu trop pépère pour les sortir de leur torpeur, personnages en forme de véritable tue-glamour... Mais Mammuth est avant tout un film de Gustave Kervern et Benoît Delépine, un film du décalage et du second degré, et donc une oeuvre qui ne pourra que diviser son public. Effectivement : pris sans détours Mammuth est moche, lourd, rébarbatif voire déprimant - car nous présentant la société française dans sa lobotomie quotidienne. Mais Mammuth est courageux, prenant le risque d'étaler la beaufitude de ses contemporains sur 90 minutes de pellicule. C'est donc partialement radical, quitte à ennuyer le spectateur, quitte à l'ébranler dans sa bonne conscience et ses idées préconçues, quitte à l'énerver à force de laideur... Gérard Depardieu - dans l'un de ses rôles les plus personnels - trouve là une nouvelle hauteur, après moults ratages devant la caméra. Mammuth, c'est une carcasse de muscle doublée d'un coeur sensible. Hilarant d'un bout à l'autre...

Il y a de la magie dans ce film. De la poésie, de l'émotion, de la tendresse et beaucoup d'amour. Depardieu est formidable. Allez-y !

Gustave Kervern et Benoît Delépine filment l'humain sans concession et sans embellissement, jusqu'à ce que, malheureusement, la saleté de l'image et du milieu dépeint fasse plus forcée que réaliste. Cependant, les premières minutes séduisent par une ironie mordante avant que cette quête aille dans une direction plus langoureuse et émouvante.

Mammuth n'est absolument pas le meilleur film produit par le duo,car ici le film n'est qu'une suite de scènette molle et sans intérêt scenaristique.On a droit a du flottement et du remplissage pour une tentative de critique d'un système et une mauvaise glorification des gens mis en marge par ce système.Ce n'est ni drôle,ni émouvant,mais simplement vraiment chiant.

Encensé par certaines critiques, Mammuth est pour moi une franche déception.

Esthétiquement parlant, le film est très moche. Je ne parle pas du choix de la caméra 16 mm, qui permet de donner un grain à l'image, donnant ainsi un côté nostalgique au film. Non, je parle globalement des plans qui sont vraiment tout sauf beaux.
La faute peut être au fait que le tout est très mal filmé. Les réalisateurs enchaînent les plans rapprochés - quand ce n'est pas des gros plans - ce qui est assez indigeste au bout d'une heure trente de film, surtout avec une caméra format 16 mm. Le tout donne l'impression d'être presque emprisonné.

Au delà de ces considérations techniques, notons que le fond du film ne m'a pas pour autant plus convaincu. Le scénario, qui devient très vite un prétexte à un voyage initiatique, permet au personnage central de rencontrer des "vrais gens", comme lui. Mais en voulant représenter la "France d'en bas" les réalisateurs tombent dans tous les lieux communs possibles. Les personnages sont bêtes mais pas méchants, ce qui donne une impression de snobisme très désagréable. Notons d'ailleurs que de façon très originale les réalisateurs ont choisi Yolande Moreau en tant qu'épouse du principal protagoniste. Je suis ironique, cela va de soit.

Différent de "Louise-Michel" et moins déjanté que "Aaltra", on revient vers du moins accessible. Le sujet est sensible et très intéressant, c'est celui des retraites. Delepine et Kerven n'hésitent pas à déplorer la mauvaise qualité de la situation actuelle de l'emploi (accumulation de petits boulots plus ou moins déclarés) et le financement des retraites (dont les plus jeunes ne bénéficieront pas). Ils parlent aussi de la complexité de l'administration. Riche, intéressant et au cœur du débat social.
Peut être est-ce moins accessible dans la manière qu'on choisit les réalisateurs pour filmer "Mammuth". Les couleurs paraissent vieillies et le grain n'est pas net.
Un très bon film qui ne tombe pas à coté de la plaque avec des passages très amusants.

Mammuth sorte de comédie sociale assez tragique et "drôle". Un casting de qualité piment se road movie...

Les rélisateurs de "Aaltra" et "Louise Michel" sortent avec "Mammuth" leur meilleur film. Entre séquences hilarantes, parfois assez trash, et scènes touchantes, "Mammuth" trouve le juste équilibre. Depardieu est énorme, pas d'autre terme pour définir sa prestation...

Ouf ! un peu plus et j'allais le voir au cinéma, pas vraiment emballant. Outre que le créneau de ce genre de film commence à être embouteillé celui-ci cumule les défauts avec surtout des personnages complètement abrutis certe c'est amusant dans plusieurs scènes mais ça limite pas mal le propos.

Le duo Grolandais repart pour un road-trip, dans "Mammuth" ils filment un Gérard Depardieu, qui n'a pas eu à se forcer pour ce rôle de bougon, en quête de justificatifs pour sa retraite. Mais la narration va très vite dévier de cela pour se concentrer sur le passé de ce personnage pour le moins bizarre. "Mammuth" n'est pas un film ordinaire, il possède même un univers unique qu'il faut absolument apprécier, personnellement je n'ai pas du tout adhéré à cause de ses personnages étranges et déprimant et la manière de filmer du duo. Les seules scènes que j'ai apprécié sont celle de la bande-annonce et avec Benoît Poelvoorde. Enorme déception...