Un long poème visuel dédié à l'art de la calligraphie. Une œuvre originale, mystérieuse et sensuelle à la mise en scène super stylée mais niveau scénar, c'est très chiant.
Avec sa narration non-linéaire, ses multiples expérimentations visuelles - dont d'incessantes incrustations de plans différents dans des cadres superposés - et sa thématique opaque, The Pillow Book fait davantage penser à une vidéo d'art contemporain qu'à un film de cinéma classique. Il faut un peu s'accrocher pour suivre l'histoire assez saugrenue de cette héroïne qui, pour venger son père, fait apporter 13 livres écrits à même la peau d'hommes rencontrés au hasard et d'amants à un éditeur qui a pour habitude d'abuser des auteurs qu'il punit. Ce n'est rien de dire que le film est étrange, donc. On y perçoit confusément une réflexion sur ce qui constituerait une oeuvre d'art totale, une œuvre qui viendrait s'inscrire sur la peau et coller à la vie elle-même. Tout cela est tout de même assez abscons et franchement souvent ridicule, d'autant plus qu'il est évident que Greenaway se prend très au sérieux. Malgré tout, le film a suscité mon intérêt, grâce en particulier à un sens de la lumière et du cadrage particulièrement épatant : c'est simple, quelques plans vus ici sont parmi les plus inventifs et beaux que je connaisse.
Je ne suis pas "rentré" dans ce film, par ailleurs difficilement compréhensible s'il n'était accompagné d'un résumé succint. De prime abord, je ne vois pas l'intérêt d'écrire sur le corps humain, si ce n'est l'originalité du propos. Les calligraphes ont-ils jamais écrit sur de la peau humaine ? Autrement, la réalisation se veut également inventive mais n'apporte rien à la qualité des images. Restent quelques femmes et hommes nus. Greenaway serait-il homosexuel ? Les dialogues se voulant poétiques sont plutôt obscurs. Un film difficile.
Chef d'oeuvre artistique & calligraphique total. Musique superbe, acteurs magnifiques. Poésie inoüie. Chaque séquence - et des fois chaque plan - est une oeuvre d'art. On peut le regarder sans fin et le redécouvrir encore. Ceux qui trouvent ça lent, chiant ou intello n'ont rien compris à la poésie de ce film.