D'abord, le roman, et par là... l'auteur puisque c'est de son existence qu'il s'agit. Attirée par l'Asie, par l'époque colonialiste, j'avoue avoir toujours porté ce récit, et Marguerite Duras dans mon coeur. Sorti en 84, et surtout son dernier roman, il s'agit peut être d'une introspection, de ses regrets, de ce qui aurait pu se passer si jamais elle n'avait pas quitté cet homme qu'elle pensait ne pas aimer, vite prise à son propre jeu. L'amant... tout est dans le titre biensur, et les plus puritains n'aimeront peut être pas le récit érotique de l'initiation de cette petite française par un homme plus agé qu'elle, et asiatique de surcroit... ce qui, de ce temps était inconcevable. Pourtant, tout ce qui ressort de cette histoire est purement lyrique, une realisation sobre, et à mesure que le temps passe, nous jugeons la gamine comme Duras se juge elle même. Parce que peut-être qu'à l'époque elle ignorait que cet homme l'avait aimée, rééllement, passionément... mais lorsqu'elle verse des larmes, amèrement, sur une voix off se faisant celle de sa concience, on ne peut que pleurer avec elle. Etre prise de ses propres regrets... Là réside la force de ce film, adapté avec simplicité, beauté et verité.