Derniers Avis : Potiche - Page 3

Les femmes sont des greluches et les hommes des ingrats. Le tableau de Potiche sur le papier n'est pas très séduisant. Mais l'objectif est clair, en exagérant le trait le cinéaste souhaite transformer l'absurde en film à thèse. La moquerie comme crédo, celui des comédies un peu trop lisse, je pense sincèrement que la mayonnaise ne prend pas. Engoncé dans leur rôle déjà bien chargés en stéréotypes, ce casting all star - Luchini; Depardieu; Deneuve - reste figé dans un espace de jeu assez restreint. On aurait voulu que le film dérape dans un humour plus noir et subversif pour appuyer sur une égalité homme/femme trop prise à la légère. C'est surement pas le propos, mais l'idée même qu'Ozon est voulue en faire une comédie banale n'est pour moi pas concevable à envisager,

Une comédie française sympathique et drôle de François Ozon avec une Catherine Deneuve hilarante en quiche des années 1970, des dialogues sympa, un Luchini en pleine forme et une bonne réalisation.

Ce fut un re-visionnage pour moi et je ne m'en suis pas lassé.
Ce film caustique et kitsch à la fois est un bonheur à regarder tant la galerie de personnages est variée et agréable. En plus les décors années 70 sont très bien réussis et on plonge directement dans cette ambiance d'avant les années 80.
On y trouve la potiche, la bourgeoise incarnée par Deneuvre qui est excellente et ce n'est pas tout le temps que j'apprécie son jeu d'acteur, sa fille Judith G., son fils J. Rénier qui est aussi excellent dans son rôle de dandy pédant. Tout est surjoué mais ça donne une belle profondeur au film et accentue le contraste col blanc-col bleu. Luchini en chef d'entreprise est aussi très bon, et pour une fois le film ne repose pas sur lui donc il n'en fait pas trop. Depardieu et Viard sont aussi très bien dans leur rôle. A noter la présence de Sergi Lopez en camionneur qui est un peu trop courte.
Et bien sur toutes les allusions à la vie politique et la campagne de 2007 en particulier sont des petits clins d’œil très sympa.

Quand je dis qu’il faut toujours se méfier des gros castings… Car un casting 5 étoiles ne fait pas forcément un bon film, et cela se vérifie encore une fois ici. Chers lecteurs, chères lectrices, ce n’est pas parce que "Potiche" a bénéficié lors de sa promo d’un énorme tapage médiatique qu’il faut absolument se lancer dans l’achat aveugle du DVD. Car je vous le dis, le DVD fera potiche sur votre étagère, à se couvrir de poussière, tant vous n’éprouverez jamais le besoin de visionner à nouveau ce film. Et même s’il devait repasser à la télé, il est très probable que vous regarderez autre chose. Parce qu'on ne peut pas dire que la mayonnaise prend complètement. Pourtant, le rythme est bon. Très inégal mais bon, alternant judicieusement les moments de réflexion avec les moments où tout s’enchaîne. En très grande forme, Fabrice Luchini remporte la palme de l’interprétation, loin devant des acteurs reconnus de tous, comme Gérard Depardieu ou Catherine Deneuve. Cette dernière fait tout ce qu’elle peut pour interpréter au mieux la bourgeoise coincée et soumise, avec des attitudes de princesse disneyenne s’extasiant devant les animaux comme si elle les voyait pour la première fois. Mais voilà : elle a beau se démener pour donner de la consistance au rôle principal, son jeu parait un peu too much, et prend des airs de caricature un peu trop appuyée. Et elle n’est pas la seule à tomber dans le jeu exagéré. Tout est surjoué, c’est assumé, et ça on ne peut pas l’enlever, d’autant plus que les acteurs semblent s’être particulièrement amusés à tourner ce film. Seulement l’effet retors de cette perpétuelle exagération, c’est qu’il n’y a pas grand-chose de drôle, alors que "Potiche" est l’adaptation de la pièce éponyme de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy, dont le rôle-titre a été tenu entre autres par l’inimitable et regrettée Jacqueline Maillan. La reconstitution des années 70 est réussie, surtout quand on regarde les coiffures, les costumes, les transistors, et… le détail qui tue : les tapisseries ! C’est à se demander si le film n’a pas été tourné dans un musée des revêtements de murs… Bref ! On constate aussi avec bonheur que les bas étaient encore préférés aux collants, sublimant encore un peu plus les jambes ensorcelantes de Karin Viard. Les véhicules sont là également, avec la Renault 16 TX, la Mercedes classe S (W116), ou encore l’Autobianchi A 112 en fer de lance. Les deux derniers véhicules que je viens de nommer trahissent par ailleurs la différence de statut entre les deux personnages principaux, accessoirisant ainsi cette satire sociale sur la condition des femmes, le syndicalisme, les chefs d’entreprise, et les errements de la politique. Pour autant, tout n’est pas parfait. Aujourd’hui devenus de vraies pièces de collections, les nombreux véhicules garés les uns derrière les autres dans la rue sont tous aussi rutilants que les autres. Et puis il y a ce titre, "Emmène-moi danser ce soir", véritable tube de Michèle Torr, qui est un anachronisme. Pas énorme en soi, mais ça fait désordre quand on sait que ce tube est sorti en 1978 (si, si… j’ai vérifié) alors que l’histoire se déroule en 1977… "Potiche" n’est donc pas exempt de défauts, mais n’est pas désagréable à suivre pour autant, le meilleur moment se situant au retour du tyrannique Robert Pujol (Fabrice Luchini), alors en grande forme après sa cure de repos : les informations s’enchaînent à une vitesse folle, Suzanne Pujol (Catherine Deneuve) prenant un malin plaisir à enfoncer la tête de son mari. C’est là que les dialogues s’expriment le mieux, alors qu’ils restent un peu trop théâtraux par ailleurs. D’une façon globale, les acteurs semblent empruntés, mis à part Luchini et Viard. Et puis plutôt que de lui faire embrasser une carrière politique dont on n'a que faire, pourquoi ne pas se concentrer sur la vengeance d’une blonde autour de l’usine, où les revendications syndicales ont été finalement balayées d’un revers de la main ? "Potiche" est donc un film qui a voulu traiter de beaucoup de choses, tellement de choses qu’on survole la plupart des sujets, à cause d’un scénario à la fois hors-sujet et incomplet. Une œuvre finalement plutôt superficielle.

Jubilatoire ! Voilà la première pensée qui m'est venue à la sortie de ce nouveau film de François Ozon. Le metteur en scène prodige du cinéma français brille une fois de plus là où on ne l'attendait pas vraiment. Si la bande-annonce nous annonçait une sorte de 8 femmes bis, à l'arrivée il n'en est rien. On est là devant la meilleure comédie française de l'année. Et l'un des meilleurs films tout court de 2010. Ozon réussit dans tous les domaines. Le scénario adapté d'une pièce de théâtre de boulevard à succès avec la grande Jacqueline Maillan, est une merveille de second degré avec des dialogues qui font mouche en permanence. Les résonances dans l'actualité d'aujourd'hui sont judicieusement placées. Le film n'est en fait qu'un énorme cliché, revendiqué et assumé, pour notre plus grand plaisir. Pour la reconstitution des années 7O on s'y croirait. Cela nous replonge dans notre jeunesse (enfin pour beaucoup d'entre nous) avec un minutieux souci du détail (décors, costumes, coiffures, accessoires, chansons...). Alors certes Ozon a été déjà plus inspiré au niveau de la mise en scène (quoi que...) mais cela ne gêne en rien, après tout ce n'est rien que du théâtre filmé. Par contre là où il excelle c'est bien dans la direction d'acteurs. Ils sont tous absolument formidables. La grande Catherine est...

Ozon reprend l'esthétique de 8 Femmes et nous livre une comédie sociale en forme d'hommage au féminisme, teintée de références à la politique française des années 2000. Pas fondamentalement original mais bien traité, avec situations décalées, dialogues bien calibrés et toute une brochette d'acteurs de talent qui semblent tous bien s'amuser, le film trouve un ton entre nostalgie et modernité qui n'était pas si évident, mais en l'occurrence Ozon fait le travail sans trop exagérer en longueur son sujet. Le trait est parfois un peu forcé dans la caricature des personnages mais reste parfaitement évocateur de l'époque. Rafraîchissant et plein de résonances.

A mon sens, ce qui fait la force du film, c'est l'attention apportée à tout ce qui touche à l'esthétique très "seventies" du film, et également à la bande son dans son ensemble, que ce soient les chansons choisies, ou la musique originale composée pour le film. Le scénario et les dialogues, quant à eux, ne sont pas mauvais, mais la façon de jouer des acteurs fait qu'on a plus le sentiment d'être devant une pièce de théâtre filmée, que devant un véritable film (le film est adapté d'une pièce de théâtre). On passe tout de même un agréable moment.

Adulé par la presse, je n’ai vu dans ce film qu’un film creux. Qu’il est loin le plaisir éprouvé avec « 8 Femmes », le dernier film qui m’a fait adorer François Ozon ! Et autant, avec « 8 Femmes », le théâtre m’avait semblé bien filmé, autant ici je ne ne vois que désuétude et absence d’intérêt pour une histoire vide de sens. Les personnages sont caricaturaux au possible et ma déception est à la hauteur de mon attente pour ce film.

Potiche est un film assez drôle.
L'histoire est assez fun, avec quelques bonnes situations comiques.
Il y a quelques bons gags (notamment les références à Nicolas Sarkozy).
Le film se paye le luxe de très grands acteurs : Catherine Deneuve, Fabrice Lucchini, Gérard Depardieu, Karin Viard ou encore Jérémie Renier qui jouent tous plutôt bien.
On ne s'ennuie pas trop.
C'est un film sympathique.

Bien sûr le film tient d'abord par son interprétation. Ils sont tous vraiment formidables alors que l'art de la caricature n'est pas simple. Avec évidemment une mention spéciale à Catherine Deneuve, épatante tour à tour en potiche puis en femme de poigne. Pendant une bonne heure on goûte avec jubilation une direction artistique élégante, des dialogues ciselés et des personnages hauts en couleur. Puis on finit par se lasser un peu, souffrant de ce qui fait le charme du film : la caricature. En effet tout dans le film étant par nature prévisible, la trame n'a plus beaucoup d'importance et nous avons alors un peu fait le tour des personnages. Reste néanmoins une jubilation indéniable, notamment celle de voir le plaisir des comédiens à incarner leurs personnages.

Une bonne réalisation de François Ozon. Cette comédie alliant humour, romantisme et dérision est bien desservie par une pléiade de comédiens de talent. Le scénario tiré d’une pièce de théâtre évoque le couple, la politique, la place de la femme dans la société actuelle dans les années 70. L’histoire nous délivre une multitude de situations cocasses et des dialogues hilarants.
Le pitch : Les Pujol ont deux enfants : une fille Joëlle qui va divorcer et un fils, étudiant attardé, qui va se marier. Robert Pujol est le patron d’une usine de fabrique de parapluies, sa femme Suzanne est la « Potiche »…

Parti en traînant les pieds, (je craignais style 8 femmes) je suis revenu enthousiaste et "heureux".
Dans le genre, difficile de faire mieux !!!
J'attendais du théâtre de boulevard (péjoratif) et j'ai trouvé un conte social, irrésistible de drôlerie et de sens... quel bon moment !
Ravi à la fin de la première demie-heure, je me suis dit: il ne tiendra pas la distance, ça va s'essouffler; PAS DU TOUT !!!
Chacun réussit son numéro, mais il y a une unité de ton, caustique mais "chaleureux". Des allusions à Demy (couleurs et parapluies) Claude François (Jérémie Rénier), la bourgeoise réac (Godrèche), le superbe routier, bête sexuelle (sergi Lopez), gégé en député maire communiste "vulnérable"...
Finalement, la géniale potiche, devient (peut-être?) la plus dangereuse et nous manipule, à son tour...... C'est plus compliqué que ça en avait l'air.....

Visuellement, c'est un bon revival des années 70. En plus, film très inspiré des "de Funès" et ses comédies dans ces grandes maisons familiales aux portes qui claquent. Beaucoup de détails, de couleurs, de dynamisme.Un bon film "feel good".
J'ai noté 2 sur 5 car c'est moi qui ne devait pas être inspiré ce jour-là... Tant pis pour moi.

Les films d'Ozon ne me laissent jamais indifférent même cette "Potiche" qui commence pourtant comme chez Chatillez, donc pas dans la plus grande légèreté. C'est là où le réalisateur de "8 femmes" est d'ailleurs le plus à son aise, dans la caricature, la peinture d'un milieu à grands coups de pinceau.
Il y a beaucoup de Chabrol dans "Potiche" mais aussi une façon personnelle, presque nostalgique, d'évoquer les années 70 avec ses couleurs acidulées et ses pattes d'eph. Si cela fonctionne, c'est en grande partie grâce au talent de directeur d'acteurs d'Ozon, qui tire le meilleur de vedettes vues cent fois (mention spéciale à Bruno Lochet dans un petit rôle, parfait comme toujours).

Je ne voulais pas le voir au départ car l’affiche ne me plaisait pas, puis les films français… Mais quand il n’y a rien sur le câble pourquoi pas ? Avouons-le : ce n’est pas le film moyen auquel je m’attendais, non c’est mieux.
Cela est avant tout du aux dialogues, si on acclame Audiard François Ozon devrait l’être aussi (car il réalise, fait les dialogues et le scénario), car l’humour ne vient que de ces textes très bien écrits, créant le vaudeville, louchant vers des faits actuels et amenant les quiproquos. Hormis ça on a un beau casting, des prestations d’acteurs différentes mais plutôt moyennes, un humour décapant, une dénonciation des mœurs de l’époque très juste, une bonne histoire quoiqu’un peu déjà vu, une trame qui change, un revirement de situation succulent (mais là aussi attendu), une musique qui colle bien, des costumes colorés et d’époque qui vont bien aux personnages typés qu’on nous présente, un rythme qui se tient et rien de spécial pour les décors, même si j’ai apprécié que cela se déroule dans le Nord.
Cela parait peu mais pour une production française c’est déjà beaucoup, par contre on n’échappe pas au côté supérieur de notre culture. En effet, pour paraitre mieux, pour que le film semble plus travaillé, moins banal, meilleur quoi, on complexifie l’ensemble pour rien. On se retrouve donc avec une mise en scène catastrophique, notamment dû à des ellipses balaises. Par exemple : spoiler: on ne parle presque que de ça mais on ne voit pas le changement dans l’entreprise, ni la prise de pouvoir de la Deneuve, ni ce qu’elle fait, pareil pour ses enfants. C’est montré 5 minutes, évoqué ensuite, alors que c’est la partie principale du récit, ce qui va tout construire. Dans le même genre on peut rajouter la féminisation croissante et le revirement de la secrétaire (Viard) qui sont pratiquement passés sous silence alors que dans une comédie sociale comme celle-là cela avait une bonne place.

Ajoutons des chansons chiantes et qui tombent comme des bouses (l’intérêt de leur présence ?), une morale facile et prévisible car typique des longs métrages français, des transitions bâclées quand elles ne sont pas tout simplement absentes. Dommage car l’idée et le scénario étaient bons, j’aurais même aimé savoir ce qu’il passait après (car oui ça s’arrête net).