James Mangold récupère une nouvelle fois une saga pour la clôturer proprement (ça devient un running gag!).
Et contre toute attente, il réussit un travail de mimétismes assez fou, tant chaque séquence, chaque cascade, chaque course-poursuite reprends tous les codes des films Indiana Jones, avec son lot de personnages voleur au grand cœur, d’escroc plein de charme, de méchants charismatiques.
Comme pour le premier et troisième volet, les Nazis sont de nouveaux les grands méchants du film. Ici, un scientifique allemand du programme Apollo (1969), qui pense qu’un artéfact de la Grèce Antique peut localiser des failles temporelles et corriger les « erreurs » du passé.
Je dois avoir été assez surpris par les effets numériques dans l’introduction du film, où l’on voit Harrison Ford rajeuni numériquement voler la relique dans un train à vapeur nazi fin 1944.
Les auteurs du film joue évidemment avec le décalage, de revoir Indy en vieux professeur à la retraite dans les années 60, affronter des hippies et sa solitude noyée dans l’alcool.
C’est l’intervention de sa filleul Helena (Phoebe Waller-Bridge) qui va réveiller sa soif d’aventure en lui volant la moitié de la relique, et en mettant les Nazis sur son dos.
Pour le dernier film, il n’y a pas d’économie de moyens, tout le budget passe dans la reconstitution du New York des 60’s, la grande parade, etc.
Idem pour les nombreuses courses-poursuites en voiture, touc-touc et autre véhicules en tout genre, dont le film n’est pas avare.
Très souvent le film m’a rappelé le cultissime Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne (2011) signé par Spielberg.
Le seul reproche à faire au film, sera le manque de moments plus posés pour le développement personnel des personnages d’Helena et de Teddy.
Le casting est une grande réussite :
Harrison Ford qui est pourtant très âgé, toujours d’attaque pour une aventure épique, avec autant d’entrain et de répartie.
Mads Mikkelsen incarne, avec sobriété et talent, ce scientifique nazi parfaitement sûr de lui, ayant l’avantage, comme toujours un méchant digne de ce nom.
La découverte du film est le jeune français Ethann Isidore, qui joue à merveille un ado débrouillard, roublard, auquel on s’attache facilement.
Si j’aime beaucoup l’actrice et scénariste Phoebe Waller-Bridge, je trouve que son personnage manque de nuance, de côté sombre et amoral, on n’imagine pas l’anglaise être une archéologue avide d’argent, prêt à trahir ses proches pour quelques dollars.
L’une des découvertes du film est la charismatique Shaunette Renée Wilson, incarnant une agente secrète, assez déconcertante en mode full coupe afro !
N’oublions l’allemand de service (oui, je sais c’est un cliché), l’excellent Thomas Kretschmann, en officier nazi dans l’introduction du film.
On ne peut pas parler de la saga sans évoquer le travail magnifique du compositeur John Williams, qui donne des thèmes musicaux inoubliables, en symbiose avec la tonalité du film.
Ce dernier chapitre clôt de manière assez folle et mouvementée cette saga entamée dans les années 80, mélange d’aventure grandiose, d’enjeux énormes, de personnages formidables, charismatiques et attachants, de grandes séquences d’actions, à une époque où les films à gros budget avaient encore une âme.