Avis : Chromosome 3 - Page 8

Voilà un film dérangeant. Cronenberg utilise les ficelles du genre horrifique pour tisser sa propre toile, y instillant tout ce qui touche à son univers graphique et à ses obsessions les plus intimes. A partir d'une histoire digne d'un giallo d'Argento, le cinéaste canadien délivre la vision déroutante (mais pas si étonnante, au fond) d'une humanité qui peine à délivrer ses pulsions sans s'auto-détruire. Marginalisés, réduits à l'état d'enfants, les cas du docteur Raglan sont autant de signes d'une société policée, qui cache ses monstres derrière la façade de la neutralité. La photographie rend très bien cette ambiance crasseuse où tout est gris et sans émotion, où la rage et la pulsion ne peut être contenue bien longtemps avant d'exploser littéralement. Le film est pour cela très impressionnant graphiquement, et la musique de Howard Shore accompagne les séquences de façon excellente. Enfin, la mise en scène réserve quelques plans très maîtrisés, instaurant une tension vraiment palpable (je pense à la séquence de l'école). La progression dans l'horreur jusqu'à la révélation finale est également très bien rendue.

Avec The Brood (ou Chromosome 3 si vous y tenez... mais alors j'ai raté le 1 et le 2), Cronenberg m'a fait peur et horreur comme rarement. L'ambiance totalement glaciale de ce film supportée par une musique presque apocalyptique (sûrement une des meilleures de Shore) m'a vraiment pris aux tripes. Et le regard de Samantha Eggar...

Un des meilleurs films dun début de carrière de Cronenberg.Tous ces fantasmes cinématographiques y sont présents la transformation des corps et l'aliénation des esprits (à l'image de ce que la société produit).Il nous démontre que l'homme produit ses propres monstres et qu'ils sont sanguinaires.Interprétation de grande qualité mise en scène plus confortable grâce à un budget plus conséquent "The Brood" malgré quelques défauts de de jeunesse restera un film fantastique phare de cette époque.

Très bon film où l'on retrouve les grandes lignes d'un Cronennerg sur le psychisme et le corps, tirant vers l'horreur à certain moment et surtout la fin du film mais beau film, bon suspens. Du très bon Cronenberg

Chromosome 3 est très représentatif de l'univers de Cronenberg. Il explore ici la mécanique de la famille et de la folie. Le film accuse son âge en offrant un univers très décousu, omnicentré autour de trois personnages dont les relations vont les plonger vers l'enfer. Cette descente se fera de manière très subtile, sans repère d'intensité. Par la même, certaines questions ne trouveront de réponses que vers la toute fin du film.

Cronenberg offre, à travers ce film, une critique de l'industrie pharmaceutique, des traitements psychologiques, mais reste néanmoins très axé sur l'évolution et les possibilités organiques de l'être humain. D'un autre côté, Chromosome 3 révèle une atmosphère très pesante, voire difficile à tenir à certains moments. Ce film est donc à classer dans l'horrifico-fantastique, et n'est pas facile d'accès à mon sens.

C'est le film qui m'a donné envie de suivre Cronenberg. J'avais 12 ou 13 ans quand je l'ai vu et je m'en souviens encore. Sens du cadrage et du rythme , psychanalyse, humour noir: tout y était, déjà !! En plus, l'ambiance très 70s donne un cachet certain à ce petit bijou d'épouvante.

Un bon Cronenberg, flippant (et degueux, je trouve) a souhait. Ca change les films d'épouvantes basé sur la psycholgie.

La démonstration parfaite que la vraie peur, celle qui vous glace le sang et qui vous empêche de dormir la nuit, repose uniquement sur la mise en scène et pas sur les effets spéciaux.
Ce film a dû couté une misère, les très rares effets spéciaux sont pas top mais alors kesk'il est flippant ! A part le prince des ténèbres de Carpenter, Shining de kubrick ou massacre à la tronçonneuse je vois pas trop d'équivalents. Peut être certains films de Romero...BREF à voir absolument, surtout que le DVD est facile à trouver. En + on y retrouve certains thèmes chers à Cronenberg + une ambiance seventeen kitch à souhait.
En tout cas la scène du meurtre de l'institutrice rentre sans problème dans le top 5 des moments les + terrifiants (et traumatisants) de l'histoire du cinéma.

Chef d'oeuvre, rien que ça. On est en 1979 faut-il le rappeler ? Par contre attention au menu du dvd qui, dans les quelques secondes du film qui tournent en boucle quand on sélectionne la langue et les sous-titres, donne tout simplement la fin du film et la clé de toute l'intrigue. (Idem sur le recto de la jaquette du dvd). Est-ce que dans Usual suspect il y a une flèche au dessus de spoiler: Kevin Spacey
sur la jaquette du dvd avec spoiler: Kayser Söze
qui clignote ?

Réactualisation du mythe de Médée, The Brood s’empare de la maternité furieuse à la façon d’un dispositif représentant le divorce comme générateur d’excroissances démoniaques, soucieux d’entretenir les traumatismes du passé pour mieux détruire le présent et invalider tout avenir. David Cronenberg dissèque la séparation d’une famille tel un chirurgien appliqué à l’étude d’une excroissance qu’il sonde d’abord, qu’il ausculte sans pénétrer la peau : la première moitié du long métrage pose tranquillement un cadre domestique que viennent cependant perturber des symptômes, à savoir l’apparition de bleus et de traces de griffes dans le dos de Candice qui rappellent les éruptions cutanées initiales inhérentes à la thérapie d’extériorisation des déséquilibres mentaux par des stigmates. La montée en tension correspond à l’agression de chacun des membres de la famille par une créature étrange, à la frontière entre humanité et animalité, entre réalité et projection psychanalytique. La horde d’enfants constitue ainsi une allégorie de la colère et du désir de vengeance, image très forte en ce qu’elle incarne à l’écran la thèse selon laquelle le fils ou la fille reconduit les désordres de ses parents, pire les met en application ; les larmes sur la peau de Candice dessinent bien à leur tour, alors que nous pensions assister à un happy end, des excroissances révélatrices d’une dégradation physique et mentale à venir.
Malgré des longueurs, The Brood s’affirme telle une œuvre puissante et intelligente à même de conjurer toute théorie scientifique en se concrétisant en un cauchemar de la matière humaine.