Le criminel Michael Bosworth s’évade pendant son procès, avant même la délibération des jurés. En prenant la direction du Mexique, lui et ses acolytes font une halte dans un pavillon d’un quartier huppé en attendant l’arrivée de son avocate. Dans le pavillon cossu, mari, femme et enfants doivent désormais composer avec ces malfaiteurs…
Après une énième déconvenue rencontrée avec son précédent film (Le sicilien - 1987), Michael Cimino accepte de réaliser une œuvre de commande pour le compte de Dino De Laurentiis. Il s’agit du remake homonyme (1955) de l’œuvre de William Wyler avec Humphrey Bogart. Le réalisateur y retrouve Mickey Rourke, après l’avoir dirigé dans L’année du dragon (1985), où ce dernier campe à merveille ce sociopathe.
Avec La Maison des otages (1990), Michael Cimino réalise ici un polar passionnant mais à demi-teinte. Certes le film est magnifié par de somptueux décors en extérieur tourné à "Zion National Park" dans l'Utah (Cimino et son amour pour les grands espaces et son sens du cadre, cela s’en ressent comme une évidence). Il y a clairement deux films bien distincts ici, d’un côté, un huis clos oppressant dont le réalisateur ne parvient pas à tirer le meilleur de lui-même et de l’autre, toutes les envolées sauvages en décors naturels, que ce soit la scène d’ouverture avec Kelly Lynch, l’échappatoire avec David Morse ou les scènes de poursuites à la frontière avec l’avion.
Ajouter à cela des incohérences, le montage d’origine ayant été charcuté par la MGM, rendant certaines séquences ou comportements des protagonistes pour le moins incohérents (Cimino le confirmera lors de ses entretiens donnés à Jean-Baptiste Thoret et retranscrit dans "Michael Cimino, les voix perdues de l’Amérique").
Si le film est loin d’être aussi réussit que l’on était en droit de s’attendre de la part de Cimino, on pourra toujours se rabattre sur la très belle distribution où l’on retrouve Mickey Rourke, Anthony Hopkins, Mimi Rogers et en arrière-plan, Elias Koteas & David Morse. Un casting hétéroclite et à l’interprétation assez inégale avouons-le (certains cabotinent plus qu’ils ne le devraient).
Un polar qui n’atteint jamais la maestria auquel on aurait pu s’attendre, c’est d’autant plus regrettable qu’il y avait du potentiel. Son avant-dernier film sera hélas un échec cuisant.
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●