Sûrement le film le plus célèbre de la firme mais aussi, à mon sens, un de ses meilleurs, « Le Chien des Baskerville » réunit le trio magique de la Hammer, à savoir Peter Cushing, Christopher Lee et Terence Fisher. Le résultat est forcément éblouissant, Terence Fisher maîtrisant parfaitement l’ambiance gothique et le rythme de son récit, Peter Cushing interprétant un formidable Holmes puant de condescendance et Christopher Lee étant parfait en aristocrate victime d’une prétendue malédiction.
Certes, le récit verse davantage dans le policier que dans l’épouvante (ce qui conduira d’ailleurs la firme à ne pas adapter d’autres œuvres de Conan Doyle) et la nécessité de resserrer l’intrigue pour coller au format de la firme anglaise finit par le rendre par endroits exsangue mais le savoir-faire est tel que le résultat emporte l’adhésion. Interprétation au cordeau, décors envoûtants, personnages truculents, couleurs flamboyantes, sens de l’onirisme, le résultat se présente, pour ceux qui ne connaissent pas les films de la Hammer, comme une excellente clef d’entrée pour découvrir cette patte si particulière.
Certains pourront trouver l’ensemble forcément vieilli, artificiel, théâtral par moments, mais c’est aussi la marque de fabrique de la firme qui aime caresser dans le sens du poil l’aspect baroque mais aussi romantique de ses œuvres. D’où cette foisonnance de thèmes, de couleurs, de détails qui font la richesse visuelle de ce film comme de la majeure partie de ceux réalisés et aboutis de cette époque. Une véritable référence qui va au-delà d’un récit, par ailleurs, bien connu.