Avis : Un Homme très recherché - Page 3

Bon récit d'espionnage, fidèle à l'univers de Le Carré. La mise en scène de cette coproduction germano-américain est certes un peu lisse mais l'ensemble se laisse voir sans déplaisir. Interprétation très wellesienne du regretté Philip Seymour Hoffman pour son dernier rôle.

Avec ce film, Anton Corbijn adapte le dernier livre d’un des monuments de le littérature d’espionnage John Le Carré. Le film est, donc, à l’image des livres du romancier un thriller où espions et espionnés sont des personnages complexes loin du manichéisme (souvent à l’américaine), avec d’un côté les méchants terroristes et de l’autre les courageux patriotes qui se sacrifient pour sauver des vies. Ici, le film nous évite même le coup des méchants Arabes qui veulent tout faire péter, au contraire il montre un visage multiculturel de l’Islam (turc, tchétchène…). Il montre aussi les limites de la guerre secrète contre le terrorisme et des alliances entre services au sein d’un même pays et entre agences de renseignements de différentes nations. À ce jeu, en bon Anglais, Le Carré ne tresse pas les lauriers des services américains. L’intrigue est très prenante et offre un suspens efficace, même si loin de la nervosité presque hystérique de ses confrères américains, qui permet au spectateur de plonger dans l’ambiance trouble de cette chasse à l’homme dont les tenants et les aboutissants demeurent longtemps brumeux. L’histoire doit également beaucoup à la performance comme toujours très profonde et très forte de Philip Seymour Hoffman, qui avec ce rôle nous montre à quel point sa disparition est un tragédie pour le cinéma. Un thriller d’espionnage plus tourné vers la psychologie des personnages que vers un tension nourrie d’action à tout crin. Deux heures de tension qui vous tiendrons scotché devant votre écran. À ne pas manquer.

A l'instar de la trame du film, le piège se referme sur le spectateur avec lenteur et calcul: les éléments du puzzle qui semblaient se mettre en place de manière franchement poussive, finissent par prendre sens et intérêt dans une deuxième partie plus captivante. Si le casting est quelque peu étouffé par le scénario, grâce soit rendue au regretté Philip Seymour Hoffmann de mener le navire jusqu'à bon port, dans un rôle en retenue mais plein de nuances à saisir. Un travail solide pour un film à l'impression glaciale.

Dans les années 2000, à Hambourg Issa Karpov un jeune russe tchétchène, portant la barbe islamique, et détenteur d’une lettre et d’une clé qui fait de lui l’héritier d’une grosse somme d’argent déposée dans une banque de la ville. Il est aidé par une jeune et jolie avocate idéaliste. Günther Bachmann, le patron d’une agence de renseignements, persuadé de pouvoir coincer un business man qui finance le terrorisme international va utiliser le jeune homme et son avocate pour son enquète. Günther Bachmann, et son équipe sont concurrencés par les Américains qui sont à la recherche de terroristes. Entre trahison et piège on assiste au déroulement du plan mis en place pour l’opération. Günther Bachmann est un homme solitaire, sombre et alcoolique. Il vit dans la ville d’Hambourg que le réalisateur a filmé en automne, accentuant l’aspect sombre du film. A côté de Günther la jolie avocate constraste avec sa naïveté et ses espoirs. L’homme s’investit, ne lâche rien, élabore des plans… et se détruit.

Dans Un homme très recherché, le talentueux Philip Seymour Hoffman est Günther Bachmann. Il incarne un homme à bout de souffle, fatigué, seul, usé. Il est entouré de jeunes acteurs et actrices Rachel McAdams, Daniel Brühl… et aussi de Robin Wright.

Un homme très recherché est un film d’espionnage intéressant avec Philip Seymour Hoffman dans un de ces derniers films

Rythme lent, calibré pour répondre au déroulement narratif. Le spectateur peut ainsi se plonger peu à peu dans un scénario collant parfaitement à la thématique. Une bonne surprise.

Port de Hambourg, en pleine nuit, un ressortissant tchétchène entre illégalement sur le territoire dans l'espoir de récupérer la fortune mal acquise de son général russe de père. Lorsqu'il se fait héberger au sein de la communauté musulmane, ce sont de vieux démons qui viennent hanter les services secrets allemands et américains... L'univers de John Le Carré n'a jamais réussit à percer sur le grand écran, et ce, malgré la réputation dont jouit l'auteur. Il faut dire aussi que son style dénote avec la tendance actuelle, préférant faire de l'espion un héros de cinéma d'action. Les personnages brossés par cet ancien agent du MI6, quant à eux, se veulent plus travaillés, réfléchis et solidement ancrés dans leur époque. C'est le cas de Günter Bachmann dont le calme et la voix rendue mécanique par la consommation abusive de cigarettes laissent entrevoir les fêlures d'un homme rongé par les dures réalités de son travail. Philip Seymour Hoffman, ici dans l'un de ses derniers rôles, expose une nouvelle fois l'étendue de son talent au travers d'une interprétation habitée. Le casting quatre étoile qui l'accompagne s'en trouve quelque peu éclipsé même si chacun assure sa partition avec brio. Contrairement au très stylisé "La Taupe" de Thomas Alfredson, le film d'Anton Corbijn ("Control", "The American") repose sur un scénario accessible. On y retrouve cependant un défaut commun aux deux œuvres : le rythme pesant d'une intrigue dénuée d'urgence dans ses rebondissements. C'est peut être le trop grand respect de l'œuvre originale qui aura finalement coûté à cette adaptation que le spectateur découvre de manière presque passive.

"un homme très recherché" est un film bien réalisé, mais qui n'est pas d'une originalité débordente.
Concernant les acteurs, Philip Seymour Hoffman, porte à lui seul ce film en nous gratifiant d'une prestation irréprochable.

Autant le dire tout de suite: je déteste les films d'espionnage. Parce que je n'y comprends rien, rien de rien. Où est le bon, où est le mauvais, où est le traitre, où est l'agent double? Je suis toujours comme dans Volte face, vous savez, quand le méchant s'était fait la tête du gentil..... et vice versa. Et surtout quand le dit film d'espionnage est tiré d'un livre de John Le Carré, alors là c'est total débâcle. Mon esprit est trop simpliste, pas assez tortueux....

Alléluia! J'ai adoré Un homme très recherché d'Anton Corbijn, et même, j'ai tout compris! Il est vrai que l'histoire ne se déroule plus dans cette foutue guerre froide, mais dans un passé beaucoup plus récent, à Hambourg, d'où était parti Mohammed Atta, le responsable d'un des attentats du septembre.

Le pivot, c'est Issa (Grigoriy Dobrygin). Un garçon mal dans sa peau, né des relations d'un richissime russe et d'une gamine tchetchene, morte en couche. Le richissime Karpov lègue sa fortune à son fils -à récupérer dans une banque de Hambourg. Issa a adopté avec excès la foi de sa mère, ce qui lui a valu d'être arrêté et torturé en Russie, et quand il débarque en Allemagne, il est immédiatement suspect. Pour les allemands, pour la CIA, et pour Günther Bachmann, ancien agent du MI6. Un des derniers rôles de Philip Seymour Hoffman, immense comme d'habitude, et c'est, vous vous en doutez, ce qui m'a poussé à courir dans la salle obscure....

Les proches d'Issa se trouvent embarqués là dedans, plutôt contre leur gré. Son avocate tout d'abord, Annabel (Rachel McAdams), une petite bourgeoise en rupture avec son milieu, ce qui l'a conduite à s'intéresser aux extrémistes islamiques, et le banquier Thomas (Willem Dafoe), dont l'établissement pas forcément très catholique a pas mal fricoté avec les oligarques russes. Vous le voyez, des personnages intéressants, pas manichéens comme souvent dans ce genre d'histoires. Mais en fait, ce que Günther cherche, derrière Issa, c'est à coincer le bon docteur Abdullah (Homayoun Ershadi). Ce saint homme, responsable de nombreuses ONG musulmanes, grand pourvoyeur en discours humanistes -il se pourrait bien qu'une bonne partie des fonds humanitaires soient détournés pour alimenter des caisses terroristes.

Günther a des principes. Pour lui, un terroriste retourné et contrôlé vaut mieux qu'un terroriste mort. Son but, c'est que le monde soit plus sûr -pas de faire des cartons. Ce n'est pas l'optique des allemands et des américains. En particulier de la représentante de la CIA. Robin Wright semble s'être désormais coulée dans ce moule de la femme élégante à cheveux ultra-courts, impitoyable et plus fausse qu'un jeton (vous avez reconnu le rôle qu'elle tient dans House of Cards...

Le rideau est tiré, la pièce peut commencer: vous voyez, tout est clair. Vous pouvez entrer, même si vous pigez rien aux espions! Magnifiquement interprété (vous verrez même passer le gentil fils Daniel Brühl dans un second rôle...), ce film vous tiendra en haleine, moi je l'ai trouvé passionnant. La finesse, la subtilité, la justesse de Seymour Hoffman dans ce qui restera sans doute une de ses meilleures interprétations (la moins cabotine en tous cas!) portent le film, même si on peut regretter que la mise en scène soit totalement dépourvue d'inventivité. A voir -pour tous....

J'ai trouvé le film intéressant pour plusieurs raisons:
Son scénario prenant,
Sa mise en scène efficace,
Son casting avec son regretté acteur principal toujours aussi excellent. Les acteurs sont intéressants car on ne sait pas forcément si ils sont du bon côté de la barrière ou non.
Seule la toute fin du film me laisse sur ma fin.

Porté par un Philip Seymour Hoffman sublime et puissant dans ce personnage tortueux et torturé, ce thriller d'espionnage de composition classique s'en sort avec le honneurs. Un poil long mais à la photographie propre et soignée, ce film sur la cellule terroriste allemande du 11/09 pose de bonnes questions sur son efficacité.

Film vendu à sa sortie avec un argument des plus nauséabonds, la présence de Philip Seymour Hoffman décédé quelques mois plus tôt et dont pour certains ce serait la dernière oeuvre (alors que c'est en fait l'ultime segment de la saga "Hunger games"), "Un homme très recherché" est quoi qu'il en soit excellent. Sur une histoire de John Le Carré, auteur qui inspire décidément beaucoup le cinéma, il nous offre pas mal d'émotions grâce à une solide intrigue. Le réalisateur créé en effet un suspense permanent et on est tout au long de cette aventure sur le fil du rasoir. Et quand arrive la fin que l'on pressentait mais que l'on n'avait pas vue venir, on reste encore plus scotché à son fauteuil. Et là est toute notre jubilation quand c'est le scénario qui est, lui également, très recherché.

Un film qui est en plein dans l'actualité, et qui parle en particulier des financements de l'islamisme radical.
Les acteurs sont très bons, et on est vite happé par cette histoire d'espionnage, un peu complexe (comme souvent dans les films d'espionnage), mais le scénario est bon jusqu'au bout.

On ne peut pas dire que Anton Corbijn renouvelle le genre. Il se contente d'appliquer une recette déjà bien usée. Ça donne ce côté suranné que l'on peut apprécier, film d'espionnage durant la guerre froide (John le Carré oblige)... Mais les temps ont bien changé depuis la chute du mur, 11 septembre, et internet. Sans être une autorité en la matière, on connaît le soutien financier au terrorisme islamiste, les pétromonarchies pour ne pas les citer. Pas un mot à propos dans le film. Il s'agit juste d'une vague ONG, d'un Tchétchène malade... Beaucoup de bruit pour rien.

Un bon film d'espionnage avec plein de ramifications, d'histoires dans l'histoire, de géopolitique et de calculs sulfureux.
L'ambiance lourde et pesante du film apporte un plus indéniable et renforce cette sensation angoissante de savoir qui va gagner à la fin.
Avec l'attentat du 11 septembre en toile de fond, et un décor assez surprenant comme support à cette histoire (Hambourg et Berlin), on assiste à une lutte froide entre des agences de renseignements officielles et d'autres plus nébuleuses mais couvertes par l'état fédéral Allemand.
On retrouve, pour l'une de ses dernières apparitions à l'écran le magistral Philip Seymour Hoffman, et dans un rôle plus mineur le toujours excellent Daniel Brühl.
Dommage, en revanche que l'on doive supporter Rachel Mc Adams, qui ne sait définitivement pas jouer, mais qui s'obstine...
La fin du film laisse un goût plus qu'amer, surtout qu'une nouvelle fois les Americains, arrivent à leurs fins, à force de compromissions. Révoltant...

Un peu déçu par ce film qui manque vraiment de rythme. On attend que le film démarre et finalement il ne se passe pas grand chose. Reste une belle interprétation de Seymour Hoffman et une belle immersion dans le monde des services secrets.