Dans le domaine cinématographique, il est très rare de voir une suite de film surpasser l'original, ils se comptent sur les doigts d'une main. On pense bien évidemment au Parrain II, The Dark Knight ou encore (mais là c'est une pure question de goût) Indiana Jones et le Temple Maudit ou Alien le Retour. Et aujourd'hui Hunger Games L'Embrasement complète cette petite liste, car oui, ce deuxième opus toujours adapté de la trilogie de Suzanne Collins (le deuxième tome bien évidemment) est bien meilleur que le premier qui se "contentait" juste de poser les bases d'une future quadrilogie teenager. Le premier film avait un aspect très personnel, ayant presque des airs de série B avec son budget modeste (pour ce type de production) de 78 000 000 $ ainsi qu'un aspect "auteur", Hunger Games premier du nom était surtout concentré sur le destin de Katniss, volontaire aux Jeux de la Faim afin de sauver sa soeur. On suivait
donc les événements pendant la quasi-totalité du film selon le point de vue de la personnage principale. Avec l'arrivée de Francis Lawrence derrière la caméra, le second opus gagne nettement en profondeur et prend une ampleur inattendu pour un film au départ destiné aux adolescents, il est question ici d'une révolte contre le système en place et dirigé par le "Président" Snow (charismatique Donald Sutherland).
Et bon dieu ce que ça fait du bien de voir qu'il y a encore des gens qui ne prennent pas des ados que pour des c*ns, adepte des comédies romantiques à l'eau rose et fan des One *vomir* Direction. Enfin on nous propose un univers très travaillé (très proche des romans) où l'on nous présente un monde dystopique intéressant et critiquant les déviances de notre société avec nos jeux de télé-réalité toujours plus trash (ton Totem, Brogniart, tu peux te le foutre au c*l) et notre fascination pour la violence. Et rien que pour ça le film vaut la note que je lui ai attribué car ça fait vraiment du bien de savoir que des personnes nous respectent, adolescents que nous sommes, et que l'on nous prennent pas simplement pour des pigeons en transe devant Twilight.
Cet aspect sombre et violent se retrouve bien plus présent que dans le film de Gary Ross, qui censurait quasiment ses scènes d'actions (normalement très crues) en tremblotant sa caméra (la shaky cam), ici (et ce n'est pas pour déplaire), on assiste à une mise en scène beaucoup plus posée, moins gerbante que celle de Gary Ross (même si personnellement, je trouvais ça plutôt lisible), certains diront académique, peut-être, mais aussi plus grandiose avec de nombreux plans larges renforçant l'épique du film et mettant magnifiquement en scène les décors démesurés du Capitole. Car si il y a bien une chose qui saute aux yeux dans cette suite, c'est bien l'augmentation du budget (quasiment doublé), il fallait bien 130 000 000 $ pour réaliser un film à la dimension aussi homérique, meilleurs décors, meilleurs costumes, meilleurs effets spéciaux, meilleurs cadrages et enfin meilleur musique de James Newton Howard qui revient pour la seconde fois et signe une composition digne de Zimmer (avec qui il avait collaboré sur les deux premiers Batman de Nolan), loin de l'inexistence la plus totale de bande originale du premier Hunger Games.
Même le casting est à l'image du film, assez fantastique, marqué par l'arrivée de l'excellent Phillip Seymour Hoffman qui vient étoffé cette distribution constitué de jeune talent (les très bons Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Jena Malone et l'étonnant Sam Claffin qui sans briller reste plus charismatique que son personnage d'huître dans Blanche-Neige et le Chasseur) et d'acteurs renommés (les non moins très bon Woody Harrelson, Donald Sutherand, Stanley Tucci et donc Phillip Seymour Hoffman).
Après le long-métrage conserve toujours certains défauts qui font un peu tiquer comme la niaiserie parfois un peu trop présente (bah oui ça reste orienté ados un peu con con) où encore certains détails (qui ont quand même leur importance) qui figurent dans le livre mais pas dans le film, ça reste globalement vraiment bien adapté mais comme dans (quasiment) toute adaptation, il y a des oublis.
Mais le plus gros défaut ne vient pas de ceux précédemment cités, oh noooon...
Il n'y en a un bien pire et qui n'est pas forcement lié au film lui-même, c'est les (et là attention, ce passage va contenir pas mal d'insultes, éloignez les enfants) p*tains de cruches qui se trouvaient derrière nous (moi et une autre personne) et qui nous ont fait bien ch*er pendant la séance, c'est typiquement le genre de s*lopes qu'on ne veut pas avoir avec nous dans une salle de cinéma, celle qui s'écrie au tout premier plan du film "Ah ça c'est Katniss" mais... mais... mais P*TAIN bien sur que c'est elle, quel est le besoin de le dire haut et fort à part em*erder toute la salle (et moi le premier),pire encore, s'exclamer lors des combats dans l'arène (très bonne dernière heure d'ailleurs) ce qui va suivre comme événements... mais allez-y racontez la fin aussi tant que vous y êtes (moi ça va j'avais déjà lu les livres mais un peu de respect pour les autres). Bien évidemment, c'était des adolescentes mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi elles se sentent sans cesse obliger d'ouvrir leurs gue*les pour ne rien dire en plus, c'est carrément de l'irrespect pour les personnes essayant de suivre le film. Et je ne parle pas des bruits de sachets de M&M's ou de popcorn ainsi que les sms envoyés pendant la séance.
Moralité : toujours se ramener avec une batte au cinéma.
Moralité (bis) : privilégier les séances en vostfr, déjà parce que la vo c'est souvent bien mieux (là j'ai pas eu le choix donc ça a été vf) et ensuite parce qu'il n'y a que les puristes et cinéphiles qui vont à ces séances là et donc des personnes respectueuses pour ceux qui regardent le film.
Outre ce gros problème (qui ne concerne pas directement le film), Hunger Games L'Embrasement est une très bonne surprise, une de plus dans cette année 2013 riche en très bons films, bien meilleur que le premier opus par bien des aspects, notamment grâce à un budget revu à la hausse et savamment utilisé, on assiste à du grand spectacle loin d'être bête (sans pour autant aller plus loin que la surface), c'est bien filmé, bien joué, bien adapté, que demander de plus ?
Plus de c*nnes au cinéma peut-être...