C'est en cherchant des productions à regarder dans la filmographie de Ma Dong-seok, alias le gros costaud des films sud-coréens, que je suis tombé sur celle-ci. Il n'y a finalement qu'un petit rôle dans l'une des trois histoires. Cela aura au moins eu le mérite de montrer trois courts-métrages d'auteurs - pour ne pas dire films d'auteurs puisque les intrigues durent chacune une grosse demi-heure. On se pose quelques questions sur ce qu'on voit à certains moments, notamment dans le deuxième et troisième histoire, mais l'ensemble se laisse voir, même si je sais que je n'en garderai pas un souvenir impérissable.
Trois segments qui ne trouvent pas d'écho. Un projet crépusculaire avec de la tension, de l'émerveillement et une neutralité. Jee-Woon Kim rend sans doute le projet possible de part sa présence et son segment totalement aboutit, qui mérite à lui seul le détour.
Ce n’est pas tant le mélange des genres qui gêne dans ce Doomsday Book. C’est la manière de mixer tous ces genres qui rend l’ensemble indigeste. Le 1er des 3 courts métrages, mélange des poncifs de films romantiques, de films de zombies, et de Slapstick Comedy (= films de tartes à la crème). Résultat : on n’a pas peur, on ne rie à aucun moment, et la satire sociale semble assez grossière. Le 2ème court métrage est une fable philosophique alliant science fiction et diatribes polémiques teintées de scientisme, de confucianisme et de bouddhisme. L’ensemble est assommant. Le 3ème court métrage ne rachète pas pas les deux autres tant il est brouillon dans sa forme et son fond. Si les propos de Jee-Woon Kim, et Pil-Sung Yim sont intéressants, leur mise en scène relèvent plus de l’expérience éprouvette que de la démarche cinématographique visant à captiver le public. Un peu comme si les deux cinéastes Coréens voulaient réactualiser l’approche de Goddard, qui pour se démarquer de Lelouch, et ses disciples, cherchait tel un forcené, à pondre chaque fois une œuvre la plus iconoclaste possible. Sauf que très souvent, une bonne partie du dit public s'ennuyait ferme.
"Doomsday Book" se compose de trois courts-métrages avec comme thème commun la fin du monde actuel. Comme toujours dans ce genre d'exercice la qualité est inégale entre chacune des trois histoires. La première notamment, avec son histoire de zombies, parait bien plate par rapport aux deux autres. Certes, l'humour est présent mais ne cache pas le manque d'inspiration. Coup de coeur, en revanche, pour la deuxième. Cette dernière relate l'accession d'un robot à l'illumination bouddhique. La mise en scène de Kim Jee-Woon est juste sublime et ses talents de cinéaste font de l'ombre à Lim Pil-seong, réalisateur des deux autres segments. Enfin, le troisième court-métrage met en place une bonne intrigue que n'aurait pas renié Philip K. Dick. Inégal dans l'ensemble avec néanmoins une belle pépite de Kim Jee-Woon qui vaut à elle seule le détour.