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    Syngué Sabour - Pierre de patience
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    182 critiques spectateurs

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    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 mars 2013
    Quand vous sortez du film d'Atiq Rahimi, vous avez la rage.

    Ça se passe à Kaboul, sous les bombes. Plus précisément, sur la ligne de front entre insurgés et forces gouvernementales. Tous ont fuit: enfin, tous ceux qui le pouvaient. Mais Elle, elle ne peut pas. Elle a deux petites filles, et un mari (Hamidreza Javdan) dans le coma. Un coma lié à une balle dans la nuque, même pas un glorieux fait d'armes, non: une querelle d"honneur" (L'onore! comme le chante Falstaff, qui avait un avis malpensant sur la question). Ce que, sous d'autres cieux, on appellerait une dispute de pochetrons.... et qui, pour un ancien héros de la résistance, n'est pas brillant.... Bref, s'Il était mort, un de ses frères aurait épousé la Femme, et elle aurait été embarquée dans la fuite de la famille. Mais Il est vivant, et Elle reste à veiller son légume. Elle n'a pas d'argent, personne pour l'aider. Enfin si: une tante (Hassina Burqan), qui a déménagé mais qu'elle arrive à retrouver, et qui est.... en maison! Surprise, les Combattants de Dieu ont donc besoin, comme tout le monde, de se dégorger le poireau! Cette tante est la seule personne compatissante, qui va d'ailleurs prendre les petites filles en charge.

    Elle va donc passer ses journées à veiller le légume, rejoignant la nuit la sécurité du bordel. Pourquoi donc a t-elle tant d'obstination à sauver cet homme? Cela nous reste en partie mystérieux. Par sens du devoir, certainement: Allah a voulu qu'elle soit lié à lui et lui soit dévouée; par un reste d'amour, peut-être, parce qu'il n'est pas impossible qu'elle l'ait aimé, en tous cas, elle était fière, jeune fille, d'être fiancée à un héros! Et puis, parce que si il meurt, elle n'a plus rien, plus aucun statut. Femme seule, elle est condamnée à mendier pour survivre -ou devenir pute sans doute.

    Les voisins sont massacrés par l'un des deux camps. On signale la présence d'un insurgé dans la maison, qui reçoit des tirs de mortiers. Puis viennent les forces gouvernementales; Elle arrive à cacher son Homme, mais le Commandant veut savoir si elle est seule, et pourquoi. Sa survie, c'est de faire croire qu'elle est pute.... car ces hommes pieux répugnent à introduire le dit poireau dans un orifice déjà fréquenté: leur grand plaisir, c'est de forcer une vierge! Mais il y a un jeune soldat, aussi bègue que puceau (Massi Mrowat), lui aussi, à sa façon, une victime de la barbarie du Commandant, qui revient, avec de l'argent.... et avec qui s'établit une relation particulière, on n'ose pas parler de tendresse, tellement ce mot est déplacé dans cet univers de violence et de soumission, mais quand même.

    La tendresse, voila quelque chose qu'elle ignore; Il ne l'a jamais déshabillée, jamais caressée, jamais embrassée. Absent pour fait d'armes le jour de ses fiançailles, absent le jour de son mariage, quand ils se sont enfin retrouvés ensemble, Il ne l'a même pas regardée. Il l'a baisée comme un animal, et encore: quand on voit un lion mordiller la nuque de sa lionne, il y a une forme de tendresse animale dont cet Homme là est bien incapable.

    Elle le lave, donc elle le voit. Elle touche, le manipule, l'embrasse comme une insulte. Il est muet et immobile comme un psy: sans savoir que ça existe, elle fait sa psychanalyse. C'est sa Pierre de patience, dont sa tante lui a expliqué la légende: c'est une pierre, on lui parle, on lui dit tous ses secrets, on se décharge de ses secrets, et un jour, elle explose: et on est délivré. Bon, nous on n'a pas besoin de faire exploser nos psys pour que ça marche (à ce qu'on dit). Elle dit qu'Il ne l'a jamais fait jouir (iI ne s'est d'ailleurs jamais posé la question), et qu'elle se masturbait, et bien d'autres choses, plus scandaleuses encore, et parfois elle se rend compte de ce qu'elle dit et elle a honte, alors elle cherche le seul livre de la maison, le Coran, le serre dans ses bras pour se protéger...

    Golshifteh Farahani est trop belle. Sa beauté, dans ce monde opaque et désespérant a quelque chose de déplacé -mais elle permet, peut être, de soutenir une histoire insoutenable qu'elle porte avec la force qu'on lui connaît.

    Après Wajda, Syngue Sabour. Mais Wajda se passait dans la bourgeoisie très aisée. La malédiction d'être femme était adoucie par le confort.... Ici, c'est la condition de la femme pauvre, et même misérable -il n'y a pas d'horizon. Il n'y a rien que du malheur.

    Film magnifique et ravageur. A voir absolument.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 février 2013
    film sublime ! A voir absolument. L'actrice mériterait bien un oscar ....
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 février 2013
    Film bouleversant, la femme afghane crève l'écran, et cet homme qui ne bouge pas, quelle force.
    Allez y !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 28 février 2013
    Film très fidèle au livre qui était à la fois sordide et émouvant.
    La femme d'un combattant blessé livre petit à petit ses pensées à son mari qui gît inconscient. Elle lui raconte sa vie difficile puisqu'elle est désormais seule dans une ville en guerre et que les moyens manquent pour tout. C'est raconté de manière fine et l'actrice le rend parfaitement. La fin m'a fait penser au "barbie c******e" des Guignols. J'ai trouvé qu'elle était super.
    ferdinand
    ferdinand

    12 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 février 2013
    s'il n'y avait pas les cinq dernières minutes trop mélodramatiques, ce film serait parfait. L'interprète principale est fascinante à tous les pointsq de vue, et l'adaptation de ce qui semble être un monologue (? je n'ai pas lu le livre) littéraire est remarquablement réussie. Alors qu'à la lecture du sinopsis on peut craindre un huis clos un peu duraille, il nen n'est rien en réalité! C'est un très beau film.
    Guillaume Tricard
    Guillaume Tricard

    51 abonnés 24 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 février 2013
    Je n'avais pas lu le bouquin et j'ai justement hésité à le parcourir avant d'aller voir le film.
    Finalement, j'ai opté pour le choix de la découverte totale de l'histoire.
    Un peu de mal pour entrer dans le film car la mise en scène est assez lente.
    Au bout de 20 minutes, on rentre totalement dans l'univers du réalisateur.
    L'actrice est bluffante, son face à face de plus d'une heure avec la caméra est vraiment boulversant.
    Aborder ces thèmes de désir et de sexualité par la bouche et le visage d'une jeune afghane que l'on pense insensible et étrangère à ces choses est vraiment très touchant.
    En sortant, je me suis tout de suite dirigé par ma librairie et j'ai attaqué le roman !
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 27 février 2013
    Après la bouleversante lecture de Syngué Sabour, j'ai voulu me plonger dans l'émotion de l'image. Et là je suis mitigée. D'un côté, j'adore la tonalité des couleurs (costumes d'une étoffe remarquable, tentures des intérieurs de la tante, murs pastel écaillé de la maison de la femme), cela crée une intimité presque réconfortante.
    J'aime aussi les splendides extérieurs de ce bout de ville (dont on ne connaît pas le nom) filmés en hauteur, les combats de caille dans ces arènes peuplées d'hommes uniquement.
    Mais cette esthétique visuelle, recherchée à tout bout de champ, prend parfois trop le dessus sur le reste: la gravité de la guerre, symbolisée par une seule scène horrible (celle des voisins égorgés), la situation politique du pays, le pourquoi des conflits entre groupuscules armés. A vouloir trop peu en dire sur tout cela, on crée finalement une frustration chez le spectateur. Enfin chez moi.

    Ce huit-clos offre néanmoins l'occasion à une actrice fabuleusement belle d'être le porte-parole de tant de femmes. En cela, ses mots sont splendides. La façon de les dire sont d'une sensualité renversante.
    La caméra l'aura amoureusement filmée, dans ses moindres halètements, ses moindres détails. Elle occupe tout l'espace, cette femme.
    Mais si le réalisateur n'avait pas choisi une si belle actrice, le film aurait-il autant d'impact ? Sa beauté balaie tout. ....
    vidalger
    vidalger

    297 abonnés 1 229 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 décembre 2014
    Ce film allie une simplicité biblique
    dans ses effets et une puissance du propos d'autant plus marquante qu'elle est portée par la petite voix fragile de l'héroïne, interprétée par Golshifteh Farahani. Ce film est un chef d'œuvre, tant sur l'aspect technique (belle image, montage intelligent) que sur l'histoire qu'il nous raconte, celle de la place de la femme dans un pays ravagé par une guerre interminable et écrasé par une religion et une culture aux multiples aspects obscurantistes. On ne s'ennuie jamais en accompagnant l'héroïne qui par l'effet de la parole libérée, passe progressivement de son statut de femme soumise à son émancipation finale.
    À noter que le cinéphile endiablé que je suis à rarement vu une salle aussi abasourdie, silencieuse et admirative, à la fin de la séance (Paris, Champs Élysées) sauf peut être, il y a quelques années déjà, après la Liste de Shindler!
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 26 février 2013
    excellent. très bon film , très fin. Excellente interprétation de tous les acteurs. A voir. Je regrette que le titre risque de lui faire perdre des spectateurs
    selenie
    selenie

    5 534 abonnés 6 035 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2013
    Atiq Rahimi adapte son propre roman, Prix Goncourt 2008 avec en tête d'affiche la magnifique Golshifteh Farahani (actrice iranienne en exil en France). Le titre vient d'une légende perse, la pierre de patience étant le moyen de pouvoir raconter tous nos secrets les plus intimes. Dans cette histoire la pierre de patience est l'époux, dans le coma suite à une bagarre stupide. Dans uen société afghane où la femme n'est qu'un objet presque sans âme l'épouse se retrouve dans une situation où elle peut enfin dire tout ce qu'elle a sur le coeur sans que son mari puisse réagir. la grande partie du film se déroule en huis clos, au sein d'une chambre où elle continue à soigner son mari tout en lui parlant. La jeune femme lui confie donc ses états d'âme, ses souvenirs de jeune épouse, petit à petit les confidences se font à la fois plus touchantes et à la fois plus intimes. On entre doucement dans ce qui est tabou, la sexualité et l'amour prend de plus en plus de place, dévoilant ainsi autant les désirs que les frustrations d'une femme, et par elle, de toutes les femmes afghanes. Evidemment on ne peut que saluer une oeuvre aussi audacieuse que féministe. Néanmoins le parti pris du monologue (du vagin ?!) peut paraitre rébarbatif. Les secrets toujours plus profonds tracent également une ligne droite dont on devine très vite la destinée. Les secrets restent au final trop focalisés sur la seule sexualité, la guerre reste secondaire bien qu'omniprésente, les deux fillettes n'ouvrent aucun angle de vision... Mais la vraie déception reste la fin. Le dernier plan est très beau mais l'épilogue prouve surtout que le réalisateur n'assume pas entièrement son film ; une conclusion réelle aurait dû clore une histoire si singulière. Cependant, la puissance d'interprétation de Golshifteh Farahani, le sujet féministe mais universelle, la très belle photographie, la sensualité sous-jacente font que ce film mérite qu'on s'y attarde.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 février 2013
    Habité comme jamais par son interprète principale, ce monologue courageux d'une femme afghane qui veille sur son mari blessé est plus que jamais d'actualité. Telle une lointaine cousine des personnages qui hantent les films de Nadine spoiler: "Caramel - Et maintenant on va où ?"
    Labaki, l'héroïne se relève et affronte, non sans une réelle crainte, le sort injuste réservé à la condition féminine et l'interprétation absurde et abrutie de la religion. On peut reprocher une approche et un traitement trop conceptuel du sujet, mais quoiqu'il en soit, c'est fort, c'est sensible, traité avec maturité et c'est à voir ne serait-ce que l'extraordinaire composition de son actrice. Un film beau et émouvant.
    clamarch
    clamarch

    9 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 février 2013
    film magnifique, lent monologue sur l'intelligence des femmes dans ces pays où on les méprise, déconsidère voire hait. Leur faculté inouie de surmonter tout ça, pour survivre. Et cette interprète splendide. Quel beau moment, la musique est belle aussi.
    poet75
    poet75

    258 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 février 2013
    Dans une petite ville des montagnes afghanes en proie à la guerre, aux bombardements, une jeune femme veille sur son mari blessé et inconscient. Elle en profite pour lui confier tout ce qu'elle a sur le coeur. Dans le même temps, un soldat de passage la force à l'amour et, d'une certaine façon, la révèle à elle-même. Elle fait preuve de plus en plus d'audace, en paroles et en actes.
    Beau récit, hymne à la femme, ce récit souffre peut-être un peu d'être l'adaptation d'un roman. Même si c'est l'auteur lui-même qui passe à la réalisation, il reste un côté un peu livresque qui, parfois, fatigue. Trop de soliloques, sans doute passionnants à lire dans un roman, mais qui conviennent moins bien au cinéma. Reste cependant la force de ce récit et un superbe portrait de femme.
    Steph
    Steph

    17 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 février 2013
    J'ai adoré ce film. Je viens de le voir à une séance du matin dans une salle confortable, contrastant avec ce froid terrible de l'extérieur, et j'en suis encore ravi. Beaucoup d'émotions, la ravissante actrice (dont je n'ai pas retenu le nom), la surprise du scénario et du texte (je ne savais pas qu'il y avait un Goncourt là-derrière, c'est mes co-commentateurs qui me l'apprennent, et je l'ai donc vu sans préjugé). Je ne me suis pas ennuyé un instant, j'ai même regretté que cela se termine. Un certain suspense est entretenu tout du long, ne serait-ce qu'à travers la partition musicale, habile et discrète. Bien sûr, c'est très intimiste, cela pourrait être du théâtre filmé - mais il y a des scènes très couleur locale (difficile de dire si c'est authentique ou non, je n'ai jamais mis les pieds en Afgh - et il semble d'ailleurs que le tournage ait eu lieu au Maroc, d'après le générique ?). Je recommande chaudement. Très intéressant et stimulant par rapport à la lutte des femmes pour leur libération - qui, je l'espère, ne fait que commencer. .
    pierre72
    pierre72

    126 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 février 2013
    Adapter au cinéma le Goncourt 2008 était une gageure. Pas tout à fait cinématographique, le monologue de cette femme au chevet de son mari dans le coma qui passe son temps à lui éponger le front ou lui glisser un tuyau d'eau sucrée dans la bouche! L'adaptation faite par l'auteur et Jean Claude Carrière a permis d'aérer l'action avec flash-backs sur le passé de la jeune femme ou en la baladant dans un Kaboul en ruine.
    Cependant, je n'ai pas été totalement convaincu par cette mise en images. L'histoire est toujours aussi forte mais peut être un peu conventionnelle. Le sort des femmes musulmanes est très souvent abordé en ce moment au cinéma et le film en pâtit un peu. Mais ici, il manque un vrai regard de cinéaste pour sublimer le propos. Aérer le film est un bon moyen de nous faire ressentir la vie oppressante de cette femme, considérée juste comme un bout de viande. Mais cela n'apporte guère plus au film. Ce sont les moment de face à face avec le mari que l'on attend. Et même si l'on en terrain trop connu, et même si la fin est banalement romanesque (mais pourquoi dans les histoires de femmes musulmanes, les maris sont si souvent stériles, une épidémie ?), j'ai aimé ces moments calmes et forts, très esthétiquement filmés. Ils sont portés par une sublime comédienne Golshifteh Farahani qui illumine l'écran par sa beauté, son talent, sa grâce. Vibrante d'émotion, de haine, de dévouement, d'hésitations, elle porte le film sur ses épaules et arrive à faire passer une vraie émotion ( sauf peut être dans la scène ratée où l'héroïne ne retrouve plus son Coran).
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