Avis : Madame Bovary - Page 3

Il n'est pas utile de revenir sur les difficultés inhérentes à l'adaptation cinématographique des œuvres du patrimoine mondial de la littérature. "Madame Bovary" qui a déjà eu le droit aux hommages respectueux de Jean Renoir, Vincente Minnelli ou Claude Chabrol en est l'exemple type. Les exégètes de tous temps s'écharpent sur les intentions de Flaubert qui, citation apocryphe, aurait eu le trait de génie afin de jeter le trouble de déclarer "Madame Bovary c'est moi !". Il ne faut donc pas s'attendre à ce qu'un jour, ceux-ci adoubent une version forcément amoindrie du foisonnant roman, émanerait-elle d'un très brillant cinéaste. Chabrol, l'avant-dernier en date, conscient de cet obstacle et grand amoureux du roman avait tenté en 1991 d'en proposer une version aussi fidèle que possible au déroulement narratif et à la vraisemblance historique la plus minutieuse concernant la retranscription des mœurs de la petite bourgeoisie campagnarde de l'époque. Peine perdue, le chafouin observateur de la vie bourgeoise provinciale française des années 60, soudain devenu trop académique, s'était un peu perdu à vouloir ne pas trahir l'œuvre du maître de Croisset. Inutile de dire que la jeune franco-américaine Sophie Barthes à la filmographie famélique, un seul long métrage en 2010 ("Âmes en stock"), n'allait pas ramasser la mise à elle toute seule. Pourtant, contrairement à Chabrol elle a choisi d'adopter un réel parti pris en concentrant toute son attention de femme sur Emma Bovary dont elle a eu la chance qu'elle soit interprétée par Mia Wasikowska, la petite chérie actuelle du cinéma d'auteur américain (Jim Jarmusch , David Cronenberg, Guillermo del Toro, Tim Burton , Gus Van Sant) qui plus en adéquation avec l'âge du rôle, inscrit son interprétation dans la lignée de celle d'Isabelle Huppert avec peut-être une moindre aisance au moment d'incarner la griserie qui s'empare d'Emma alors qu'elle prend conscience de son pouvoir de séduction mais qu'elle compense par une plus grande capacité à traduire le caractère obstiné voire buté d'Emma. Ce parti pris qui se défend reste tout de même sagement dans les normes de ce qu'est la définition communément admise du bovarysme : ennui provincial profond entretenu par des fantasmes citadins, suivi d'une folie dépensière et d'abandons imprudents conduisant la jeune femme dans une impasse fatale. Le travail de Sophie Barthes est sans aucun doute empreint d'une honnêteté qui mérite le respect mais à l'inverse de Chabrol qui cherchait à trop embrasser le roman, il pâtit d'un recours trop généreux aux ellipses qui affadissent presque tous les personnages de la galaxie "bovarienne", hormis le très filandreux et affecté Monsieur Lheureux joué par un Rhys Ifans au cabotinage succulent montré ici comme le bourreau de la biche imprudente. De la même manière Sophie Barthes qui a participé au scénario a considéré que la maternité d'Emma n'avait aucune influence sur sa tragique destinée . C'est un point de vue à discuter. Enfin on notera que la peinture quelque peu moyenâgeuse qui est proposée de la vie dans les bourgs pourtant très vivants de cette seconde moitié du XIXème siècle gomme tout de la comédie de mœurs qu'est aussi le roman de Flaubert qui ne manque pas d'humour. Un aspect que Claude Chabrol n'avait pas négligé sans doute au détriment d'Emma Bovary elle-même. Equilibre très difficile à trouver qui aboutit à dresser au final un bilan mitigé du travail de Sophie Barthes nous ramenant forcément au préambule de cette critique.

Adaptation appliquée et plate, bien trop, qui ne laisse aucune place à une quelconque vision plus personnelle malgré d'évidentes qualités visuelles (La Bovary qui se fait virer gentillement et poliment de l'église par un prêtre à moitié dans l'ombre du bâtiment). Ce film manque d'imagination et ne permet jamais au spectateur d'apprécier la qualité de l'oeuvre originelle, d'en souligner une certaine modernité. Etrangement la maternité d'Emma y a été gommée.... Pourtant on sent qu'il y a du potentiel mais pas assez exploité pour cette version. Je vais me rabattre sur le roman

On ne peut pas se plaindre de ce qu'on vient de voir, le titre très évident vous avez pleinement averti de ce que vous alliez voir : l'énième adaptation du plus célèbre roman de Flaubert, “Madame Bovary”. En fait, le film n'adapte que les deux derniers tiers du livre et en modifie un peu les événements dont singulièrement la fin. Après que dire de plus..., pas grand-chose, c'est une belle et honnête adaptation du roman qui permettra à ceux qui ne connaissent pas ce dernier et/ou qui n'auraient pas envie de le lire de le découvrir. C'est joliment mis en scène, les acteurs font le job, bref un long-métrage divertissant qui met à l'honneur un des plus beaux romans français, mais qui, il faut être honnête, n'est pas passionnant non plus. À voir pour découvrir ou redécouvrir Mme Bovary.

Réalisation très académique de cette adaptation du roman de Gustave Flaubert. Les personnages ne sont pas fouillés, et l’esprit du livre n’est pas respecté, entre un mari falot et une Emma à la vie dissolue. Belle photo néanmoins.

Passons l’intrigue et autre suspens en tout genre, puisqu’on raconte ici la triste et célèbre histoire d’Emma BOVARY. Cette nouvelle adaptation nous présente un univers très poli, très beau, trop beau? Qu’Emma s’ennuie, tombe dans le désespoir et la désunion certes, mais que ce soit beau! Sur ce point, le film ne trompe guère, puisque la lumière et la photographie sont particulièrement soignées. Les costumes et les décors sont absolument fabuleux, la reconstitution de l’époque est une réussite. Les acteurs sont tout à fait crédibles et encore une fois beaux, trop beaux? Au final, on ne s’ennuie pas vraiment, mais on s’interroge tout de même sur l’objectif de cette nouvelle adaptation en anglais (?) d’un classique de la littérature française, un peu trop aux codes hollywoodiens à mon goût...

version britanique au film Emma Bovary. meme scénario de base: une fille marié a un homme qu'elle n'aime pas, qui est censé tout faire pour etre une bonne épouse, en vain. monde de tradition, de croyances religieuse, robe traditionel en V soumition aux hommes. quelques différences sont présent: l'actrice qui joue emma est moins charismatique dans sont role ainci que les autres acteur, ont sent bien qu'il s'agit là d'un thème donc les français métrise bien mieux. très bon film tout de meme, très bon acteurs, un très bon scénario et une exellente mise en scène.

Mainte fois représentée au cinéma, l’histoire d’Emma Bovary passionne et on se demande pourquoi. En effet, Madame Bovary est une femme qui s’ennuie et s’occupe dans des distractions futiles. Comme pour rompre cette monotonie, elle s’éprend d’hommes et tombe dans l’infidélité. Choisissant pourtant la qualité, on se pose également l’intérêt qu’a eu Mia Wasikowska à interpréter ce rôle. En effet, ce Madame Bovary 2015 adapte avec de nombreuses erreurs le roman de Gustave Flaubert. Mais si ces facilités sont excusables, c’est le manque de souffle et de romantisme qui est à déplorer. Sans vie, les personnages avancent lentement et peinent à nous procurer de l’empathie. Bref disons-le, nous nous sommes ennuyé.
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Un film qui retrace assez fidèlement l’œuvre de Gustave Flaubert, Madame Bovary, qui aura surtout pour réel avantage d'offrir une séance de rattrapage à tous ceux qui ne l'ont pas lu. Autrement, l'atout du film est aussi son défaut : pas de folie ni surprise, le film récite sa leçon comme un bon élève, mais sans y mettre du cœur. La leçon est sue, c'est certain, mais au-delà de l'aspect instructif on ne peut pas dire que l'on prenne un immense plaisir à voir Madame Bovary. Cependant, l'interprétation est bonne, les décors et ambiances sont travaillées pour rester fidèle à ceux et celles du livre, et la fin est assez rapide pour rester dynamique. Mia Wasikowska est une bonne Madame Bovary, et Rhys Ifans sans être fabuleux est professionnel dans son rôle. Par contre celui de l'époux passe rapidement inaperçu, dommage. On termine donc ce film en ayant l'impression que l'on a voulu nous aider à cerner une œuvre, ce qui est appréciable, mais sans avoir envie de le faire. Vaut surtout pour ceux qui veulent découvrir ce classique de Flaubert.

Pour le coup, je ne veux pas m'inscrire dans la lignée des ardents défenseurs de la littérature française, qui ont des poussées d'eczéma en voyant le cinéma américain s'emparer d'une œuvre classique bien de chez nous. La raison à cela? Le livre en lui-même, que j'avais laissé tomber au bout de cinquante pages tellement je m'étais ennuyé. Ce n'est pas cette version qui risque de me réconcilier avec Flaubert car, si tout y est bien propre sur soi et joliment agencé, le film de Sophie Barthes fait pâle figure. Est-ce le choix des acteurs ou plus globalement leur direction, mais on a l'impression que tous les personnages, et pas seulement Charles Bovary, sont bien falots et et ne suscitent pas vraiment de passion. Difficile dès lors de croire à l'histoire et de se laisser capter. Certes le silence s'imposait, certes les longues scènes se justifiaient, mais la violence des sentiments est singulièrement absente. Il n'y a guère de lutte dans tout cela, et par conséquent peu d'émotion.

Ce film est sublime, tant au niveau de la photographie que des plans ou du jeu des acteurs (Mia Wasikowska et Ezra Miller sont sublimes). La réalisatrice a fait le choix de se concentrer avant tout sur spoiler: l'ennui ressenti par l'héroïne qui cherche à meubler comme elle peut sa vie vie creuse et sans but
. C'est un choix louable, puisqu'il est impossible de traiter tous les aspects abordés dans cet éminent pavé de la littérature française. Le personnage de Monsieur Lheureux est brillamment traité, apparaissant comme spoiler: un vautour avide et sans pitié
. Je ne peux toutefois m'empêcher d'émettre une petite réserve quant à certains points. Charles occupe spoiler: une place bien trop maigre. Le "Charbovary" de Flaubert est fade et insipide, mais il est avant tout fou amoureux de son épouse. Cette passion destructrice est occultée dans cette adaptation, Charles est seulement antipathique. Par ailleurs, le prénom "Rodolphe" n'est évoqué à aucun moment, dans le film il est simplement désigné comme "le marquis"
. En outre, j'ai trouvé spoiler: la mort d'Emma bien trop douce et rapide, et son agonie beaucoup plus lisse, beaucoup plus propre que dans le roman
. En bref, cette très bonne adaptation de "Madame Bovary" est un film sur l'ennui mais qui n'ennuie pas, globalement fidèle à l'œuvre de Gustave Flaubert

Une excellente adaptation du roman de Gustave Flaubert. Mia Wasikowska incarne Emma Bovery. Erza Miller interprète son amant. Henry Lloyd-Hughes tient le rôle de son mari cocu.

Cette version 2015 du chef-d'oeuvre littéraire de Gustave Flaubert est une bonne initiation à ce personnage fabuleux, mais sans grande prise de risques. Le long-métrage profite d'un casting cinq étoiles, de Mia Wasikowska à Paul Giamatti en passant par Rhys Ifans. En dehors de quelques défauts comme les accompagnements au piano très clichés, le film fascine grâce à Emma Bovary, universelle et intemporelle. A découvrir. Pour en savoir plus, lisez notre critique complète sur :

Hier je suis allé voir Madame Bovary, de Sophie Barthes, avec Mia Wasikowska dans le rôle éponyme.
Je ne découvre que maintenant que la réalisatrice est française et j'en demeure assez stupéfait. En effet, le film m'a paru plutôt pas bon, car il m'a semblé passer complètement à coté du personnage de Bovary. J'avais mis ça sur le compte de la vision américaine du romantisme à la française, mais ce n'est plus possible de penser ainsi si la réalisatrice est française.
Quand bien même, cette version de Bovary n'a de romantique que ses prétendants, personnages plutôt ratés dans l'ensemble, mais assez bien interprétés. Car les acteurs sont bons, particulièrement Rhys Ifans, mais c'est lécriture qui ne leur permet pas d'être complètement intéressants.
Mais le pire, c'est Bovary elle-même, qui est représenté surtout comme une femme cupide et inconsciente plutôt que romantique et inconsistante. L'introduction du personnage est faite en 3 plans pauvres en sens, puis ensuite on la suit, sans humeurs ni émotions dans une déchéance que l'on ne voit pas durant 90% du film. Puis d'un coup, comme il faut finir, spoiler: elle devient folle, se met à pleurer, veut de l'argent et se suicide.
Voilà.
Le film justifie le coté volage de l'héroïne en l'affublant d'un mari mou du genou. C'est un choix qui n'apporte pas grand chose : si madame Bovary va voir ailleurs malgré un bon mari, ça me semble plus intéressant, mais bon, qui a dit que Flaubert devait être suivi à la lettre ? Et le centre du film repose sur M. Lheureux, un commerçant manipulateur et machiavélique qui fait contracter de nombreuses dettes à Bovary, et c'est principalement ces dettes qui la pousseront à sa fin dans le film. Si vous n'aviez pas lu le livre, il faut savoir que les dettes sont bien présentes dans le livre, mais sont trèèèèèèès secondaires, en fait elles ajoutent une certaine "honte" au personnage de Bovary qui se rend compte de l'ampleur du mal qu'elle a fait à son mari. Chez Sophie Barthes, ça se résume à une courte scène chez un ancien amant marquis "donne moi 10000 francs" "non je les ai pas" "comment peux tu me faire ça ?" spoiler: puis elle se suicide
. Bon.
Si c'est une réinvention du mythe Bovary pourquoi pas, mais dans ce cas ce n'est pas très réussi ou assumé (peut etre aurait il fallu changer l'époque, le point de vue, je ne sais).
Reste que les décors et les costumes sont somptueux, c'est ce qui m'a tenu éveillé, qu'il y a Olivier Gourmet qui fait une apparition, et ce type est génial, et, je le répète, Rhys Ifans en requin homosexuel vendeur de breloques est fantastique.
Dernière remarque : la BO a été entendu 20 milliards de fois, dès qu'on veut une ambiance un peu intello-contemplative, on fout du piano nu pendant 2h. C'est une création originale qui me semblait pas originale du tout.

Ce film est vraiment ennuyant à mourir, il ne se passe rien mis à part que Mme Bovary saute sur tout ce qui bouge!
Un jeu d'acteur que j'ai pas vraiment apprécié, sauf Charles encore ça allait.
Il manque pleins de trucs du livre.
Fin bref si vous voulez dormir aller voir se film.
Je mets 2.0/5 car l'histoire tient quand même debout.

L'Emma Bovary de ce film n'était pas charmante, pas attrayante, pas enthousiaste pas bien intentionnée, pas apparemment perturbée par sa propre conduite et n'a montré aucune profondeur de caractère réelle. Elle ne m'a donc offert aucune raison de me lier émotionnellement avec elle en quelque sorte. Elle a trébuché dans une vie tragique de sa propre fabrication. Je ne me suis jamais investi dans le résultat au-delà de vouloir de plus en plus que l'histoire se termine. Les autres personnages de ce film étaient presque tous aussi immobiles et ternes. Ce n'était pas assez tôt que le film soit terminé. Et c'était la faute de la réalisatrice Sophie Barthes...