Avis : La Chasse - Page 10

Film remarquable dans toutes ses dimensions. La qualité de l'image, des plans et de la lumière met en valeur les paysages urbains et campagnards du Danemark.
L'histoire, linéaire, est bien exposée et nous amène brutalement dans le cœur du drame (un adulte est accusé par un puis des enfants, de gestes inappropriés). Sans manichéisme, sans apitoiement mélodramatique, on vit la tombée en enfer de ce père de famille injustement accusé et interprété avec beaucoup de finesse par Mads Mikkelsen. La mise en scène et le scénario laissent habilement quelques éléments dans une semi-obscurité qui ajoutent au mystère de ce monde à la fois si proche de nous et pourtant furieusement exotique! Une vraie réussite.

On ne peut dire qu'une chose, "Festen" était de loin le meilleur film de Vinterberg. Là, on sait clairement une patte américanisé et surtout commerciale qui me dérange. Le sujet est sensible et assez bien amené mais il n'y aucun suspens et pas vraiment de pression alors que c'est le message que l'on veut nous faire passer. Je suis déçu car à part la prestation de Mikkelsen et l'environnement nordique, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent à part de détails. Ça manque clairement de pas mal de choses et je pense que l'on aurait pu faire un long métrage plus dur et plus tranchant. J'ai passé un moment sympa mais nous sommes loin du haut niveau d’antan. 12/20.

Thomas Vinterberg dans son film "Festen" en 1998 parlait déjà de pédophilie en nous dressant le portrait effrayant d'un ignoble patriarche. Après quelques films moins remarqués, il revient en fanfare, enfin, disons un peu sur le devant de la scène, avec "La chasse", long métrage présenté à Cannes en sélection officielle et qui a obtenu le prix de la meilleure interprétation masculine pour la prestation tout à fait convaincante de Mads Mikkelsen. Il joue Lucas, un éducateur de jeunes enfants accusé d'exhibition sexuelle par une petite fille. Très vite, il deviendra le bouc émissaire de toute une communauté. Il est totalement innocent, nous le savons et le film nous retrace son calvaire.
Le film démarre bien, avec des scènes d'exposition à la lenteur étudiée qui créent un climat intéressant et posent le problème de la parole de l'enfant avec autorité. Mais très vite, la mécanique s'enraye. Assez manichéen dans sa construction, le film avance avec une succession de scènes qui, prisent séparément sont toutes fortes et bien rendues mais, qui, misent bout à bout, forment un tout indigeste parce que sans équivoque et surtout sans surprise. Aucun poncif ne nous est épargné : les pierres lancées dans la maison, l'animal domestique tué, les commerçants qui refusent de servir... A la fin, on n'y croit plus guère malgré une jolie photographie automnale et un acteur magnétique qui mérite sa récompense cannoise.
Cependant, il y a une chose qui a retenu mon attention : le portrait en creux d'une société danoise, loin des idées progressistes que l'on nous renvoie souvent. Repliée sur elle même, très fortement alcoolisée, elle est présentée ici sous son plus mauvais jour. Les hommes sont de gros lourdauds avinés qui sont chasseurs pour prouver que ce sont de vrais mecs et dont les épouses, soumises et compréhensives, acceptent avec douceur tous leurs excès. Vous apprendrez qu'au Danemark, les garçons deviennent de vrais hommes à 16 ans. Ce jour là, on leur offre un fusil (à lunette) pour leur première chasse. Un rituel viking sans doute ...
Un peu plus sur le blog
http://sansconnivence.blogspot.fr/2012/11/la-chasse-de-thomas-vinterberg.html

J'ai du mal avec ce film, je l'avoue. Je suis plutôt mal à l'aise en le regardant. Je le trouve assez bon, parfois fort et l'interprétation est magistrale, y compris celle des enfants, notamment la performance de l'acteur qui joue le fils de Mads Mikkelsen. Mais à coté de cela, je ne peux pas occulter les lenteurs désagréables, les silences pesants et le manque de profondeur apporté à cette histoire dont certaines scènes auraient pu être plus approfondies pour intensifier le drame et accentuer les émotions !!

Même si on est loin de la claque reçue par "Festen", "La Chasse" est intéressant par son sujet. Le traitement apparait assez réussi, glaçant et réaliste malgré quelques séquences un peu prévisibles. On ne peut s'empêcher de se poser la question : et nous dans la situation des parents d'enfants, comment aurions nous réagi ?

Ce film est une maitrise totale. Quoi que j'ai pu lire, je trouve le thème de la pédophilie et de la rumeur abordé avec pudeur, sans pathos et tout est si naturel que ça en devient dérangeant, une beauté étrange se dégage du film, de ses personnages, de ce décor, de ces enfants. Contrairement à d'autres, je trouve également la fin incroyable en termes d'évocation, de puissance et de noirceur pourtant jamais ostentatoire.

Magnifique. Aurait mérité la palme d'or. Oui au cinéma vivant.

Pas le film d'exception auquel je m'attendais, du fait d'un manichéisme assez décevant et de la frustration qu'entraînent les réactions (ou plutôt non-réactions) du personnage principal. Même si Mikkelsen est un acteur qui n'a plus rien à prouver, son charisme ne sauve pas, selon moi, la façon dont il gère l'accusation dont il est victime. Son personnage est tout de même celui d'un professeur d'école, j'imagine qu'il doit avoir quelques notions d'argumentaire, mais pas une fois celui ci ne s'exprime clairement et gueule un bon coup, alors que le spectateur n'a qu'une envie c'est de traverser son écran et le défendre à sa place. Malgré tout, je pense que cette façon de gérer le scénario et de développer le personnage se comprend dans la volonté de réalisme dont fait preuve Vitenberg. De fait, les motifs d'accusation et les causes qui mènent à celle ci sont selon moi gérées avec une grande intelligence, trouvant le parfait équilibre entre réalisme et dramatique.

J'en attendais donc plus de *La Chasse* et me suis trouvé plutôt déçu une fois le film fini. Mais en y repensant et avec le recul, je trouve qu'il s'agit quand même d'un film intéressant et captivant, plus subtil dans sa conclusion et relativement bien interprété. A voir donc !

Vinterberg trouve un savant équilibre pour faire de "La chasse" un film très accessible tout en en préservant un contenu riche et dense. Ne tombant jamais dans le cliché facile, ne créant pas de faux suspenses en posant un doute sur la culpabilité du personnage principal, son scénario est d'une qualité remarquable. Il pose des questions passionnantes dont la plus dérangeante : comment nous comporterions-nous face à une personne que l'on soupçonne pédophile ?

J'aime beaucoup l'acteur Mads Mikkelsen que j'ai découvert dans "Michael Kohlhaas" et "The salvation". Acteur sincère, charismatique, je le retrouve dans The Hunt, jeu de mot pour exprimer le prédateur sexuel et le chasseur au sens propre. Animateur dans une maternelle, apprécié des enfants, Lucas se voit injustement accusé d'attouchement par une petite fille "amoureuse" de lui. S'ensuit les évènements avec l'entourage que l'on imagine. Profondément angoissant par cette injustice qui s'installe peu à peu, on regrettera le manque de réactivité et de défense du personnage principal qui finit par "torturer" le spectateur. La réalisation est bonne , tout comme les jeux d'acteurs mais il est dommage de ne pas avoir assez appuyé sur la moralité de cette enfant et ses graves conséquences.

Vinterberg offre là un film des plus intéressants, surtout de la part du réalisateur de Festen , et qui prend acte du changement de la société depuis 15 ans et du délire de sacralisation de la parole de l'enfant auquel on assiste depuis quelques années, au mépris d'une vérité si difficile à établir sans projection,fantasmatisation,déformation..Vinterberg arrive à rendre tout à fait saisissant ce mouvement de folie qui saisit la communauté à partir d'une simple rumeur, basée sur un contre-sens (une mauvaise connaissance du discours enfantin de la part d'une professionnelle de l'éducation)
J'aime le cinéma de Vinterberg, et son intérêt pour l'enfance, ses souffrances et son imaginaire, et son approche des tensions familiales et amicales.Le scénariste de "La chasse" est le même que celui de Submarino,Tobias Lindholm.

La chasse traite d un sujet délicat, la pédophilie. Cependant, contrairement à d habitude nous ne sommes pas dans une enquête pour débusquer le coupable mais bien dans son opposé, la défense d un innocent. Le réalisateur cherche à démontrer la puissance de la rumeur et l effet de masse qui pousse les gens à occulter la réalité pour suivre le collectif. Ce film est puissant emotionnellement, on souffre avec le personnage, beaucoup de scènes sont dures et Mads Mikkelsen nous montre l étendu de son talent dans ce rôle d homme à la fois fort et fragile qui cherche à fuir cette hystérie nauséabonde. Le prix d interprétation au festival de Cannes est loin d être immérité pour lui !
Malheureusement, on ne peut que déplorer ce dernier quart d heure ou le réalisateur se perd en voulant faire un happy end avec une part de mystère... Le film ne s y prêtait pas et une fin plus tragique aurait été plus justifié.

Lucas travaille à la crèche de sa ville. Alors que, après une séparation difficile, sa vie personnelle retrouve un peu d'harmonie, les quelques mots d'une petite fille vont détruire ce frêle équilibre.

On retient du film l'interprétation de Mads Mikkelsen, parfait dans ce rôle de monsieur tout le monde mit au ban de sa ville. Il insuffle à son personnage, une pointe d'ambiguïté qui nous ferait presque douter de ce qui est pourtant clairement énoncé dans le film. Côté scénario et moral de l'histoire, Thomas Vinterberg ne nous propose rien de bien intéressant.
Un film qui se laisse voir sans ennuie mais sans réel intérêt non plus.

Difficile de se confronter à la pédophilie. Justement ce tabou est au centre du film. Qu'est-ce que cela nous renvoie comme image de la société, de nos peurs, de nos (re)sentiments? Le film nous montre l’irrationalité qui entoure cette question, aujourd'hui devenu l'objet d'une sorte de "chasse aux sorcières". Est-ce dû à notre incapacité à l'identifier réellement et à la prévenir? Le film évoque tout ça et c'est déjà pas mal.

Voir le monde s'écrouler par le mensonge d'une fillette n'est pas plus bouleversant que renversant : c'est un film de réflexion, une très bonne manière de dire que tous personnages dans ce long-métrage peuvent être vous. Comment croire un homme clamant son innocence à laquelle ni ses amis ni ses habitants ne croient, surtout en tant qu'éducateur dans une maternelle ? A la fin, au bout d'un an, on découvre que le pardon n'est qu'une pâle hypocrisie.

On retrouve l'univers cher au réalisateur et le thème tabou qu'est la pédophilie dans un atmosphère déchirant où l'on ressent la terrible souffrance de l'éducateur, interprété par le génial Mads Mikkelsen.

Mads Mikkelsen est tout juste fantastique dans cette histoire forte et violente.